Fred&Farid font du mass following de bots pour jouer les influents

C’est pas bien beau d’acheter des followers. Cela prouve qu’on est nul et qu’on a besoin de payer pour s’auto-satisfaire. Un peu comme quand on est obligé de payer pour faire l’amour. C’est une sorte de constat d’échec ou d’impuissance. C’est déjà pas très beau quand un bloggeur le fait, mais quand c’est une agence, ça devient vraiment sale.

C’est la cas de l’agence Fred & Farid qui s’est offert une tranche de followers pour certainement éviter d’avoir l’air ridicule sur les réseaux sociaux. La certitude de cet achat est d’à peu près 96%. Et comme je suis sympa avec Fred et Farid, voilà un petit cours des traces qu’on laisse sur le digital quand on fait ce genre de trucs. Histoire qu’ils évitent à leurs clients de se faire également défoncer en jouant les cadors du 2.0.

1/ Détecter les anomalies

C’est @velvetshadow qui m’a prévenu ce matin : le compte F&FGroup s’était pris 5000 followers en 5 jours. Dans ce cas là, vérification sur TwitterCounter où l’on constate bien une évolution extraordinaire des followers alors que la fréquence de tweets par jour ne change pas (au contraire, elle diminue).

Il y a en gros 3 façons de gagner des followers honnêtement : 1/ twitter souvent (au moins 20 par jour) 2/ publier sur un blog un contenu de qualité 3/ faire une apparition impactante à la TV ou sur un média tradi à forte audience. Dans ce cas, FredFaridGroup n’a fait ni le 1, ni le 2. Quant au 3, ça reste à prouver.

2/ Vérifier si ce n’est pas du mass following

Et oui, le twitter-truand n’est pas obligé d’acheter du follower, il peut aussi en gagner en utilisant la pratique peu reluisante du mass following : « Je te suis, tu me suis. Si tu me suis pas, je ne te suis plus« . Vérification, toujours sur twittercounter.

Les petits voyous. Le compte a effectivement commencé à suivre en masse des gens à partir du 6 décembre. Il ne s’agit donc pas d’un achat externe de followers, mais d’une bonne vieille pratique de mass following (appelée également le Emmanuel Gadenne’s move).

Étudions un peu les followers pour vérifier si au moins Fred&farid ont fait ça bien…

3/ Vérifier les profils des followers

Il faut toujours vérifier les profils des followers. D’ailleurs, un jour (prédiction de papy Cyroul), votre « influence » sera calculée par rapport à des vrais followers/fans et pas des robots ou comptes artificiels. Ce jour là, beaucoup de marques vont pleurer car leur fans pages ne vaudront plus rien, beaucoup d’agence vont pleurer car leurs annonceurs se rendront compte que leur twitter ne vaut rien etc. Mais en attendant le jour béni où les annonceurs sauront enfin mesurer la qualité de leurs actions digitales, vérifions donc la qualité des followers de Fred et Farid.

On pioche notre corpus au hasard dans les 5000 derniers followers de fred et farid et on tombe sur ça :

Étudions un peu ce panel de followers. Première constatation : on trouve beaucoup de japonais (xmmxme, mihawk_bot, lisetteweltall), ce qui est assez étonnant pour une agence publicitaire française. Deuxième constatation, on trouve des gens qui ne sont pas japonais mais qui ont des noms étranges (watchfilmonline, vitabellawine, focusBMI).

Tout cela nous met la puce à l’oreille, mais continuons notre analyse en regardant de près les profils de ces comptes (pris au hasard je le répète) :

Avez-vous remarqué des éléments récurrents ? Si oui, bravo. Car tout professionnel de Twitter remarquera en effet immédiatement que le rapport Followers / Followings (Abonnements / Abonnés) est quasiment tout le temps égal à 1 sur tout ces comptes (choisis aléatoirement). Or, ce rapport très rare sur Twitter est complètement caractéristique des stratégies de massfollowing utilisées par les bots (des petits programmes robots ou des humains qui suivent le même algorithme).

Conclusion de notre enquête  : 

Fred& Farid suivent artificiellement des comptes de robots qui eux-même suivent des comptes de bots.

La conclusion de cette conclusion est également évidente :

Fred&Farid n’a rien compris au digital, ni aux notions d’engagement et de qualité

Cette agence continue donc à faire de la publicité traditionnelle (objectif : du volume) sur des supports qui ne sont pas fait pour ça. C’est pourtant bien la même agence qui se la pête avec leur Kids Love JetLag, super concept créatif sur le papier, complètement bancal dans la réalité du digital. Bref, encore une agence qui a oublié que le digital, c’était pas la TV.

J’attends vraiment avec impatience un service web détecteur de comptes gonflés artificiellement. Y’a pas des jeunes entrepreneurs qui veulent faire ça ?