[NovFut 25] Panem et circenses

Cette année, prenons de bonnes résolutions. Pourquoi pas celle d’arrêter de regarder les médias de divertissement pourris ? Car le grand problème des divertissements avilissants, orduriers, humiliants c’est qu’ils modèlent la société à travers chaque génération qui en veut de plus en plus. C’est ce que nous raconte la sociologie et… la Science-Fiction.
Ce mois-ci Nouvelles du Futur s’intéresse donc à la SF du pain et des jeux, avant de donner, comme d’habitude, quelques nouvelles SF de ce début d’années.

Pour les fidèles abonnés de Substack, je change de plateforme pour aller sur Kessel (une sale histoire de nazis). Tout cela ne change rien à votre abonnement (vous recevrez toujours NovFut, mais vous serez sur une plateforme française). Vous avez d’ailleurs peut-être reçu un vieux NovFut (#22, sur le déni des politiques) pendant l’un de mes tests hasardeux. Profitez-en pour le relire, il est toujours d’actualité.

Panem et circenses

La télévision, comme tout média, n’est ni bonne, ni mauvaise. Le danger, c’est ceux qui la font. Dans la nouvelle The Greatest Television Show on Earth (JG Ballard, 1975), le voyage dans le temps a été découvert. Les sociétés de production de télévision, sous couvert de pédagogie, investissent dans le procédé pensant y trouver un réservoir d’émission presque infini. Hélas l’histoire est moins spectaculaire que les attentes des spectateurs. Aussi les sociétés de production vont épicer les batailles épiques et autres évènements du passés pour booster les audiences.
Ballard épingle ici les dangers de la recherche sans conscience du profit à travers l’audience. Des dangers toujours plus grands presque 50 ans après.

La télé qui abrutit

Bien avant les sociologues, les œuvres de science fiction ont évoqué le pouvoir amollissant de la télévision.

Il est intéressant de se replonger dans le manga Albator (Dai-kaizoku Harlock, Leiji Matsumoto, 1969), où le héros, avant d’être le pirate cosmique ténébreux et introspectif, est avant tout le seul rebelle dans une terre où les humains sont lessivés par la télévision et incapables de prendre des décisions concernant leur survie. Car en 2977, le travail n’existant plus, la société des humains ne pense plus qu’à se divertir, et notamment devant le petit écran, ignorant tous les signes de danger évidents (cf NovFut 22 sur le déni).

Les comics et BD de Science Fiction pour adulte des années 70 (2000 AD, Judge Dreed, Metal Hurlant, etc.) inspirés par les critiques sociales d’auteurs comme Philip K. Dick (dans Ubik entre autres) vont plus loin en associant très souvent la télé ou la réalité virtuelle avec la dépendance, 50 ans avant la (réelle) cyberaddiction.

Dans L’Incal, Moebius et Jodorowski ne sont ainsi pas tendre avec les présentateurs de télé, menteurs et manipulateurs professionnels pour des téléaddicts scotchés à leur écran. Une anticipation des PPDA, Hanouna et autres malfaisants de la télé moderne.

La télé qui contrôle les masses

Mais si la télé peut créer des imbéciles mous, elle peut également servir à les contrôler. Ainsi la science-fiction des années 80 annonce ainsi la télévision utilisée par les politiques comme média idéal pour manipuler les masses.

Dans V for vendetta, Alan Moore décrit The Mouth, l’organe de propagande du gouvernement Norsefire, en charge des réseaux officiels de télévision. Ne rions pas, nous en France on a l’Arcom (ex Hadopi), l’autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique remplira exactement la même fonction si on a un jour un gouvernement d’extrême droite.

Dans Invasion Los Angeles de Carpenter, les médias (et les écrans publicitaires qui vont avec) sont gérés par des méchants extra-terrestres qui veulent contrôler la population petit à petit. Seules des lunettes spéciales permettent de voir les véritables messages subliminaux diffusés dans les programmes : obéissez, consommez, reproduisez-vous, regardez la télévision…

Les années 90 et la folie télévisuelle

Dans les années 90, les gens n’aiment plus qu’on leur dise que la télé c’est mal. Parce que la télé gagne de l’argent et crée des emplois. Alors les chaines de télé se privatisent et la folie télévisuelle mais aussi la création artistique se mélangent dans une explosion d’émissions sordides (PPDA, Dechavane &Co, …) ou géniales (Les Nuls, les Guignols, …). Chacun peut y prendre ce qu’il veut, ou ce qu’il peut.

Mais en 1998 sort un film-claque, The Truman Show qui annonce la fin de cette période dorée. L’exceptionnel Jim Carrey y incarne Truman Burbank, un homme “normal” dans une vie “normale” qui s’avère être en réalité le protagoniste d’une gigantesque émission télé où il est filmé 24h/24 par plus de 5000 caméras cachées. Une ultime télé-réalité, regardée par des spectateurs vivant les émotions de Truman par procuration, jusqu’à la fin de l’émission où les spectateurs chialent 1 minute avant de changer de chaine. De l’émotion oui, mais de l’émotion superficielle qui demande à être réalimentée en permanence.

Une vision de la télé du futur où l’indécence marketing n’a plus de limite, annonçant les anges de la téléréalité et autres saletés télé-visuelles.

Ces émissions étant elles-mêmes les premiers pas vers des contenus encore plus décérébrants. Une belle projection dans le film Idiocracy (Mike Judge, 2006) où la société américaine du 26e siècle est organisée autour de la télévision et de l’audimat. Les émission n’ont alors plus aucunes limites comme la préférée de la population “Ow ! my balls !” où un pauvre gars se fait détruire les parties vives à chaque épisode.

Alors oui, cette satyre était drôle en 2006, mais beaucoup moins aujourd’hui, tellement ça ressemble aux “challenges” des médias sociaux (avaler des aliments avec leur emballage, manger des capsules de lessive, etc.). Combien de temps avant de voir des gens se détruire les testicules pour faire du like sur TikTok ?

La télé qui tue – Panem et circenses

Pour continuer à exercer son pouvoir de fascination, la télé doit en permanence exciter le spectateur. Et, on le sait, les deux leviers les plus simples d’excitation d’une population à l’intellect limité sont le sexe et la violence.

The Prize of Peril (Le Prix du danger, Robert Sheckley, 1958) est une nouvelle (la première ?) qui dénonce les travers d’une télévision hors de contrôle. Dans ce futur, le Prix du danger est une émission, qui exploite la légalisation de l’assistance au suicide. Le candidat doit tenir une semaine poursuivi par des hommes armés asociaux et dégénérés, alors que la production triche pour faire durer le suspens.

La nouvelle a été adaptée par Yves Boisset dans le film Le Prix du danger (1983) avec Gérard Lanvin dans le rôle principal où il incarne François Jacquemard, un jeune chômeur, participant à un jeu télévisé où il doit échapper à cinq tueurs contre un million de dollars. Le héros comprend vite que l’émission est truquée et décide de prendre en otage l’animateur pour le contraindre à avouer la vérité. A la fin, il est embarqué par la police et forcé à refaire une émission.

La chasse à l’homme est d’ailleurs l’un sujet favoris de Sheckley qui l’avait déjà abordé dans la nouvelle la Septième Victime. Dans celle-ci, la traque est favorisée par les autorités via la création de l’ODE (« Office de Défoulement Émotionnel »). Je pense d’ailleurs que je vous ferai un spécial jeu de la mort (The most dangerous game, The purge, etc.) dans un prochain NovFut.

On retrouve la même idée dans Nobody Axed You (Coupe sombre, John Brunner, 1965), qui décrit une amérique dystopique surpeuplée à la violence banalisée, où les meilleures audiences sont faites par des émissions d’assassinats. Un véritable retour aux combats de gladiateurs romains.

C’est le principe du film Rollerball (Norman Jewison, 1975) où le monde de 2018 est contrôlé par des cartels économiques planétaires qui purgent les pulsions violentes de la société à travers des compétitions sportives brutales. Basé sur la nouvelle Roller Ball Murders! de William Harrison, Rollerball est un film impactant qui ne laisse pas indifférent à notre époque où le sport remplace peu à peu la culture et l’éducation (un peu comme le dernier gouvernement Macron finalement).

Ces combats de gladiateur sont également le propos de Pierre Pelot dans La Guerre olympique (1980). En 2200, les gouvernements nationalistes du monde s’entendent pour créer, entre le camp blanc et le camp rouge, la guerre olympiques où des champions dopés et surentrainés vont s’affronter devant des foules immenses. Pénalité des vaincus, 10 millions de mort dans leurs camps (évidemment choisis parmi les délinquants et subversifs).

Toute référence à des œuvres existantes ne peut être que fortuite

En 1979, Richard Bachman (pseudo de Stephen King), écrit Marche ou crève (The Long Walk), un roman d’anticipation dystopique où le gouvernement totalitaire des Etats-Unis organise un marathon où les participants doivent marcher sous peine de mort. Le tout suivit passionnément par la population qui transforme les marcheurs (futurs cadavres) en héros. JE me souviens d’une scène marquante où une groupie excitée se jette dans les bras d’un marcheur pour s’empaler sur lui pendant qu’il marche. Eros et Thanatos. Du grand King.

Mais ce qui est magnifique aux États-Unis, terre du copyright, c’est que ce dernier ne pénalise que ceux qui n’ont pas d’avocats. Ainsi Bachman-King sort Running man en 1982 (d’après lui, écrit en réalité en 1970), copie conforme du film d’Yves Boisset, Le Prix du danger. D’ailleurs, peu après la sortie du film Running Man, Boisset portera plainte pour plagiat. Il attendra 11 ans pour recevoir recevra un dédommagement couvrant tout juste les frais de justice.

Le livre Running man raconte la société américaine des années 2025, ultraviolente et ruinée par les corporations. Ben Richards, chômeur, joue à un jeu télévisé La Grande Traque, pour sauver sa fille malade. Les participant y sont traqués dans tout le pays durant 30 jours. Chaque heure sans se faire tuer rapporte à sa famille 100 dollars et chaque fonctionnaire de police tué donne droit à 500 dollars, Ben doit juste envoyer la preuve qu’il est toujours en vie (par courrier) à la direction des jeux.

I’ll be back… Oui on sait.

L’adaptation ciné par Paul Michael Glaser (1987) situe le film en 2019, dans des États-Unis transformés en état policier totalitaire. Ben (Arnold Schwarzenegger) est un policier-militaire qui désobéit aux ordres en empêchant le massacre de manifestants. Le massacre ayant lieu quand même, il est transformé en bouc émissaire et forcé de participer au « Running Man ».

Évidemment, à la fin, Schwarzy sauve le monde comme le veut tout bon actioner-movie des 80s. Mais même si le film date un peu, il nous propose plusieurs visions très contemporaines :

  • tout d’abord une critique d’une télévision sans éthique et prête à tout pour l’audience. Notamment la manipulation des images avec du faceswap (une forme de deepfake réalisé depuis quelques années très facilement avec des outils d’IA).
  • Ensuite des éléments de contexte très contemporains : “le profit économique à outrance a incité les gouvernants à cacher la vérité sur la pollution de l’air afin de maintenir la population sous contrôle et limiter les révoltes sociales (les filtres à air sont vendus à prix d’or alors qu’ils pourraient être fabriqués pour une somme modique).” On parle du confinement ?
  • Et enfin une vision très perspicace de la télé utilisant les déclassés sociaux pour amuser les riches. Ainsi l’on voit un contraste marquant entre l’héroïne qui suit une émission de gym et cette pub pour un show où les participants doivent récupérer un max de dollars avant de se faire bouffer par des chiens.

Les 2000’s et la fascination pour le battle royale

En 2000, apparait au cinéma Battle Royale (バトル・ロワイアル de Kinji Fukasaku), adaptation du roman éponyme de Kōshun Takami (1999). Dans un pays fictif asiatique où la délinquance, la violence et la désobéissance des adolescents effraient les adultes, une loi martiale Battle Royale a été votée. Chaque année, une classe de terminale, tirée au sort, est envoyée sur une île, et ses élèves doivent s’entretuer jusqu’à ce qu’il n’en reste qu’un. Le tout amplement médiatisé pour le reste de la société.

Les acteurs (dont Kitano) sont exceptionnels et la réalisation haletante. Ce film, devenu culte, va bouleverser les repaires occidentaux peu habitués à ce mélange d’individualisme forcené et de communautarisme forcé.

Les créateurs de contenu de divertissement vont alors vite comprendre l’intérêt du Battle Royale, et très vite les mangas autour de situation de survie vont se multiplier. Après Battle Royale (2000), il y aura sa suite, Blitz Royale (2003), puis Doubt (2009) de Yoshiki Tonogai qui va continuer de jouer sur la fascination des masques d’animaux avec Judge (2011) et Secret (2015), puis des dizaines de mangas mettant en scène des ados ou des adultes devant s’affronter pour survivre.

Il était naturel que cette fascination (et la consommation qui va avec) franchisse le pacifique et en 2008, Suzanne Collins écrit le premier tome de sa trilogie pour adolescents, The Hunger Games, centré sur du battle royale d’adolescents dans une dystopie étrange où l’Amérique du Nord a été découpée en 12 districts ayant chacun une fonction précise. Le livre sera immédiatement adapté en film en 2012 et fera un carton.

Le moment triste du film où l’on découvre que la mort tue

Aujourd’hui les séries de survie sont devenus un genre télévisé à part entière. Ainsi le chouette shonen Alice in Borderland d’Haro Asō (2010) est adapté en série télévisée sur Netflix en 2022. Dans ce manga, le héros et d’autres personnes se retrouvent dans un Tokyo parallèle dépeuplé où ils sont obligés de participer à des jeux mortels (je ne vous divulgâche pas le pourquoi du comment). C’est trash, c’est méchant et en même temps bourré de grands sentiments. Un mélange intéressant.

Netflix, véritable baromètre des tendances populaires, va ainsi produire quelques séries sur le même thème et notamment la série sud-coréenne Squid Game (2021, Hwang Dong-hyeok). Dans cette série, des personnes endettées ou ruinées se voient offrir la possibilité de gagner une forte somme d’argent en affrontant les autres participants dans des jeux mortels. Le 12 octobre 2021, Netflix annonce que la série comptabilise le meilleur démarrage jamais vu sur sa plateforme.

D’ailleurs, Netflix, jamais à court d’idée pour son audience, en a fait un jeu télévisé Squid Game: The Challenge, avec de vraies personnes, dans les mêmes décors avec les mêmes épreuves. On passe ainsi de la fiction à une téléréalité (pour l’instant) non mortelle.
Le Youtubeur Mr Beast prouve depuis des années que des gens désespérés ou simplement avides sont capables d’aller très très loin pour de l’argent. Et qu’encore plus de monde adore regarder ces émissions qui pètent peu à peu toutes les limites morales. Où s’arrêtera-t’il ?

Rions en regardant jusqu’où les pauvres (et les pauvres cons) sont capables d’aller pour de l’argent

2010, il ne peut en rester qu’un

Il est évident que nous avons en nous un attrait irrésistible pour les situations de survie, qu’elles soient à la télévision, dans les romans ou même les mangas. L’industrie du jeu vidéo ne pouvait pas passer à côté.

Et en 2017, sort le jeu vidéo PUBG (PlayerUnknown’s Battlegrounds), qui, même s’il n’est pas le premier, deviendra la référence du jeu vidéo du genre King of the hill/Battle Royale.

J’avoue que les sensations éprouvés quand vous n’êtes plus que deux joueurs en lice sur une zone qui se rétrécit, sont assez formidables. L’adrénaline sature votre petit cerveau de gamer et vous sursautez à chaque bruit, prêt à vider votre fusil et vous faire localiser. Une véritable expérience à vivre au moins une fois. Hélas, très rapidement, l’égalité des chances, ne laissant plus aucune chance au joueur provisoire ou mal équipe, face aux pro-gamers passant 8h par jour pour poncer le jeu.

Je me promenais tranquillement avec ma poêle à frire quand soudain, paf, un headshot ! J’ai rien compris.

Le succès de PUBG va annoncer un déferlement de jeux de battle royale plus ou moins ratés, dont le plus connu est Fortnite d’Epic Games. Fortnite est un succès colossal qui assure encore aujourd’hui aux producteurs une retraite de quelques milliards par an grâce à la vente de goodies virtuels aux jeunes joueurs de moins de 18 ans.

Oui, car la cible est bien l’adolescent (et le pré-post-ado). C’est à dire les futurs citoyens du monde. Qui apprennent donc dès aujourd’hui, 4 à 6h par jour, à tuer les autres par derrière pour gagner la partie.

La lutte pour la survie… de notre cerveau

En 2006, le sociologue Bernard Stiegler publiait La Télécratie contre la démocratie (Flammarion, 2006).
Il n’imaginait pas pas la façon dont les nouveaux écrans allaient devenir un second “cerveau” (voire le premier) pour les plus fragiles mais aussi la majorité des gens.

Depuis l’introduction en bourse de la télévision (dans les années 90 en France), les vendeurs de temps de cerveau disponible ont repoussé toujours plus loin les limites de l’acceptable pour fasciner et maintenir leur audience. Cette télé est aujourd’hui concurrencée par les médias sociaux, aux contenus encore plus débiles et volatiles et par les plateformes de VOD, aux contenus réalisés sur mesure. Tout cela est légal et permet à des fortunes de se créer, à l’économie du « divertissement » de performer.
Mais à quel prix ?

Car cette course au voyeurisme, à la fascination morbide ou violente change peu à peu les générations. S’il semble amusant de regarder une télé-réalité poubelle remplie d’imbéciles incultes tentant de s’accoupler plus ou moins volontairement, il est criminel d’abreuver 6h par jour, une génération entière de ces contenus débilitants. Car c’est la condamner, inexorablement, à une terrible médiocrité mentale.

Alors certes, ça plait aux vendeurs de publicité, ou à Bolloré, d’avoir des français débiles. Mais ce n’est certainement pas le reflet d’une société saine. Ce n’est pas moi qui le dit, c’est la Science-Fiction.

Cyroul


Les NEWS de JANVIER

Tout d’abord laissez moi vous souhaiter une excellente année, remplie d’imagination et de créativité. Un petit dessin pour fêter ça (oui je dessine de temps à autres).

A lire ce mois-ci en SF

Une histoire de la conquête spatiale, des fusées nazies aux astrocapitalistes du New Space, (Editions La Fabrique) par Irénée Régnauld et Arnaud Saint-Martin devrait sortir le 02 février en librairie. J’aime beaucoup les articles d’Irénée qui combinent une vraie connaissance technologique avec une pensée socio-philosophique très pertinente. Je conseille par anticipation donc.

Le Bifrost no 113 de Janvier parle d’Intelligence Artificielle. C’est la mode !

A propos d’IA, je suis invité à une table ronde sur IA et langage ce vendredi à 18h au Pen Club, Maison de poésie – Hôtel Blémont. 11 bis rue Ballu Paris 9e. Confronter des spécialistes de la langue avec cette idée de l’automatisation du langage devrait produire des débats intéressants.

Étonnant

J’en parlais en plaisantant sur le NovFut consacré à la lune, mais les rumeurs sur la création en studio des premiers pas de l’homme deviennent un outil politique. Ainsi les russes ont fait courir le bruit qu’une IA avait démontré que les images des premiers pas de l’homme sur la lune avaient été trafiquées. Bon, connaissant Poutine, c’est certainement de la manipulation, mais rappelez-vous à quel point l’état américain mentait en permanence à l’époque (l’assassinat de Kennedy, le Watergate, etc. ). Il serait désastreux qu’il s’avère que ce soit effectivement des images truquées pour des raisons triviales (négatifs foutus ou autre). Ca donnerait de l’eau au moulin de ceux qui pensent qu’on a jamais marché sur la lune (et que la terre est plate). Saint Kubrick, priez pour nous.

A vivre

Les Mycéliades, festival de SF doit se dérouler du 1er au 15 février dans 60 villes en France. Je n’en sais pas plus.

Si vos enfants (ou vous) s’ennuient, envoyez-les vers des sites comme SolarSystemScope. Ce site assez ancien est pourtant un outil terriblement beau, ergonomique et ludique pour partir explorer la galaxie. Ce sera tellement mieux que le smartphone…

A voir

On l’attendait depuis longtemps, mais la deuxième saison de l’exceptionnelle série Severance est en tournage. Vous vous rappelez, la série où les employés de bureau ne connaissent rien de leur vie à l’extérieur (et vice versa). Réalisée par Ben Stiller, cette série mérite d’être vue (cf. NovFut 10, sur le travail dans la SF).

Voilà, le NovFut de ce mois de janvier est terminé. J’espère que vous avez apprécié. Dans ce cas, abonnez vos amis, parlez-en autour de vous, envoyez des poèmes dans le ciel et écrivez des histoires de science-fiction.

PS: En passant mes modes de contact ont quelque peu changé suite à l’annexion de Twitter par Elon. Je vous encourage donc à plutôt me suivre sur Mastodon ou encore BlueSky. Je consulte de temps à autres. Si vous voulez me contacter rapidement pour des raisons professionnelles, ce sera plutôt sur mon blog, ou sur Linkedin.

Cyroul

Explorateur des internets et créateur de sites web depuis depuis 1995, enseignant, créateur de jeux, bidouilleur et illustrateur. J'écris principalement sur les transformations sociales et culturelles dues aux nouvelles technologies, et également sur la façon dont la science-fiction voit notre futur.

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5 réflexions sur « [NovFut 25] Panem et circenses »

  1. Excellent comme toujours.
    Clair, sourcé et original. C’est rare.

    Tuer les autres par derrière pour gagner la partie…
    Mine de rien, il est fortement question de morale dans tout ça. Car si la tv abrutit, endort et désensibilise, elle nous a tous formaté depuis les générations Albarak & Goldotor.
    Y a-t-il une niche en SF pour un présent non dystopique à partir d’un passé moins influencé ? De la CF, ou complot-fiction, lol.

    PS : On trouve aussi un journaliste à la sauce Incal dans le 5e élément.

    @+

    1. Merci beaucoup !
      Oui, effectivement la radio/télévision est abordée dans le 5e élément. Mais Besson est un peu conciliant. Son animateur-star Ruby Rhod est plutôt un gentil rigolo qu’un manipulateur dangereux. Mais on était au début des années 90 et la radio était encore cool.

      Concernant la question sur la niche SF, on a la « near fiction » qui présente une SF très contemporaine. Un peu trop peut-^être pour anticiper le futur.

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