J’aime bien l’idée que la technologie arrive enfin dans les entreprises traditionnelles. Qu’elle améliore le quotidien des salariés, qu’elle enchante à nouveau les consommateurs (comme dans les années 80), qu’elle propose de nouvelles expériences.
En revanche, je déteste quand la technologie est un prétexte pour vendre n’importe quoi à des gens peu informés (les « cons » de « consommateurs »). C’est hélas le lot de beaucoup trop de produits/services imaginés par des Creative Tech pressés de faire leur preuves et qui confondent buzz et marketing (cf, la SmartDrop Evian, le bouton Darty, etc.).
Ainsi, hier, j’ai reçu le trailer d’un nouveau produit lancé par une immense entreprise de télécommunication (dont je ne citerai pas le nom pour pas leur faire de pub). Il s’agit d’une boite cadeau avec caméra intégrée pour « capturer les émotions de vos proches à Noël« . Forcément, je n’ai pu que m’interroger face à la stupidité d’un concept pareil.
Le grand philosophe André Franquin (qui faisait aussi de la BD à ses moments perdus), a publié dans les années 80 une Idée Noire un peu similaire où un gars teste un mini-micro japonais avec récepteur à distance pour écouter ce que disent ses amis de lui quand il a le dos tourné. L’histoire du gars ne se terminera pas bien. Il faut croire que la marque sus-citée n’a jamais lu Franquin. Aussi, pour les aider, je leur ai fait une démonstration en dessin. J’espère que vous apprécierez.
De façon plus générale, je m’inquiète pour les parents et grands parents qui vont se laisser avoir par ce genre de gadgets « innovants ». Ces gadgets pondus sans réflexion préalable et développés à la va-vite sont au mieux des dangers pour la vie privée, au pire pour votre sécurité. On a appris aujourd’hui que le fabricant VTech a été victime d’un piratage touchant 5 millions de comptes et 200 000 profils d’enfants (avec photos, âges, passwords, etc.). Forcément, comme la plupart des sociétés qui veulent se digitaliser sans trop d’effort, VTech s’est mis à récupérer les data de ses clients. Avec zéro précautions.
Car sachez-le, il n’existe aucune instance aujourd’hui capable d’imposer une éthique aux entreprises internationales qui veulent rentrer chez vous (et lâchez moi avec la CNIL, je lui règle son compte ici). La seule personne qui sera capable d’empêcher ces entreprises de rentrer chez vous, c’est vous. Alors faites attention, et renvoyez dans les méandres de la médiocrité ces inventions soit-disant innovantes qui ne sont là que pour mettre un pied digital dans votre vie.