De ces politiciens qui massacrent l’internet français

Gros agacement depuis hier. Qui s’est amplifié après un thread twitter particulièrement agressif d’une bande d’hystériques voulant annihiler mon tweet de dimanche soir :

Ohh, je sais que toi le lecteur, tu te réjouis de mes coups de gueule agacés. Cela te permet de dire « Oh quel hater ce Cyroul tout de même ! » et de retourner brasser ton quotidien avec un enthousiasme renouvelé d’avoir lu tout haut ce que tu penses tout bas.

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Et tu me laisses, gentil lecteur, avec des questions sans réponses, des interrogations jetées à la face du monde, et avec des doutes qu’aucun parti politique ou journaliste grand public ne peut lever. Je n’aurais pas autre chose à faire de mes journées que j’en aurais des ulcères.

Seulement, cette semaine, ce sont 3 nouvelles qui m’ont explosées à la figure. Ces 3 news ayant 2 dénominateurs communs : des politiciens Français et Internet. Le mélange des deux n’est pas beau à voir. La preuve :

Fleur, t’est vraiment un pot ! 

Tout d’abord, Fleur Pellerin, ministre de mes fesses, qui telle une Nathalie Kosciusko-Morizet  à l’approche des élections, se met à passer des vrais sujets digitaux à des sujets « people » pour journalistes en mal de papier (et ils sont nombreux en ce moment).

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En ce début de semaine ces journalistes ont donc pu se réjouir, car Fleur Pellerin a décidé de s’attaquer au douloureux et vital problème du machisme dans l’informatique.

Mais pourquoi pas… Le sexisme est un sujet de société. Et l’on peut effectivement voir une majorité nettement masculine au sein des grosses DSI des gigantesques sociétés  françaises (banques, assurances, ministères, etc.) et ce pour des raisons assez historiques d’orientation pédagogique, d’éducation, de société, etc.

Or, si il y a bien une majorité d’informaticiens dans ces entreprises poussiéreuses, sachez que dans la nouvelle économie, les sociétés de patrons femmes pullulentOui, il s’agit d’une vision personnelle, mais dans la pépinière dans laquelle j’ai mes locaux, il règne une très belle parité. Sauf chez Curiouser (ma boite dont je partage la gouvernance avec – devinez quoi – une femme) où l’on compte 4 femmes (dont une développeuse de jeux vidéo) pour 1 homme. Car l’informatique n’est pas sexuée. La société l’est, ne nous trompons pas de débat.

Aussi cette « ministre de l’innovation et de l’économie numérique« ,au lieu d’aider des PME innovante à se développer dans un contexte administratif pourri, ou au lieu de développer l’accès à Internet en France (ce qui gênerait les lobbies),  fait des claquettes en condamnant des réflexes passéistes de boites préhistoriques. C’est clair que ça va faire plaisir aux sondages, aux lectrices féministes et aux médias qui s’ennuient. Mais je ne vois vraiment pas le rapport avec l’innovation qui aurait bien besoin d’être aidée.

Cette attitude nous laissera néanmoins une certitude : la parité entre politicien et politicienne est totale ! Ils ont en effet le même combat, celui du bullshit publicitaire pour des masses influençables.

L’Assemblée Nationale ou la sodomie à grande échelle

C’est malin un député. C’est malin car, outre ses privilèges qu’il grappille sur le dos de ceux qui paient leurs impôts, il se permet en plus de se faire payer des extras à l’assemblée pour voter des lois qu’il ne comprend pas. Le lobbying est tellement plus rentable que le vrai travail.

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Un salaire brut mensuel de 16 269,49 € pour jouer au Scrabble. Bravo Thomas Thévenoud et Jérôme Guedj !

Profitant que la france regardait ailleurs, l’Assemblée a donc adopté en première lecture le projet de Loi de Programmation Militaire 201-2019. Vous en aurez le détail chez NuméramaPCInpact, ZDNET ou Les Échos, mais sachez pour résumé que ce projet de loi nous emmène encore plus loin qu’Hadopi dans la surveillance de vos activités online.

C’est pourtant un projet de loi qui a réussi à passer mardi 3 décembre, par 292 voix pour et 251 voix contre pendant que Fleur Pellerin (la fameuse ministre du numérique) pointe du doigt l’intolérable manque d’informaticiennes en France. Voter une loi contre votre vie privée sur Internet en imitant le cri de la poule, y’a bien que des députés français pour réussir ça.

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Jérôme Cahuzac en plein travail. Dur dur d’être député.

Et la CNIL dans tout ça ?

Comment peut on encore respecter cette institution (j’ai pourtant été un fervent défenseur de son activité depuis la fin des années 90), quand elle se fait ignorer complètement par ces politiciens ? Pourquoi les entrepreneurs et chefs d’entreprise devraient se coltiner des déclarations interminables à remplir quand les politiciens n’en ont rien à foutre ? L’exemplarité vient du haut, pas du bas les gars.

Allez, pour vous tenir au courant des prochains développements ou organiser d’autres actions contre cette loi abominable, inscrivez-vous par par l’interface web ou par mail à la liste de discussion (merci à jcfrog pour les infos). 

Sénateurs, ça rime avec amateurs

Oui vous l’avez compris, ces politiciens n’ont rien compris à Internet. Sauf que certains d’entre eux ont compris que vous aviez compris. Alors ils ont décidé d’agir…  Et pour agir, ils ont décidé de créer une mission commune d’information « Nouveau rôle et nouvelle stratégie pour l’Union européenne dans la gouvernance mondiale de l’Internet« .

Quand vous ne connaissez pas un sujet, vous, vous vous documentez humblement. Le sénateur, lui, quand il ne connait pas un sujet, il t’explique comment ce sujet  impacte le monde et comment tu dois t’en servir. C’est fort un sénateur.

Et ça bosse. Le premier compte rendu de la mission nous montre à quel point ça bosse. Des tas de rapports ont déjà été pondus sur la problématique des données, sur la fiscalité du numérique, sur la neutralité de l’Internet, sur l’industrie des jeux vidéo et même sur la cyberdéfense.  Pour être certains, les sénateurs ont alors décidé d’inviter Vinton Cerf (oui le commercial de Google). Ils ont aussi invité Patrice Flichy. 

Alors même si j’ai une certaine admiration pour ces deux personnages (nous avions invité Patrice Flichy dans les Digital + Humanities de 2010 pour nous parler des amateurs sur Internet), j’ai l’impression de voir des gens totalement largués essayer de comprendre un sujet immensément vaste au prisme de quelques rencontres aléatoires.

Un peu comme si je devais comprendre toute l’économie de la Formule 1 en interviewant un vendeur de billets et un peintre en carrosserie.

Conclusion : la transparence politique ou rien

Cela prêterait à rire (si si je suis bon public) si ce n’était fort triste et ce pour trois raisons :

  1. Ces hommes et femmes politiques jouent avec MES impôts. Et les vôtres.
  2. Ces hommes et femmes politiques ne bossent que pour leur pomme. Ils se font mousser auprès de populations cibles (Fleur Pellerin). Ils se récupérent des petits à côté (les députés), ou ils en profitent pour faire campagne en essayant de comprendre un sujet qui manifestement les dépasse (les sénateurs). Et tout ça avec mon pognon, vous l’aurez compris.
  3. Ces politiciens n’aident pas la France. Pendant que dans le monde entier, des visionnaires essaient de comprendre et d’anticiper des transformations sociales, économiques et technologiques, les politiciens français, eux, continuent à jouer de la politique (du pipeau). Mais bordel, même les Suisses acceptent le Bitcoin comme une monnaie officielle et nous, en France, on votre une loi pour permettre à des entreprises de lire vos emails peinards pendant qu’une bande de sénateurs va s’humilier en expliquant aux pays du monde comment gouverner Internet.

Les politiques n’ont pas compris qu’on était sur Internet là, pas dans un dîner mondain, pas dans une conférence de presse, pas dans un vieux média traditionnel (« dans 5 ans tout le monde aura oublié »). Non, on est sur Internet. Et il faut prendre des décisions rapides, efficaces et qui vont dans le bon sens pour favoriser l’innovation à la française.

Alors on peut rêver (j’aime rêver) d’un moment où on pourrait vérifier la qualité du travail d’un politicien. Un moment où on verrait véritablement combien il gagne. Un moment où l’Open Data politique serait la norme. Même Gilles Babinet (l’ancien président du CNN) rêve à ce moment

Mais là il n’y a plus personne. Plus de Fleur Pellerin, plus de députés ou de sénateurs. Plus de partis politiques pour monter au créneau et défendre ce beau rêve de la transparence politicienne. 

Ah, si ! Il y a bien un parti qui milite pour cette transparence : le parti pirate.

Fucking pirates, encore eux…

PS: et le même parti milite aussi pour une parité sexuelle absolue. Sauf que eux, ils y croient.

Cyroul

Explorateur des internets et créateur de sites web depuis depuis 1995, enseignant, créateur de jeux, bidouilleur et illustrateur. J'écris principalement sur les transformations sociales et culturelles dues aux nouvelles technologies, et également sur la façon dont la science-fiction voit notre futur.

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27 réflexions sur « De ces politiciens qui massacrent l’internet français »

  1. J’ai moi même une start up dans le web et j’ai eu la chance (le malheur) d’être intervenant à l’Assemblée Nationale. Ces gens (les politiques) ne servent à rien, n’écoutent rien. Faites comme moi, n’ayez plus l’impression de vous sentir redevable des pouvoirs publics, installez vous ailleurs, et ça va beaucoup mieux vous verrez.

  2. Je reviens mais pas longtemps (pardon, désolée) et pour appuyer un point qui va un peu dans ton sens (le seul en fait): ce qu’on peut reprocher à Fleur Pellerin surtout c’est le timing de son annonce. Si le contenu de son annonce est légitime quand on connait bien le sujet du sexisme et les implications positives que peut constituer une résolution même partielle sur l’économie (et donc l’innovation), il est en revanche vrai que le timing de l’annonce n’est pas très adroit quand par ailleurs était discuté le fameux art13. Voilà. Re bonne soiré/nuit.

    1. Tout à fait. Et je ne dis rien d’autre que ça.
      Je ne comprends donc pas l’ire psychotique qui a eu lieu mardi sur Twitter et qui décrédibilise fortement le sujet.

      1. Bonjour Cyril,

        en fait si tu dis quand même pas mal autre chose:

        -« il y a plus urgent, par ex l’innovation » -> comme si on ne pouvait
        pas faire plusieurs choses à la fois. D’autant plus que les mécanismes
        sexistes à l’œuvre dans les entreprises amènent à se priver de talents
        en raison de leur sexe, ce qui a un réel effet nocif sur la capacité à
        innover….

        – « ce n’est plus un problème dans les nouvelles
        entreprises » + l’exemple de ta pépinière -> même en supposant que
        tout soit maintenant rentré dans l’ordre (hum hum hum), qui restent les
        plus gros employeurs? Les « reflexes passéistes de boites préhistoriques »
        que tu sembles renvoyer à un passé mort et enterré sont subis par des
        millions de femmes, et méritent mieux qu’un revers de la main en mode
        « c’est bon ce n’est plus le cas ». Si ce n’est pas nier le problème, ça
        ressemble quand même fortement à le minimiser parce que tu ne le
        considères pas comme primordial (ce qui est super facile quand on le vis
        pas au quotidien, tu le reconnaitras…). Alors oui c’est un problème
        de société, et ne t’inquiète pas il est abordé de ce point de vue-là aussi,
        mais prendre cela ne prétexte pour dire que c’est idiot de scruter
        l’informatique en particulier, ben non, cela reste quand même un bastion
        ou les hommes sont très largement surreprésentés, et où les retours
        d’expérience négatives de femmes abondent…

        – « Hystériques », « ire psychotique »
        Pas d’inquiétude, avec des réactions comme les tiennes, pas de risque que la cause féministe perde en crédibilité.

        Et merci pour le bingo
        Voilà voilà

        Ah oui, invoquer le Parti Pirate en exemple de parité stricte et sincère, franchement c’est juste magique

  3. Bonsoir. Je ne fais que passer.

    Cher Cyril,

    Ce qui est étonnant c’est d’aimer autant les universitaires, respecter autant leurs travaux et d’avoir une telle méconnaissance de ces sujets (études de genres, sexisme, féminisme) qui pourtant ont fait l’objet de centaines de travaux ces 5,6,7 décennies qui sont en accès libre pour la plupart.

    Ce qui est étonnant c’est que alors même qu’il existe des travaux extrêmement pointus de la part de chercheurs, sociologues, philosophes, anthropologues qui scrutent, analysent, étudient, parfois pendant des années, tous ces sujets pour donner des grilles de lecture et d’analyse, que tu penses que ton avis ou ton regard puissent être plus légitimes que ces années de travaux méticuleux.

    Ce qui est étonnant c’est de considérer quelques exemples particuliers comme faisant office de généralité, quand précisément le travail de sociologue est de considérer des grands ensembles pour étayer une analyse/hypothèse. De considérer que tes expérience personnelles d’un milieu suffisent pour apporter une grille de lecture ayant une plus grande valeur que l’issue de travaux d’analyse, de recherches etc.

    Ce qui est étonnant c’est de pré supposer qu’aborder ce thème dans le numérique serait de la manipulation politicarde pure et simple sans apporter de démonstration étayée de ce que tu avances, et par là même considérer que Fleur Pellerin ferait de la pure manip en priorisant ce sujet (en omettant donc qu’elle travaille également sur d’autres sujets du numérique, et qu’on soit d’accord ou pas avec ce qu’elle propose, il n’en reste pas moins qu’elle travaille AUSSI sur d’autres sujets).

    Ce qui est étonnant c’est d’affirmer que des politiques gèrent mal tout un tas de sujets du numérique car ils méconnaissent le sujet et dans le même temps faire des affirmations assez catégoriques quand de ton côté tu ne maitrises pas le sujet puisque ton avis n’est pas étayé.

    Ce qui est étonnant c’est que tu ne vois pas qu’en faisant cela tu pré supposes peut être que le fait d’être une femme pourrait éventuellement biaiser son regard (en plus d’être politique). C’est étonnant parce que précisément beaucoup de chercheurs et de chercheuses expliquent depuis des années que affirmer cela revient quasiment à conforter l’idée que les « minorités » ne défendraient que leur cause et ne feraient donc pas preuve d’objectivité, quand le principe même d’objectivité est très relatif, quand dans le même temps on pourrait questionner le fait qu’être un homme, blanc et hétéro pourrait AUSSI biaiser son regard sur la société, ses problèmes et les priorités. Ce qui est en soi dérangeant car in fine cela revient à dire que la parole de personnes étant dans la norme (c’est à dire les personnes qui ne vivent pas les discriminations comme la misogynie, le handicap, le racisme, l’homophobie etc.) aurait intrinsèquement plus de valeur et ne seraient que pure neutralité et objectivité.

    Ce qui est étonnant c’est de penser qu’un seul angle d’analyse serait possible. Certains anti capitalistes nous expliquent qu’il n’y a pas de problèmes spécifiques de racisme ou de sexisme que le seul problème serait le capitalisme. Je suppose que certains partisans de l’internet libre pensent que régler le problème de la neutralité du net suffirait à résoudre tous les problèmes du numérique. Ce qui est gênant car en réalité même si on ne veut pas l’admettre, il existe plusieurs couches d’oppression et affirmer qu’il n’existerait qu’un problème à résoudre. Et c’est gênant car ce serait par là même affirmer qu’il existerait des parties de la société qui seraient exempts de mécanismes d’oppression et de discriminations, alors mêmes que beaucoup d’universitaires travaillant sur ces sujets affirment le contraire….

    Ce qui est étonnant c’est de taxer des gens d’hystériques pour quelqu’un qui écrit « sénateurs ça rime avec amateurs », ce qui en soi peut constituer un délit d’hystérie aussi. Il y aurait donc une hystérie « objective » (celle que TU décris comme en étant) et d’autres qui ne seraient pas objectives puisque tu t’autorises à la pratiquer. Intéressant…

    Et là où raisonnement coince aussi c’est que d’autres personnes pourraient affirmer que « TA » cause ne serait pas un problème du tout. Alors comment peux tu être certain que tu détiens l’objectivité dans ce cas? … …

    Je pense que ton combat est juste, et je sais aussi que j’en maitrise pas beaucoup de rouages ce qui fait que je ne pourrais pas me permettre de te dire un jour « je pense que tu te trompes de combat » vois tu car je ne le connais pas assez. J’évite de faire la leçon sur des sujets que je ne maitrise pas. Il serait donc pertinent que tu puisses accepter quelques instants que nous sommes plusieurs à nous intéresser aux problématiques du sexisme dans la société au même niveau que tu t’intéresses à la net neutralité et ce faisant que tu respectes notre parole comme étant plus légitime que la tienne sur ce sujet. J’accepte que ta parole soit plus légitime que la mienne sur les sujets que tu connais et sur lesquels tu travailles suffisamment pour que ta connaissance ne puisse pas être questionnée.

    Sur ce je te souhaite une bonne soirée.

    Célina.

    1. et pardon pour les fautes et les coquilles (!!!) il y en beaucoup… je précise une phrase non terminée — (…) en réalité même si on ne veut pas l’admettre, il existe plusieurs couches d’oppression et affirmer qu’il n’existerait qu’un problème à résoudre est une simplification extrême voire dangereuse. On ne résoud pas des problème en ignorant qu’ils existent en tant que tels au « profit » d’un autre « plus élevé ». Sinon je peux dire qu’il n’existe aucun problème dans le numérique, le seul problème est celui de la nature humaine. Et comme ça on est bien avancés —

  4. Si tu penses que c’est de l’hystérie de t’expliquer le contexte de l’article pour lequel j’ai aussi été interviewée : tu sais on me voit dans l’encadré avec deux de mes consoeurs représentantes d’assos de développeuses dont l’une a 20 ans et est encore étudiante et se fait traiter de S…pe et de P///%te plus ou moins directement et saquer par ses gentils copains garçons à longueur de temps (comme quoi y’a du changement hein)

    Et si tu penses que c’est aussi de l’hystérie de t’expliquer calmement le pourquoi de mes 4 ans de militantisme pour une meilleure reconnaissance des femmes dans les métiers du numérique qui n’est pas juste un passe-temps mais un enjeux important pour lequel de nombreuses nanas viennent nous voir, nous encouragent et nous remercient c’est de l’hystérie je suis ok qu’il y a vraiment un soucis de compréhension sur ce sujet, mais je ne suis pas sûre que ça vienne de moi….

    Quand au calcul politique : comme je te l’ai dit il se trouve que cette journaliste préparait son sujet depuis 2 semaines et a rencontré FP pour lui en parler … et vu l’écho médiatique qu’à eu l’annonce dans le monde du Web (qui a bien sûr, comme on peut s’en douter, étouffé l’affaire dans son ensemble le plus vaste à part les filles) je pense que si elle avait voulu détourner ou amadouer les geekos elle aurait choisi un autre thème qui fait plus l’unanimité et ne pointe pas du doigts leurs défauts (vive les infirmières fantasme à gros sens à Le Web hemhem)…

    Mais comme tu semble persuadé que ton analyse est la seul valable et que le sujet des femmes dans le web n’est pas vraiment important tu n’as pris en compte aucune des informations que je t’ai fournie considérant probablement que mon militantisme débile m’aveugle…. Sur ce dommage, j’aimais et je lisais ce blog, je disais encore la semaine dernière que tu faisais partie des bons du web, de ceux qui captent un peu nos combats (même si je ne t’ai jamais vu les relayer ou les soutenir il est vrai) et bien je suis au regret de dire que je m’étais bien trompée.

    Une des hystériques te salue bien

    1. Non c’est de l’hystérie de sauter sur twitter sur quelqu’un qui n’est pas d’accord avec Fleur Pellerin.
      C’est du militantisme de base.
      Les explications dont tu parles, tu mes les as données a posteriori.

      1. Cyril, tu es le seul à avoir fait de cette discussion un plébiscite inconditionnel de l’action de Fleur Pellerin. La discussion a été amorcée au sujet de l’initiative elle-même, et de son mérite.

      2. Absolument faux je t’ai donné toutes ces explications par tweets au moment où ça avait lieu et même avant que tu n’écrives ce papier et tu n’en as tenu aucun compte !…

        Ce que je t’ai expliqué à posteriori c’est que de dire que la cause féministe n’était pas prioritaire c’est un argument récurrent des machos et autres sexistes pour nous rabaisser et dévaloriser nos combats et qu’il n’y a donc rien d’étonnant à ce que les féministes du Web soient outrées par ta remarque « elle n’a pas autre chose à faire » sous entendu c’est vraiment pas important ni prioritaire votre combat les filles… Moi, Sophie, Célina, Michel et d’autres nous passons des heures et des jours à nous battre pour cette cause et nous étions bien contents que ça bouge au sommet de l’Etat plutôt que ne continuer à nous débattre seules en mode bénévoles…

        Par ailleurs tu ne réponds pas sur le fonds et ta mauvaise foi qui dit que les femmes n’ont plus de problème aujourd’hui dans les métiers du Web…. Franchement tu crois que si ct le cas je passerai autant de temps à travailler sur le problème avec d’autres associations ? Je suis pas plus bête que toi, mais peut être un chouille plus consciente des choses quoi…

        1. Ce n’est pas vrai Lucile. L’article est sorti avant qu’on en discute sur twitter. (en tous les cas il a été écrit bien avant).

          Pour ta 3e ligne : distinguons métiers innovants de métiers du web. Dans les métiers innovants on embauche des COMPETENCES, pas des sexes. C’est les vieilles boites d’informatique où l’on regarde les CV, la couleur de peau et la taille de boobs. Vous ne voyez pas la différence entre ces approches là ?

          Et oui, évidement que ça existe la différenciation sexuelle (et raciale) dans ces boites.
          Mais non, ça n’existe pas dans les boites innovantes qui font passer le talent avant le reste.
          Voilà mon point de vue;

          Et c’est pas des études commanditées il y a 5 ans par le Syntec qui vont me faire changer d’avis, bien au contraire.

          1. Pour le point 1 : Pourquoi dans ce cas nous as-tu envoyé le lien après ?

            Moi je m’en fous du Synthec : je te parle d’une mentalité pas cool et très courante dans les milieux de l’informatique et du numérique : quand il s’agit d’étudiants c’est pas des « vieilles boites d’informatiques »….. Des boites innovantes ça veut dire quoi ? Tout et rien ! On peut innover dans tous les domaines… Le numérique n’en a pas l’exclusivité et en l’occurrence là c’est de ça dont on parlait !

            C’est quand même dingue que tu veuilles avoir raison vs les témoignages de ces nanas qui ont 20, 30, 35 ans que nous sommes et qui VIVONS cela dans toutes sortes de boites : startups, grands groupes, et même très petites boite innovante en ce qui me concerne ! Tu considères que ton seul ton vécu compte ou quoi ?

          2. L’argument « mon point de vue est objectif justement car je ne vis pas la situation et je peux prendre du recul » va arriver dans 3, 2, 1…

    1. Que les politiques tournent 7 fois leur clavier entre leur doigt avant d’écrire des conneries en rapport avec Internet !

  5. D’un autre côté, parle de Pellerin (et de Montebourg ou Filipetti) en les associant à « des idées », « Internet », etc. c’est leur donner plus d’importance et de pouvoirs qu’ils n’en ont.

    Qui croient encore que ces « ministres » ont un rôle et une possibilité d’action ?

    Je fais carrément l’inverse : j’entends un de ces 3 parler, je subodore que c’est au mieux une connerie qui va nous faire marrer / pleurer ou une loi qui va encore casser un truc qui pourrait marcher sans leur intervention.

    Un exemple de bullshit de politique : https://twitter.com/Velvetshadow/status/410416512915488768
    Va prévoir ton avenir sur le Net en France après ça !

  6. TL;DR: « Chez moi je fais la vaisselle, alors ça va on est dans la société post-sexisme. »

    Je vais juste laisser ça ici, puisque tu impliques le Parti Pirate dans une discussion où seul ton avis était mis en cause :

    1. Bonjour Michel.
      A caricaturer, tu as du mal lire mes propos.
      J’affirme que les nouvelles sociétés qui travaillent dans le digital ne suivent pas les réflexes des vieilles entreprises informatiques. Les 60 boites de la pépinière où je bosse, les boites innovantes (et indépendants) qui bossent dans la com digitale me le prouvent en permanence.

      Maintenant si tu n’es pas d’accord, merci de me prouver le contraire sans me sortir des chiffres de SSII ou de DSI de grosses entreprises préhistoriques.

      A bon entendeur.

      1. Rassure-toi, j’ai très bien lu que tu as pris un exemple personnel pour nier l’existence persistante du problème.
        Et tu continues dans ce commentaire d’ailleurs.

        Vraiment cool si ça se passe bien dans TA pépinière.
        De mon côté j’ai vu des recruteurs de pure players français demander le plus sérieusement du monde à des candidates si elles comptaient avoir un enfant, parce que « vous comprenez mademoiselle vous avez 30 ans maintenant, et l’horloge biologique fait peut-être tic tac » (je caricature à peine le discours).
        J’ai vu le CDI proposé à ma femme (oh mince, un exemple perso !) se transformer en CDD au troisième entretien quand elle a répondu que oui elle comptait avoir un enfant.

        J’ai vu des collègues à moi dire « ça se justifie » le plus sérieusement du monde quand j’ai demandé pourquoi on se méfiait des femmes trentenaires sans enfants mais qu’on ne posait aucune question sur les enfants aux hommes trentenaires sans enfants.
        Tout ça chez des pure players, des startups récentes.
        Alors je ne t’explique même pas comment c’est pire dans les Boîtes-à-papa.

        Va dire à ces femmes qu’améliorer l’image des femmes dans les entreprises high-tech Françaises est inutile. C’est exactement à cause de cette image qu’elles ne s’engagent pas dans les carrières IT/scientifiques ; alors que les filles dominent les garçons à l’école et au lycée dans les matières scientifiques, ce n’est pas une question d’éducation.

        Quant à parler de caricature : « bande d’hystériques » au sujet des interlocutrices qui t’ont expliqué vivre ce sexisme au quotidien, c’est quoi ? Ah oui, une insulte.

        1. Tu vois Michel, l’hystérie c’est quand on raconte des choses qui n’existent pas. Par exemple, je ne vois pas d’où tu sors que je nie ce problème. Ce n’est pas écrit ni dans mes tweets, ni dans cet article. Tu interprètes, tu fantasmes.

          La bande d’hystérique dont je parle (je n’ai pas dit que ce n’était que des femmes d’ailleurs) a montré qu’elle considérait que soit on était d’accord avec tout ce qui touchait le féminisme, soit qu’on était un salaud de phallocrate. N’étant pas d’accord avec Fleur Pellerin, forcément je me suis retrouvé salaud de phallocrate. Les insultes sont venues de ce thread twitter, pas de chez moi.

          Comment tu veux que je sois d’accord avec ce militantisme primaire qui fait plus de mal que de bien à la cause ?

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