Nostradamus 2023

Le jeu de la prédiction annuelle est irrésistible. Au mieux vous avez eu raison, au pire, dans un an, les gens auront oublié que vous avez raconté n’importe quoi.

Voici donc mes analyses de 2022 et quelques prédictions 2023 autour des usages et technologies numériques basées sur les grandes tendances qui se dessinent et quelques signaux faibles. Bonne lecture !

Les impérissables réseaux sociaux

Hélas, j’ai l’impression d’être en 2010, mais les réseaux sociaux fonctionnent encore. Ils ont même réussi à tellement influencer le cerveau de la GenZ et des Millenials, que ceux-ci préfèrent regarder TikTok plutôt que la télé. Je ne jugerai pas.

Ceci dit, il semblerait que cet abus de TikTok leur crame le cerveau jusqu’à leur faire perdre confiance dans la science jusqu’à être 15% à croire que “les pyramides égyptiennes ont été bâties par des extraterrestres”.

Le grand gagnant de cette débilisation des masses est Bolloré ByteDance qui, en termes de valorisation, vaut aujourd’hui plus que Disney, Snap, Pinterest, Twitter, IPG, WPP, et the Omnicom Group réunis. Assez flippant de savoir qu’une telle puissance de communication est à la main d’une boite chinoise qui n’hésite pas à manipuler (censurer) l’information pour son profit et celui de la Chine.

Et sinon le rachat de Twitter par Musk s’est transformé en vaste fumisterie. Je suis un peu triste que le grand public n’en ait pas profité pour adopter Mastodon (mais vous pouvez tout de même m’y retrouver ici).

Le truc fou mais possible pour 2023 :

  • TikTok organise un concours de vidéos montrant que l’Ukraine attaque la Russie et arrive à convaincre tous les jeunes d’Europe quelques semaines avant que l’UE réussisse à interdire l’application. L’UE est obligée de faire machine arrière devant la révolte des jeunes.
  • Twitter insère un twittos-wallet qui permet d’effectuer des paiements directement via la plateforme. De nouveaux services se créent spontanément. Musk devient encore plus riche et fait un pied de nez au monde entier.

Le Web 3 est passé, vive le web 3

Il semblerait que la mode bullshit de ces 2 dernières années s’essouffle peu à peu. Les experts arrêtant de mélanger toutes sortes d’innovations techno et usages dans un gros paquet abusivement nommé “web 3”, pour détailler les sujets blockchain, nft-crypto et réalité virtuel.

NFT / crypto

La bulle spéculative NFT et crypto-monnaies a enfin pété, laissant pas mal de monde sur le carreau. Notamment les crypto-noobs pas suffisamment avertis pour avoir anticipé et suivi la dégringolade. Le pros, eux, ayant de toutes façons un coup d’avance. Ceci dit, le grand nettoyage n’est pas terminé, car les growth-hackers sans foi ni loi continuent à préempter ces territoires, vendant tout et n’importe quoi à n’importe quel prix pour faire du clic ou du profit.

C’est bien dommage car le potentiel de la Blockchain n’est pas à prouver. Et on pourrait tirer tellement plus de cette technologie que des outils spéculatifs à destination de traders immoraux. Peut-être en 2025 ?

Le truc fou mais possible pour 2023 :

  • Des universitaires ont le temps de lancer une DAO associée à une application blockchain qui bouleverse toute une branche professionnelle. Le monde (libre) découvre les DAO. Cette nouvelle forme d’organisation se met à rayonner dans le monde entier.

Metaverse et jeux vidéo

Si les présentations de Meta par Zuckerberg nous ont fait bien rire (même en version entreprise), d’autres metaverses fonctionnent vraiment. On pourrait notamment citer Roblox, la plateforme virtuelle aux 60 millions de très jeunes utilisateurs par jour (où la moitié ont moins de 13 ans).

D’ailleurs certains ne s’y trompent pas et il semblerait que Disney commence à renifler le filon. Ayant pour ma part testé la plateforme, je donnerai un seul conseil aux parents : fuyez Roblox, usine à micro-paiements pour enfants ! Installez-leur plutôt une vieille version de Minecraft (avant le rachat par Micro$oft).

Micro$oft, justement, s’est payé Activision Blizzard (les jeux Diablo, WoW, Warcraft, StarCraft, mais aussi les Guitar Hero, Call of Duty, Tony Hawk, ..) pour sa division Microsoft Gaming, s’imposant comme un des tenors du jeu vidéo et évidemment de la monétisation de contenu.

Anecdote personnelle : j’ai installé il y a deux semaines le launcher XBOX sur un PC pour mon gamin voulant jouer à Minecraft Dungeon (rien à voir avec Minecraft sauf les décors). J’ai découvert un centre commercial bourré d’offres d’achat (skin, DLC, etc.) bien pire que Steam en termes marketing. Microsoft est donc devenu pour moi un racketteur d’enfants.

Le truc fou mais possible pour 2023 :

  • Microsoft rachète Roblox et crée une division publicitaire spécifique pour les moins de 13 ans “Microsoft Junior” officiellement destinée à la pédagogie. L’Éducation Nationale française (re)signe avec Microsoft un partenariat de 10 ans d’équipement des salles de classe. Les élèves sont heureux, ils perdent encore 20 points de QI.
  • La Chine interdit Microsoft Windows sur son territoire. Les Chinois n’aiment pas les contenus débilitants (dont TikTok).

Le streaming, la tendance du futur

Depuis 10 ans, le streaming ne cesse de progresser. Même si, depuis l’année dernière, le streamovore ne sait plus où donner de la tête entre Netflix, Apple TV+, HBO, Warner Brothers Discovery, Disney+, etc.

Il semblerait que les ménages américains utilisent en moyenne 5 services de streaming (et après on a plus d’argent pour chauffer sa maison). Ce qui crée de nouvelles problématiques d’usages : ainsi la moyenne des utilisateurs Netflix passeraient 18 min à chercher quelque chose de nouveau à regarder.

Une opposition intéressante entre ces 18 min pour choisir son programme contre le flux vidéo permanent de Youtube, TikTok ou même Twitch. Est-ce que ce sont deux modes de consommation différents ou est-ce le public qui est différent ? Le futur nous le dira.

Le truc fou mais possible pour 2025 :

  • Les services de steaming fusionnent pour augmenter leur base de diffusion. En 2025 il n’en reste plus que 3. Les groupes de streaming imposent alors à leurs spectateurs des devices spécifiques pour regarder leurs programmes, clivant la société. Les spectateurs deviennent alors des ambassadeurs de leur marque et leurs programmes. En 2030, des émeutes se déclenchent entre les supporters de Game of Thrones et ceux de la Revanche des Princesses.

Les anciens-nouveaux contenus sur internet : Newsletter, podcast, blogs

La foire à la saucisse présentée par Mlle Choucroute (existe aussi en version mâle)

Face aux agressions permanentes des influenceurs qui se perdent dans le growth hacking ne reculant devant rien pour faire cliquer sur du contenu insipide, l’utilisateur mature change peu à peu de manière d’utiliser Internet.

Ainsi au lieu de faire une recherche et de cliquer sur un lien qui lui fera perdre du temps, il va au-devant de ses besoins et s’inscrit lui-même aux contenus qui l’intéressent vraiment.

La confiance dans l’émetteur et la qualité du contenu redeviennent des critères acceptables. En conséquence, les newsletters individuelles n’ont jamais aussi bien fonctionné. Celles-ci permettent en-effet de cibler des publics volontaires et pourquoi pas monétisables. De même les podcasts ont explosé en 2022 pour les mêmes raisons.

Pendant ce temps-là, les blogs qui n’utilisent pas des stratégies massives de SEO deviennent invisibles dans les SERP de Google. Car ne nous leurrons pas, les résultats de recherche de Google propose en priorité les acteurs payants ou qui utilisent massivement des techniques de référencement ultra-optimisés. Le petit site ou blog sympa, gratuit, qui répond à la requête se trouvera derrière des sites commerciaux ou des fermes à liens. Cette absence de visibilité des contenus non “formatés SEO” donnerait tout son sens à l’entrée d’un nouvel acteur (type IA générative) dans le domaine de la recherche internet. C’est le moment d’aller botter les fesses de Google !

Le truc fou mais possible pour 2023 :

  • une entreprise développe une IA de recherche “ORIGINALNET” de contenus de qualité sur Internet, capable de supprimer des résultats de recherche les sites opportunistes, les blogs aux contenus dupliqués, les scams et spams etc. En 6 mois ORIGINALNET dépasse Google chez les early adopters et devient incontournable. Internet change de visage. Les marques sont obligées de faire du vrai contenu pour apparaitre dans les résultats. Le monde va mieux.

Le techno-buzzword de l’année : l’intelligence artificielle générative

Vous en avez forcément entendu parler : les algorithmes de diffusion utilisés par ChatGPT, Midjourney, Stable Diffusion, etc. ont foutu une claque aux (déjà vieux) algos d’apprentissage supervisés.

Ainsi s’amorce une véritable révolution technologique qui, si on anticipe un peu, devrait ringardiser beaucoup de métiers du tertiaire : de la comptabilité à la recherche scientifique en passant par le développement informatique. Des services et applications numériques risquent également de se faire brusquement et violemment concurrencer (Google Search, qui flippe déjà, tente de nous vendre les promesses de son IA LaMBDA pour ne pas descendre en bourse. Mais, hey, on les connait tes promesses Google !).

Généré avec Midjourney. C’est censé être moi. C’est très moignon mais je ne me reconnais pas.

En conséquence, les investissements autour de l’IA explosent : 100 milliards de dollars investis dans de l’IA en 2020, le double en 2021, beaucoup plus en 2022. Et 2023, qui n’a pas sa startup avec de l’IA générative dedans même si ça ne fonctionne pas ou que ça ne sert à rien.

Néanmoins, malgré l’excitation que peuvent susciter les potentialités potentialités de cette techno, j’y vois deux grosses problématiques à anticiper :

  • L’inhumanité du darwinisme numérique. Que vont devenir tous ces emplois de bureau, administratifs ou créatifs mais sans valeur ajoutée qui vont se faire remplacer par des IA ? Évidemment qu’il y aurait des solutions, mais il faudrait anticiper et agir. Deux capacités qui manquent par les temps qui courent.
  • La dimension réglementaire : à qui appartient l’œuvre générée ? Vous croyez vraiment que Disney va laisser faire quand tout le monde va se mettre à sortir des produits dérivés d’une souris noire aux gants blancs générées par une IA? Les professionnels du copyright sont déjà en train de travailler sur des moyens de rajouter des signatures aux visuels, nous préparant quelques années remplies de procès de violation de droits d’auteur et copyright.
Un Mickey généré à partir de rien est-il un Mickey ?

Le truc fou mais possible pour 2023 :

  • Une IA générative de recherche de site web pulvérise Google Search en 6 mois.
  • Une nouvelle IA, Harico-GPT, est dotée du sens de l’humour. Elle arrive à comprendre la blague: “J’ai mangé des hariqué, Gepetto !”.

Utilisation d’internet et cybersécurité

A quoi sert Internet ? Si l’on en croit les courbes de trafic, pour certains ce serait pour suivre la Coupe du monde au Qatar mais aussi pour le Black Friday. On a appris également qu’un tiers du trafic de cette courbe viendrait de bots, c’est à dire de communication entre machines. Entre les bots et beaufs on pourrait se poser la question de l’utilité de la 5G.

Variation en pourcentage du trafic Internet dans le monde sur l’année 2022. © Cloudflare

Une autre utilisation de l’internet, c’est l’arnaque. En 2022 Les ransomwares et phishing font florès.

Avec un ransomware (utiliser aussi le délicieux rançongiciel), il vous faudra payer pour éviter que le logiciel malveillant paralyse les réseaux informatiques de votre entreprise. Le nombre d’attaque par ransomware a explosé en 2022, même sans compter les entreprises qui n’avoueront jamais avoir payé par crainte de mauvaise publicité (elles seraient au moins 50%).

Le phishing, lui est le point d’entrée le plus simple du ransomware. Il consiste à arnaquer la victime en lui envoyant un mail ou un sms frauduleux. Et ils sont nombreux à se laisser prendre, aussi bien les particuliers que les salariés (car ce sont les mêmes, ne l’oublions jamais).

Dans son panorama de la menace informatique (2022), l’ANSSI (Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information) fait état pour 2021 de 1082 intrusions avérées contre 786 en 2020. Et donc beaucoup plus en 2022.

Aussi, avant d’être dans ce cas, lisez un petit guide de bonnes pratiques pour PME/TPE édité par l’Anssi. Il peut sembler évident, mais pour des gens dont ce n’est pas le métier, il pose de bonnes questions. Pour les grandes entreprises, débrouillez-vous, vous payez déjà des gens pour éviter ça.

Ceci dit, l’Anssi c’est bien joli, mais comment font les particuliers qui se laissent arnaquer ? Ils pleurent sur la plate-forme téléphonique Info Escroqueries ouverte du lundi au vendredi de 9h à 18h30 (a priori, Internet est coupé en dehors de ces horaires).

Le truc fou mais possible pour 2023 :

  • Une campagne de phishing cible spécifiquement les fonctionnaires (”vos congés sont annulés, veuillez rapidement réactiver les dates pour en bénéficier”). Tous les e-mails, toutes les pièces-jointes, toutes les données stockées sur les serveurs des ministères sont aspirées. Le montant de la rançon équivaudrait au déficit des retraites. Bercy paie immédiatement.

L’espace vu par le télescope James Webb

La technologie numérique ne sert pas uniquement à ce que des malfaisants amènent des enfants à regarder des vidéos débiles. Elle permet également de nous montrer ce qu’aucun humain n’avait jamais vu avant.

Ainsi le satellite James Webb nous régale depuis juillet 2022 de ses splendides photos. Outre la relance de l’intérêt pour l’espace, ces photos nous redonnent ce sentiment d’humilité, perdu à force de tapoter sur internet. N’hésitez pas à en consulter quelques-unes.

Pillars of Creation – Ca vous rend pas tout petit ?

Le truc fou mais possible pour 2023 :

La question du numérique responsable fait son chemin

On a vu en 2022 émerger de plus en plus le sujet du numérique responsable à travers ses nombreuses thématiques : souveraineté numérique, gestion éclairée des données privées, impacts environnementaux du numérique, habitudes de consommation numérique, sobriété numérique, durabilité numérique, recyclage, éco-conception, formation-éducation, etc.

Pour ma part je trouve que c’est le sujet d’avenir principal pour l’individu et pour la société. Car la responsabilité numérique passe par la compréhension de ce numérique. C’est cette compréhension que je tente d’amener à la fois dans mon parcours d’enseignant, mais aussi avec Curiouser. Oui, il va falloir accompagner les gens face aux nouvelles révolutions technologiques qui arrivent en masse.

Forcément, on pense à la réglementation. Ainsi en 2023, au sein de l’Union européenne on devrait voir arriver le DSA (Digital Services Act) et le DMA (Digital Markets Act) pour lutter contre l’omniprésence numérique de la Chine et des Etats-Unis. Cependant, la réglementation, ça rassure mais c’est en réalité assez ridicule. Si les gens trouvent un intérêt à se connecter aux services chinois ou américains, ce n’est pas une loi qui va les empêcher de le faire. Ils trouveront toujours une façon de la contourner (aidés par les plateformes).

Non, cet accompagnement doit passer par la compréhension profonde de ce qu’est le numérique : apprendre les fondements de l’informatique et du code aux jeunes enfants, des techniques de marketing digital aux ados, des évolutions des usages numériques aux adultes et des moyens de cyberdéfense aux vieux.

C’est en rendant notre population intelligente que nous la préparons aux grands bouleversements de demain, certainement pas en multipliant des lois qui ont 20 ans de retard.

Le truc fou mais possible pour 2023 :

  • Les organisations françaises (dont le gouvernement) comprennent que la durabilité numérique est garante des performances futures. Et que cette durabilité passe par la compréhension des mécanismes sociaux et technologiques du numérique. Un grand plan « Education Numérique » est lancé en France. L’Europe le reprend. La société va mieux.

En conclusion, les 3 enjeux de 2023

Voici en résumé, 3 enjeux majeurs pour 2023, que ce soient pour les organisations ou les particuliers.

1- Protéger les enfants face aux dangers du numérique

Les enfants (<13ans) vont se retrouver de plus en plus en première ligne des stratégies de captation numérique des GAFAM, BATX et autres profiteurs des internets. C’est déjà le cas avec les jeux vidéo où le micro-paiement et les lootbox transforment peu à peu le simple jeu en jeu d’argent. Mais aussi avec les paris en ligne, largement utilisés par les juniors. Devant l’incompréhension du gouvernement pour qui Internet = économie, ce sera aux parents de tenter de s’occuper de leur progéniture. Bon courage !

2- Anticiper les guerres pour la souveraineté numérique

Que ce soit les pays contre les plateformes, les plateformes entre elles ou les pays entre eux, la souveraineté numérique est l’un des enjeux du futur. Certains y placent déjà leurs billes (la guerre a ses profiteurs), d’autres risquent de tout perdre. Dans tous les cas, les organisations ont tout intérêt à se pencher sur la question. La réponse risque de déplaire, car elle passe également par la case « compréhension du numérique » qui mélange usages et technos.

3- Développer la culture numérique (technos+usages)

Pour moi, la seule manière de s’adapter aux changements liés aux futures révolutions numériques passe par le développement de sa curiosité et son sens critique. Deux choses qui manquent terriblement par les temps qui courent. Aussi, je prévois un immense besoin de culture numérique pour faire face aux fausses annonces, aux technologies révolutionnaires trompeuses et aux stratégies de captation des plateformes qui vont être renforcées et optimisés d’ici quelques années par l’utilisation d’IA (génératives). Autant s’y préparer.

Voilà, j’espère que mon exercice de prédiction 2023 vous aura plu. On se retrouve l’année prochaine pour vérifier tout ça. En attendant vous pouvez me retrouver sur NovFut (1 newsletter par mois max, promis), sur mon blog, et sur Mastodon ou Twitter.

Bonne année pleine de culture numérique !

Cyril

Cyroul

Explorateur des internets et créateur de sites web depuis depuis 1995, enseignant, créateur de jeux, bidouilleur et illustrateur. J'écris principalement sur les transformations sociales et culturelles dues aux nouvelles technologies, et également sur la façon dont la science-fiction voit notre futur.

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3 réflexions sur « Nostradamus 2023 »

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