L’affaire #adgate : opt-in publicitaire, Niel et hypocrisie généralisée

Xniel140 caractères ne sont pas suffisant pour parler de l’affaire #Adgate. Alors voilà mon avis. Histoire d’éviter de noyer les timelines de mes gentils followers sur Twitter.

Les faits

La dernière mise à jour de la Freebox v6  a installé une fonction qui coupe les principaux adservers. c’est à dire l’affichage de bannière publicitaire et autre publicité Google sur les sites web (et aussi les Analytics).

Néanmoins cette option d’interruption involontaire de la publicité est désactivable par le biais du menu de la Freebox. Donc pas de quoi en fouetter un chat, et pourtant…

Haro anti-Niel

Immédiatement ça a été la ruée dans les chaumières. C’est que l’affaire était grave : on interdisait la publicité au bon peuple, et ça, sans lui demander la permission. Quel scandale !

Les journalistes exceptionnellement prévenus avec moins de 2 jours de retard (merci Twitter) ont pu écrire des tas de trucs complètement cons en attendant que de vrais spécialistes prennent la parole (Benjamin Bayart, Korben ou BlueTouff entre autres – même si je ne suis pas du tout d’accord avec ce dernier).

Sans attendre, Fleur Pellerin, en grande défenseure de… de quoi déjà ? Ah oui, de l’Internet-libre-vaut-mieux-pas-parler-d-hadopi. Fleur Pellerin, donc, après quelques communiqués sibyllins, a décidé de prendre les choses en main et de convoquer Xavier Niel et les autres à l’Elysée. Ouais, ça c’est de la politique Fleur !

Et puis les internautes se sont déchaînés sur Twitter (bon, il ne s’agit pas véritablement d’internautes moyen, mais  plutôt de journalistes, communicants, et informaticiens startupers) pour descendre Niel via le hashtag #adgate.

Mettons donc de côté les vengeances personnelles

Alors, je ne dirais pas que Niel n’a pas des méthodes de voyous. Mais et alors ? Maurice Levy est-il un saint ? Serge Dassault est-il un enfant de coeur ? Séguéla est-il un bénévole du resto du coeur ? 

Donc oublions qu’il est un business man comme les autres et concentrons nous sur l’essentiel de la problématique qui peut se résumer en 4 points :

  1. Est-ce que tuer la publicité, c’est tuer les services web gratuits ?
  2. La publicité des adservers est-elle du contenu ?
  3. Xavier Niel a-t-il le droit de changer les règles ?
  4. Le gouvernement a-t-il raison de s’en mêler ?

1/ Est-ce que tuer la publicité, c’est tuer les services web gratuits ?

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La publicité t’a tué ? Toi aussi, tue la publicité !

La plus grande accusation portée à Niel est qu’en supprimant la publicité, il tuerait les services web qui basent leur modèle économique celle-ci. Une affirmation primaire faite par des gens qui connaissent mal Internet, et donc à nuancer.

Voyons tout d’abord quels sont les sites et services web qui vous proposent de la publicité « pour vivre » :

  • Les médias journalistiques (la presse online) et blogs professionnels (comme le blog du Modérateur).
  • Les services web plus ou moins utiles.
  • Les sites web  au contenu récupéré ailleurs sur Internet auxquels je rajoute allègrement les blogs qui essaient de vous (se) persuader que bloguer c’est un métier, tu vois. Et que c’est normal d’être payé pour ses efforts, tu vois. Parce que c’est du travail un blog tu vois, et toi, tu passes par quelle régie pub ? Ils paient combien l’article sponso, tu vois ?
  • Les fermes à liens et autres sites opportunistes qui sont là que pour faire de l’argent avec du search marketing.

Les médias journalistiques et blogs pros

Ce sont peut-être les vraies seules victimes de cette affaire. Seulement, il fallait bien que ça arrive un jour ! Car Internet n’est pas qu’un média, c’est un territoire contenant des frontières. Tenter d’appliquer un modèle économique basé sur du média traditionnel (le papier, la radio, la tv) à quelque chose qui est plus qu’un média, c’est se planter à plus ou moins long terme.

J’ai déjà beaucoup écrit sur ce sujet (Journalistes, la médiocrité ne paie plus ou encore Les médias experts peuvent-il survivre sur Internet ?), je n’y reviendrai pas. Mais il était inéluctable que ces sites journalistiques soient forcés de changer. Niel a seulement accéléré les choses.

Mais c’est toute une profession qui doit se remettre en cause en repensant à ses fondamentaux, ses principes, son avenir. Tenter d’empêcher ça aujourd’hui, c’est se prendre un mur encore plus fort demain…

Les services web ou sites de contenus plus ou moins utiles

A Positive Thumbs Up Sign

Désolé de réduire quelques vos espérances, mais le monde des startups Internet n’est pas aussi joli qu’à la télé. La plupart des services web  ne servent à rien ou existent déjà, et ne survivent souvent qu’en achetant eux-même du trafic via du lien sponso ou de l’affiliation, pour revendre de l’emplacement publicitaire.  La plupart de ces startups sont montées sur des business models foireux dont l’objectif est 1/ de récupérer des subventions publiques du genre OSEO et 2/ se vendre rapidement à un VC fortuné.

Et puis il existe de vrais services web utiles, les meilleures startups. Pour elles, l’opt-in publicitaire peut être légèrement embêtant. Mais si le service est véritablement utile, il peut trouver facilement un moyen de se monétiser.

Ce sera certes plus dur, mais peut-être aussi que ces startups trouveront plus d’investisseurs que maintenant. Ces derniers n’étant aujourd’hui pas vraiment téméraires et n’achetant que les modèles économique sans trop de danger.

Et pour les autres ?

481517_10151170116339632_1321940635_nLes sites web  qui diffusent du contenu piqué ailleurs, les sites opportunistes, les blogs qui se font payer pour ça, ceux là ne méritent que notre mépris. Si le travail de curation a une véritable valeur, celui de copier-coller n’est que du parasitage malhonnête.

Internet n’a pas été fait pour dupliquer et repiquer du contenu, mais pour faire des liens vers ce contenu. L’hypertexte sert à ça. Ces parasites sont donc inutiles et pires, ils abîment le web en faisant ça.

Alors pourquoi s’en faire pour ces sites qui ne servent à rien, à part occuper des informaticiens ou des communicantes qui bien souvent ont un boulot à côté et ne dépendent pas de ça pour vivre ?

Internet n’a pas besoin de la pub pour vivre

En conclusion, couper la pub ne fera du mal à personne, en dehors des journalistes qui devraient depuis longtemps réfléchir à l’avenir de leur profession, et de quelques profiteurs et opportunistes qui prennent souvent les internautes pour des vaches à lait.

Car le web a existé bien avant la pub digitale, et fonctionnait très bien sans. A cette époque, l’innovation a été faite par ceux qui voulaient gagner de l’argent en proposant des contenus utiles, pas en créant du trafic pour afficher une bannière. Si ce web dérange les arrivistes, qu’ils s’en retournent vers leurs call centers pourris et leur distributeur de spams.

Certains disent que la publicité, c’est de l’art… Alors on peut justement se demander :

2/ La publicité des adservers est-elle du contenu ?

Attention nuance : Niel ne bloque pas « la publicité », il bloque les bannières et les liens sponsorisés de Google. Et ces éléments sont-ils du contenu ? Question de point de vue.

Un publicitaire hypocrite vous dira certainement oui. Perso je vous dirai que depuis 10 ans, les bannières publicitaires m’ont rarement provoqué autre chose que de l’ennui. Car dans les années 97, on s’amusait avec les bannières. Vous en trouviez dans plein de technos différentes (je me souviens d’une bannière multijoueur en java pour Roland Garros) et dans plein de formats différents (rappelez-vous les pop-ups transparents hallucinants). Bref, il y avait de la créativité, de l’invention, du dynamisme.

Et puis les petites régies web ont été rachetée par les grosses régies médias. Les formats se sont rationalisés, les technos aussi. Et on termine avec des bannières en flash ou gif animé, pour plus de rendement, d’efficacité (du côté des régies du moins, car le taux de clic a radicalement baissé). Et les bannières, produites en masse, sont devenues inutiles, redondantes, lourdes à charger… Bref, une plaie.

Quand aux liens sponsorisés. Malgré quelques tentatives de changer de formats chez Google (animations textuelles, picto), le classicisme est resté la norme. Moche, ennuyeux. Et baucoup d’Internautes n’ont pas attendu Xavier Niel pour installer leurs adblocks.

Alors la publicité des adservers est-elle du « contenu » ? Non, définitivement non. Ou alors la merde c’est de l’art. Et ceux qui vous disent le contraire vous en vendent.

3/ Niel a-t-il le droit de changer les règles ?

J’ai beaucoup entendu de critiques de Niel dénonçant son manque d’éthique. WTF !

Ethique… Où avez-vous déjà vu de l’éthique dans les affaires des providers français ? Etait-ce éthique pour Orange de faire payer le triple du prix à  la mamie du Cantal parce qu’elle ne comprend pas ce qu’elle achète ? Etait-ce éthique d’avoir cumulé pendant 15 ans le prix l’abonnement France Telecom en plus de l’abonnement Internet aux « consommateurs historiques » (mon grand père payait encore l’année dernière 80 € pour le téléphone fixe + la tv + internet, merci Orange).

Ethique… Ces providers nous volent depuis des années. Si les forfaits Internet mobile a baissé de 60% en 1 an, ce n’est certainement pas grâce aux patrons d’Orange, SFR ou Bouygues qui se sont arrangés pendant 10 ans pour qu’on paie les abonnements parmi les plus chers d’Europe. Non, c’est grâce au manque « d’éthique » de Niel.

On ne doit certainement pas avoir la même définition d’éthique. Et dans ce cas, merci Niel de manquer d’éthique, ça fait du bien à nos portefeuilles de consommateurs de base, à l’économie française, et au développement d’Internet en France. Par contre, l’éthique de France Telecom, je vous la laisse.

Attention, qu’il soit clair qu’ici je ne défend pas Niel. C’est un business man, qui fait de l’argent et ce qu’il fait aujourd’hui, il le fait par intérêt et certainement pas par éthique, morale, ou je ne sais quoi. 

Mais lui, il le fait en innovant, en changeant les règles établies. Pas en maintenant un statu-quo au dépend de ses consommateurs.

4/ Le gouvernement a-t-il raison de s’en mêler ?

Mais le pire est certainement l’irruption du gouvernement dans cette histoire…

Mais de quoi je me mêle Madame la ministre ? Pendant 20 ans, le gouvernement n’a pas manifesté le moindre intérêt alors que le nombre de providers Internet passait de 150 à moins d’une dizaine et que les 3 providers téléphoniques monopolistes s’arrangeaient pour avoir les forfaits les plus chers d’Europe.

Alors que viens faire le gouvernement là-dedans ? Il ferait mieux de nettoyer ses institutions poussiéreuses (comme le RSI par exemple) avant d’essayer de donner de leçons de business à Niel. Ou alors serait-ce une volonté socialiste de s’investir dans le droit et la démocratie Internet ?

Dans ce cas, ils se trompent de coupable et cette tentative commence bien mal. Qu’ils arrêtent Hadopi avant d’arrêter l’innovation.

En conclusion: l’innovation est la capacité de voir le changement comme une opportunité, pas comme une menace

285767538825956674_OeaJlBi1_b (1)J’aime cette affaire AdGate. Elle me réjouit car elle était inéluctable. Et ce n’est que la première d’une série d’affaire où l’on va voir des sociétés véritablement innovantes exploser les institutions, les vieilles générations, les modèles économiques instables, et même l’hypocrisie d’une économie qui court de plus en plus vite sans savoir où elle va.

La publicité vient de prendre un vrai coup de flippe. Car c’est bien de sa  faute si cette situation s’est installée :

  • En prenant Internet pour un simple média traditionnel
  • En ne remettant jamais ses modèles économiques en cause à l’aune du 21e siècle (non vendre son matos sur Internet n’est pas remettre en cause son modèle économique)
  • En n’anticipant rien. Virez moi donc ces responsables R&D/innovation qui maintiennent le statu quo dans votre société. La véritable innovation gratte, dérange, remet en cause l’entreprise.
  • Et en continuant à faire de la pub de dinosaures

Pointer du doigt Niel comme responsable de ce changement brutal c’est le transformer en bouc émissaire d’une économie stagnante qui ne veut pas évoluer. La pub aime trouver des coupables (cf. Mailorama en 2009) mais elle devrait regarder du côté de ceux qui ne veulent pas la faire avancer, pas sur ceux qui veulent gagner de l’argent en bouleversant les règles.

Author: Cyroul

Explorateur des internets et créateur de sites web depuis depuis 1995, enseignant, créateur de jeux, bidouilleur et illustrateur. J'écris principalement sur les transformations sociales et culturelles dues aux nouvelles technologies, et également sur la façon dont la science-fiction voit notre futur.

27 thoughts on “L’affaire #adgate : opt-in publicitaire, Niel et hypocrisie généralisée

  1. Je suis d’accord sur un certain nombre de point. Par contre la facon dont Niel met en pratique ses idees me derange un peu, on peut se demander ou cela peut nous mener au prochain caprice.

    Je respecte cependant cet entrepreneur qui ose changer l’ordre etablie. Alors oui parfois ca derange papi qui s’endore aupres du feu, il bougonne, agite les bras et manque de s’etouffer. C’est un syndrome bien connu en France : ne changeons rien ! Mais pendant ce temps le monde tourne et change.

    Comme tu le précises dans tes commentaires des métiers naissent, d’autres meurent. On le voit tres bien avec la telephonie : en plumant ses clients on peut embaucher plein de gens pour faire pas mal de choses inutiles (comme tenir une boutique ou on te dira qu’il faut appeler le service client en cas de probleme).

    Voila donc ce que fait Free : proposer une meilleur service avec moins de gens donc moins chere. Et avec l’argent qu’il vous reste en fin de mois vous vous payerez autre chose, ce qui créera de l’emploie ailleurs.

    Allez Xavier continue a changer les choses car ce n’est pas avec les industriels actuels et nos politiciens que nous allons faire avancer la societe.

  2. Bon, c est polemique comme sujet, mais contrairement a monsieur conneries sans nom et @hans, je suis plutot d accord avec cet article et en general avec Cyroul dans son blog, que j aime bien, jele trouve frais.

    Doit on culpabiliser quelqu un de vouloir traiter le sujet internet comme un pasionne?je dirais meme comme un pro, l idealisme n est pas preuve de manque de maturite lorque le sujet est si bien traite et justifie. Internet est libre, meme tres libre, alors forcement ya de tout de la merde, de la copie et du bon et de l excelence.

    Mais sur ce sujet en particulier mettons les choses dans leur contextes:
    – Comment je vois l affaire, mes chers amis ca s apelle une campgne de PR et en plus elle est dans la ligne de Free, ca fait parler d une marque differentes des autres et cache un peu le fait que Free ne casse pas des briques au niveau mobile.
    – les internautes et gens en general, ne sont pas contre la pub, mais contre la mauvaise creativite et l intrusion. Ce qui est pas mal le cas sur le web entre le mauvais usage su rich media et les call to action plats.donc je comprends que les gens peuvent voir d un bon oeil le fait d avoir moins de pub.
    – le gouvernement mets le nez dedans, ca me fait rire, je trouve pas qu il mette en plce une infrastucture et des conditions delirantes pour l economie web. Le cas de google et des editeurs en est la meilleur preuve.
    – les pubars ne comprennent pas internet. Ben plutot, surtout les agances de medias qui vendent internet comme la tv alors quil pourrait jouer sur le contexte. Different pour les agences des pubs qui peine a sortir du transversal.
    – les start up ou je suis d accords, c est faible au niveau des business modeles et en silo sur l offre.

    Bref l innovation nestpas une menace, mais un point de vue vers le futur.

  3. @Cédric,

    Merci pour ce magnifique commentaire qui mériterait un billet. Ouais !

    Seulement, tu trahis quelque peu ma pensée. Tout d’abord , je ne dis pas que la pub c’est le mal. Je bosse dans la pub, j’ai conçu de la pub et je connais même des pubards très fréquentables.
    1/ Je parle de la pub bannières qui n’arrive pas à se renouveler depuis 10 ans. Et tu ne me détrompes pas dans la liste de tes innovations publicitaires. Or, free n’avais pas bloqué ce genre de pubs que je sache.
    2/ Je ne dis pas que la pub n’est pas efficace. Les stratégies digitales purement média marchent très bien. Alors ça coûte très cher, mais ça marche très bien auprès d’un certain public, pour un certain type de produits. Mais en faire une norme Internet, il y a un pas qu’il serait bon de ne pas franchir.
    3/ Point Godwin !!!
    Je ne dis pas qu’il faut supprimer la pub parce que des sites de merde existent. Je dis qu’il faut arrêter de glorifier la pub qui permet à des sites tellement géniaux d’exister.
    En reprenant ton exemple, ce serait comme dire « la littérature produit forcément des trucs bien ». Non ce n’est pas vrai. Outre Mein Kampf, il y a aussi Florian Zeller qui écrit comme une merde.
    4/ Là encore c’est biaisé. Je n’ai pas dit qu’il fallait un business 100% indépendant. J’ai dit qu’il fallait faire des business digitaux basés sur Internet. Or, la pub n’existait pas sur Internet avant qu’on la créé. Elle n’est donc pas induite par Internet. La pub display (car je parle bien de celle-là, cf. 1) est en elle-même un rajout sur le web, une transposition de la pub média traditionnelle.
    Je défend un business 100% internet, pas 100% « je refais ce que je faisais avant sur la presse papier ».

    5/ Et enfin, dis toi que je ne respecte pas du tout Niel. Mais je respecte ceux qui vont au bout de leur conviction en prenant des risques. Quitte à se faire basher au passage.
    Ce qui n’a pas été le cas de tous les présidents des 3 autres opérateurs/provider français. Je me trompe ?

  4. Toujours intéressant de te lire quand tu vas à contre-courant, tes arguments sont intéressants, même si je ne suis pas tout à fait d’accord sur le fond. Incroyable quand même toutes ces réactions à l’affaire adgate, avec un dialogue pas forcément possible entre les différents camps… A croire qu’Internet se radicalise avec effectivement beaucoup de gens qui ne savent pas vraiment de quoi ils parlent mais qui reprennent des arguments incomplets écrits ça et là. Bon, en attendant, Agate c’est fini :)

    Et merci pour la citation, par contre il n’y aucune publicité sur le blog :) Mon avis sur la question n’était donc pas motivé par un quelconque intérêt (même si mon billet était loin d’être virulent.

    Et surtout, bonne année !

  5. Tellement habitué à être d’accord avec ce que je lis ici d’habitude, qu’en lisant vite, j’aurais pu me laisser prendre aux arguments exposés. Mais non, pour une fois, je ne suis pas du tout d’accord avec ce que tu écris. Parce que si on résume ta pensée, c’est grosso modo « Donnons l’absolution à Niel parce qu’il s’attaque à la pub et que la pub c’est le mal ».

    Je reviendrais en 2ème partie sur le problème de l’ad-blocker de Free, mais auparavant, je souhaitais réagir aux différents arguments que tu as exposé contre la publicité :

    1. La pub c’est le mal, parce que ce n’est pas nouveau.

    Que je sache, l’innovation n’est pas qu’une question de business model. L’innovation se cache partout, même dans la simple capacité à exécuter. Et heureusement que certains s’intéressent à de vieux modèles éprouvés pour continuer à y apporter de l’innovation.

    En plus, je crois que la publicité est probablement l’un des secteurs qui a le plus innové depuis l’arrivée d’internet. Depuis le saut de Baumgartner au refresh the world de Pepsi, en passant par les flashmobs ou le video-in-print et des milliers d’autres exemples, le moins qu’on l’on puisse dire, c’est que le secteur de la pub innove, tente des choses. On aime ou pas, mais on ne peut pas dire qu’il n’y a pas d’innovation.

    2. La pub c’est le mal parce que ce n’est pas efficace.

    Ce n’est pas comme si la publicité permettait à quelques petits sites comme Google, Facebook, Youtube et consorts de vivre. Je dirais même que Twitter vit grâce à la pub. Non pas celle qu’il vend, mais celle que ses actionnaires espèrent qu’il pourrait avoir quand il aura trouvé son modèle.

    La publicité est efficace. Elle est probablement le second plus vieux métier du monde, et je ne connais pas un business qui pourrait ne pas tirer profit d’une campagne de pub bien orchestrée. Elle était là avant internet, et elle sera là après. Elle aura changé 1.000 fois de visages entre temps, mais elle sera là.

    3. La pub c’est le mal parce que ça permet à des sites inintéressants de se financer.

    Ca, c’est ce que j’appelerais une Claire-Galloiserie. La littérature a permis à Mein Kampf d’exister, donc supprimons la littérature. On s’en fout que des sites moisis profitent du système, tant que le système permet à des sites bien d’exister.

    4. Si ton business dépend du bon vouloir d’un opérateur réseau, c’est qu’il n’est pas assez solide. Il fallait y penser avant.

    Celui-là est de loin mon préféré. Ainsi donc, un bon business doit être un business 100% indépendant. Mais le seul business qui peut prétendre à cette indépendance, c’est l’agriculture. Et encore. Nos business sont tous dépendants d’un certain nombre de réseaux (au hasard : électricité, téléphone, transports…). Internet s’est rajouté à cette liste.

    On achète à Free le câble qui nous permet de nous connecter au réseau, à tout le réseau. Pas uniquement à ce que Free souhaite nous voir regarder.

    Je ne conteste pas que la presse ne s’est pas beaucoup remise en question depuis l’arrivée d’internet. Mais c’est le problème de la presse, pas celui de la pub. Je ne conteste pas non plus qu’il y a eu des abus, des dérives, beaucoup même, dans le domaine de la pub, j’y ai même pris ma part. Et que si la pub se fait taper sur les doigts aujourd’hui, elle n’a que ce qu’elle mérite.

    MAIS QUAND BIEN MEME la publicité se résumerait uniquement aux défauts dont on l’affuble, est-ce que Free règle une quelconque partie du problème avec ce « truc » qu’ils ont mis en oeuvre ?

    Est-ce qu’ils ont décidé de fournir un outil permettant à leurs clients de se protéger d’une quelconque manière contre l’intrusion publicitaire ? Non. Je ne suis même pas certain que les clients aient vraiment constaté la différence entre avant et après, parce qu’on ne peut pas dire que les AdSense soit un format excessivement intrusif comparé à ce que l’on peut voir ici et là.

    Est-ce qu’ils ont pris une décision courageuse pour lutter contre l’invasion de la publicité dans les sites médias ? Pas le moins du monde. Ce ne sont pas les régies des sites médias qu’ils ont bloqué, mais uniquement les régies Google. Qui se rémunère avec les régies Google ? Sûrement pas Le Monde, mais des myriades de petits créateurs, depuis le forum spécialisé sur l’astronomie au blog consacré au modélisme ferroviaire, en passant par le Youtuber qui donne des leçons de piano.

    Ceux-là payent leur hébergement, leurs charges, leur existence sur le web, avec des revenus publicitaires générés par ce genre de modèle. On peut penser ce que l’on veut de la qualité de leurs sites et de leurs contenus, mais ils contribuent eux-aussi à la richesse et à la diversité du web.

    Eux, on ne les entend pas beaucoup lorsqu’on les prend en otage. Si Free avait eu du respect pour tous ces acteurs du web, et du courage, ils auraient mis en place un vrai AdBlock, qui protège réellement contre la publicité. Ca aurait fait beaucoup plus de barouf, j’aurais gueulé beaucoup plus fort, et d’autres avec moi. Mais ça, ça aurait été un signal fort et une décision courageuse.

    Free n’a pas fait ça parce que Free ne cherche nullement à protéger ses utilisateurs, mais uniquement à faire grossir sa part de gâteau en négociant avec Google/Youtube. Dans ce cas, autre méthode qui aurait été courageuse : bloquer Youtube. Certes, cela aurait été sport avec les abonnés, mais au moins, ils allaient au bout de leur démarche. Parce que là, laisser le service fonctionner (et donc les charges) et supprimer uniquement les revenus, c’est juste du vandalisme.

    Comme si demain, La Poste, décidant qu’elle voulait aussi sa part du gâteau, se mettait à ouvrir les colis et courriers qu’elle fait transiter, pour intercepter ceux qui font du business avec et ne les libérer que sous réserve du versement d’une commission.

    A part du racket, je ne vois pas comment on pourrait qualifier cela. Et c’est pourtant exactement ce que Free a fait. S’il s’avère que leur business n’est pas rentable selon le modèle qu’ils ont eux-même librement déterminé (personne ne leur a imposé leur prix de vente – sauf l’image qu’ils veulent se donner), ils ont une autre solution simple : augmenter le tarif de l’abonnement. Ah mais pour faire ça, il faudrait être aussi un peu courageux et prêt à en assumer les risques, en particulier pour l’image. C’est beaucoup plus complexe que de prendre en otages des petits.

    Et si on les laisse ouvrir les paquets aujourd’hui, et regarder ce qu’il y a dedans pour autoriser ou non leur circulation en fonction de critères commerciaux, où sera la limite ? Est-ce que demain, Free ne va pas s’amuser à intercepter les transactions CB (« mais vous comprenez, il y a du piratage, c’est pour vous protéger… »), reroutant tout le monde vers un beau Free checkout qui prélevera directement sur la facture ? Ils auront l’air malin ceux qui pensent que pour qu’un vrai business existe, il faut que le client paye. Et pourtant, la différence de comportement entre ces deux menaces n’est pas énorme.

    Free a fauté. Point. Je n’ai rien de particulier contre Free, au contraire, j’en suis client. Demain, c’est un autre qui fautera. Pourquoi par exemple Google ne se mettrait pas à délivrer le contenu des pages web directement depuis ses propres serveurs, juste pour nous protéger de la publicité ? Ils ont tout ce qu’il faut pour le faire, et cela serait du même acabit (bien sûr, il y aurait toujours un bouton permettant d’aller voir la page « dans son jus » pour les puristes).

    Je crois que le meilleur adblocker qui soit, c’est l’utilisateur lui-même. C’est lui seul qui est capable de décider si le ratio information/pub ou service/prix qu’on lui propose vaut le coup ou pas. Et si ce n’est pas le cas, il n’a pas besoin d’un adblocker, il ne revient pas. Soit on fait confiance au public, y compris la fameuse Mme Michu dont tout le monde à pris la défense alors que je ne l’ai pas croisé souvent sur internet, pour avoir cette capacité de discernement. Soit c’est plus grave, et dans ce cas, mieux vaut couper le web, trop subversif.

    Collectivement, nous avons la responsabilité de veiller à ce que cette liberté existe et soit totale, et d’interdire aux mastodontes du web de reformater quoi que ce soit pour que cela leur convienne mieux. Et cela ne doit souffrir d’aucune exception.

    Je sais gré à Free d’avoir mis le débat sur la table, d’une manière ignoble et vile certes, mais au moins le débat est là, parce que je crois aussi qu’il ne peut sortir que du bon des bouleversements à l’ordre établi (même si le vieux n’est pas toujours à jeter aux orties). Mais s’il y a une chose qui me désole vraiment dans cette affaire, c’est que Mr Niel ait réussi à convaincre un Cyroul, que je voyais comme une vraie vigie, que ouais, finalement, c’est pas si grave de censurer quelques URL.

    Pour un idéaliste comme moi, c’est une vraie désillusion…

  6. Internet est peut-être fait pour échanger. Il est aussi un espace de liberté encore complet (après le WCIT faut voir…).
    La pub sur certains sites/blogs est très mal intégrée, sur d’autres elle l’est très bien qui fait que c’est transparent. Tant qu’elle ne se mélange pas au contenu finalement, comme la majorité qui est à droite (c’est vrai qu’ils ont aussi des liens sponsos).
    Maintenant, elle permet à beaucoup d’entreprises de prospérer, comme justement Google. On peut reprocher pas mal de choses à Google, mais sans eux, Internet ne serait pas aussi évolué aujourd’hui. Comme Facebook ou Twitter qui, même s’ils ont leurs torts, ont amené le social sur Internet où le flux d’information quasi instantané.

    Il y a un changement à faire. Je ne pense pas qu’il est dans la suppression complète de la publicité, mais dans une meilleure intégration au sein des sites webs.

  7. Ce qui me choque, c’est la réticence de certains à vouloir changer les choses, à trouver un nouveau modèle innovant qui reste tout de même rentable. On sait que c’est possible, prenons l’exemple de HotWire qu’@hteumeuleu nous présente ici : http://www.hteumeuleu.fr/merde-a-la-pub/.

    Que ce soit les annonceurs, les régies ou les agences, je pense que tout le monde a son rôle à jouer pour changer ce modèle à l’ancienne.

    Une piste parmi tant d’autres. La scène se passe en haut des Champs Elysées, vendredi, 18h30 :

    — Chef, j’ai une idée pour Nerault. Un truc qui change des bannos.
    — Pour quoi faire ?
    — Bin, pour que les gens trouvent ça moins chiant.
    — Super. Partons sur un 728×90 dépliable en AS2.
    — Mais tout le monde déteste. C’est intrusif et …
    — Installe AdBlock LOL. Ajoute du son au survol aussi. C’est bien le son au survol.
    — On pourrait bosser une alternative non ?
    — C’est pour hier et j’ai un diner.
    — …
    — Fait pas la gueule, le client est content. Bon WE Thierry.
    — Je m’appelle Philippe.

  8. Je suis Mme Michu est je sais parfaitement bloquer la publicité avec ou sans l’aide de free comme mme michu sait zapper d’une chaîne à l’autre avec sa télécommande pendant la pause pub. Il faudrait arrêter de croire qu’internet est peuplé de personnes décérébrées. Si certains éditeurs de site sont inquiets de la décision de ce fai, ce n’est pas à cause d’une prétendue ignorance des utilisateurs du web à savoir débloquer cette fonctionnalité mais parce qu’ils sont parfaitement conscients de la médiocrité du produit qu’ils proposent Pour combien de contenus absorbés par jour êtes vous prêts à payer une rétribution il n’y a aujourd’hui rarement un argument convainquant à ce que l’utilisateur choisisse volontairement d’etre exposé à des espaces publicitaires .

  9. Merci pour cette article, je me sens moins seul en le lisant.
    C’est pertinent, effectivement ça bouscule l’ordre établi, mais justement c’est nécessaire.

    Une fois de plus, taxons autrement, ça aussi ça bouscule l’ordre établi :
    Taxons les revenus de la Pub
    Taxons la Pub
    Taxons les revenus du capital

    On taxe bien les revenus du travail, et sans travail : pas de pub, pas de revenus financiers …
    Ou je dis une grosse connerie ?

    Je ne connaissais pas votre site, j’y reviendrais, merci.

  10. Si on pouvait faire un essai, virer la pub du web et rendre le contenu payant pour l’internaute, je suis sur que ça jaserait bien plus!
    Je suis chez free, il est évident que si Google coupe ses services 3 jours au abonnés free, je quitterais free.
    Et si Google accepte les conditions de free, une Maj sortirait le lendemain pour la v6 et on ne parle plus de blocage de pub, donc le seul gagnant serait Niel qui s’en mettrait encore un peu plus dans les poches ( si seulement c’était pour un déploiement rapide de la fibre sur toute la France… mais free à perdu cet esprit, et c’est bien dommage).

  11. @ philippe message du 06/01/2013 à 11:06

    Si tu es éditeur et que tes pubs sont filtrées, qu’est ce t’empêcherais te choisir une autre régie publicitaire qui ne subirait pas le filtrage ?
    Et résumer Que sans Gmail, le moteur de recherche, et Youtuve, internet est mort ?

    Et si tu ne veux pas que l’État pose une taxe Google pour la redistribuer au développement numérique (je reste vague car il n’y a pas que les tuyaux qui ont besoin de finances) et que tu trouves cela normal, tu seras d’accord par la solution d’une taxe ponctionnée sur tes revenus de la pub.

    Je ne pense pas qu’en ayant ton intelligence, tu préfèreras un abonnement à plusieurs paliers, où le client paiera suivant le service ou la bande passante qu’il consomme. Autant revenir à l’internet préhistorique avec un abonnement à l’heure.

    Donc je dis, bravo pour votre article qui met en lumière les dessous, et bravo Mr Niel de remettre un coup de pied dans la fourmilière, des FAI en Europe sont prêts à suivre le mouvement.

  12. @Posalski
    Je suis tout à fait d’accord avec toi. Les éditeurs eux-même ont voulu simplifier leur travail pour le rendre plus rentable.
    On va pas pleurer sur ça non ?

  13. +1000 sur les arguments ! S’il faut faire tomber certains acteurs à l’ancienne pour avoir un web plus intéressant et un marketing plus pertinent de la part des marques (et donc plus performant M. le Directeur), et bien qu’ils tombent.
    L’adoption de ce système de l’ancien temps aka « la pub » (comprendre afficher un massage non sollicité ET sans valeur ajoutée à l’Internaute qui a eu le malheur de cliquer ou autoriser la collecte de données), incarne la posture de facilité dans laquelle beaucoup d’entrepreneurs du web se sont mis… Handicapant de vrais innovateurs en créant des standards archaïques. Résultats ? Une mort lente qu’on ne voit pas trop venir VS une nécessité d’innover concrètement.

    Ce qu’a fait Xavier Niel est couillu, financièrement calculé et opportuniste. Mais c’est peut-être des initiatives comme celles-ci qui sauveront la pluralité et la qualité de ce qu’on trouve sur le web (services, contenus et marketing – qui sont de plus en plus liés). A court terme, ça fait mal au cul pour beaucoup, mais si un jour toutes les marques envoient des Felix dans la stratosphère ou sauvent des victimes de catastrophes naturelles pour montrer leur engagement qui se plaindra ?
    Il est free, il a tout compris (Huhuhu.. obligé)

  14. Pour ton blog qui ne serait pas de la « pub » pour ton agence, admettons.

    Et concernant ma première question ? Quel modèle proposes-tu pour se passer de la pub, sans pour autant que tout devienne payant sur le Net ?

  15. Bonjour Cyroul,
    tu mets dans ton article, notamment en conclusion que : « La publicité vient de prendre un vrai coup de flippe. Car c’est bien de sa faute si cette situation s’est installée :
    En prenant Internet pour un simple média traditionnel »

    Ce n’est pas la pub qui prend internet pour un simple média traditionnel, mais une grande partie des médias eux-mêmes qui ont souhaité reproduire un modèle qui ne peut pas en réalité être transposé du OFF vers le ON.

    C’est les éditeurs qui nous imposent des formats.

    La publicité peut être créative, peut être un contenu #brandcontent

  16. @Hans,
    Cet argument est invalide. J’écris des webzines et des blogs sans publicité depuis 95. C’est à dire bien avant d’avoir ma propre société.

    Maintenant, si mon blog devait me servir à me ramener des clients, il y aurait écrit en gros « Social Media, SEO et comment vendre ta marque facilement sur Internet ». Je ne crois pas que ce soit le cas.

    Ceci dit, tu as tout de même raison : ce blog est bien de la publicité pour moi (et mes idées). Mais une publicité volontairement choisie par ceux qui le lise et qui n’est pas incompatible avec Free.

  17. Cyroul,
    Tu dis : « C’est aux industries de s’adapter, pas à l’état ou à la réglementation d’obliger les gens à regarder de la pub.’
    Ma question est : comment ?
    Quel modèle y a-t-il en dehors du modèle payant ?

    Par ailleurs, tu parles de ton blog, qui serait sans publicité.
    En réalité ton blog EST de la publicité.
    Tu t’en sers pour te faire de la notoriété, et pour légitimer ta position de spécialiste de la culture digitale, ce qui bénéficie à ton agence Curiouser. Non ?

  18. Merci pour vos commentaires. Réponse groupée.

    @Trolley. Ca ne se fait pas où ? En France ? Tu as entendu parlé de Hadopi ? Loppsi ?

    @Hans.
    C’est un article définitivement idéaliste (comme moi).
    « Ce qui intéresse les gens sur Internet, c’est le contenu et les services. » Non. Tu oublies la capacité de communiquer ensemble. Ca sert à ça à l’origine Internet.
    Ensuite pourquoi payer les gens qui produisent du contenu ? Je ne suis pas payé pour écrire le mien et est-il est d’une qualité inférieure au blog qui publie des vidéos américaines qui beuzzent avec une ligne de commentaire ?
    Le contenu n’a pas besoin d’être payant pour exister.
    Et n’oublie pas que sur Skyblog, il y avait plein de pub également, comme aujourd’hui sur Facebook.

    Il faut sortir de la définition d’Internet basée sur son évolution des 10 dernières années.

    @Philippe
    Tu dois payer un salarié dont le salaire dépend de cette publicité. Tu fais partie de ceux qui sont vraiment handicapés par cette affaire d’AdblocK. C’est triste pour tous ceux d’entre vous qui sont face à ça. Seulement, n’oublions pas qu’il y a 10 ans, vos métiers n’existaient pas. D’autres métiers existaient et sont morts. On ne peut pas dire : « ne pas toucher à internet et donc à la publicité… ».
    Car Internet n’est pas et n’a jamais été de la Publicité. Internet, le web, ne sont pas des technologies qui ont besoin de publicité pour exister. Les usages qui sont fait dessus non plus.
    Obliger la publicité sur Internet, c’est comme dire : vous n’avez pas le droit de lire un journal sans publicité ou écouter une émission de radio sans pub.
    C’est véritablement enlever de la liberté au gens.

    C’est aux industries de s’adapter, pas à l’état ou à la réglementation d’obliger les gens à regarder de la pub.

  19. Bonjour, je suis tout à fait d’accord avec Hans.

    Je suis editeur d’un petit site Web avec un salarié et les adblock ne me gênent pas car je sais qu’ils sont limités à un faible nombre de gens qui les utilisent.

    De toute façon free ne peux pas continuer dans cette voie. Le rapport de force n’est pas de leur coté. Imaginez que google (avec gmail, youtube, le search) et une multitude de site web décident de bloquer tous ceux qui filtrent la pub en provenance de free. Je suis prêt à parier que free changera rapidement d’avis.

    Je vais même aller plus loin. Je pense que google n’a pas à négocier avec free. Google fournit des services web, free fournit de l’accès à internet et c’est tout. Si les gens ne sont pas content de l’accès de free, de nombreux opérateurs seront prêt à les accueillir et quelques fois même moins cher (ex. OVH).

    Pour résumer, je serais plutôt partisan du « laisser faire le marché » mais sans toucher à internet et donc à la publicité…

  20. Il y pas mal de choses interessante dans ton article, mais globalement c’est un tissu de connerie sans nom… On pourrait reprendre points par points mais ce serait long et fatiguant.

  21. J’hésite : cet article est-il naïf ou idéaliste ?
    En tous cas il est assez loin de la réalité.
    Quand tu dis « Internet n’a pas besoin de la pub pour vivre » : techniquement tu as raison. Internet c’est des serveurs et des ordinateurs connectés. Le réseau n’a pas besoin de pub pour exister.
    Mais ce qui intéresse les gens sur Internet, c’est le contenu et les services.
    Et là, crois-le ou pas mon cher Cyroul : il faut bien payer les gens qui produisent.
    Pour les payer, 2 solutions (qui parfois d’ailleurs se combinent) : l’internaute paye, ou alors il accepte d’être exposé à de la pub.
    Un service comme YouTube par exemple ne pourrait pas exister sans pub. Un moteur de recherche comme Google non plus (ni les autres services de Google que tout le monde aime tant, comme Google Maps)
    Que proposes-tu concrètement ? Un internet constitué uniquement de contenus et services payants d’un côté, et de Skyblogs de l’autre ?

  22. Free met à disposition une infrastructure qui permet d’accéder à Internet. Modifier les données quand elles passent dans leurs tuyaux ne se fait tout simplement pas, c’est aussi simple que cela.

    Si vous voulez un Internet filtré, allez en Chine.

  23. Je n’ai qu’un seul mot pour résumer ma pensée : BRAVO.

    Quant à ta conclusion (« l’innovation est la capacité de voir le changement comme une opportunité, pas comme une menace ») là carrément j’applaudis et j’espère que ce n’est que le début du changement de modèle du web.

    Bref, ça fait du bien d’arrêter de lire des conneries. MERCI.

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