Grande braderie sur les fans Facebook, tout doit disparaitre !

Hier soir j’ai reçu un mail d’une personne que je ne connaissais pas sur ma bal pro. Il s’est avéré que d’autres entreprises ont reçu le même. Voilà le mail :

J’ai forcément été ému par le ton sincère et l’argumentaire  passionné véhiculé par ce mail que seul un spammeur peu subtil aurait pu écrire. Alors pour que vous puissiez tous profiter de ce mail à sa juste valeur, je vous livre ici ma grille de lecture (rapidement, j’ai du travail).

Indice 1 : l’expéditeur est un super Spammeur SEO /SMO

La valeur d’un e-mailing vient (ou devrait venir si l’internaute moyen était mieux éduqué) de l’expéditeur et de la confiance qu’on lui accorde. L’expéditeur du mail précédent n’étant pas connu, il faut prendre ce mail comme il arrive, c’est à dire comme du spam non sollicité. L’expéditeur est donc un SPAMMEUR !

Un très bon spammeur d’ailleurs. Car ce petit coquin a même ajouté un « cliquez ici pour vous désabonner ». C’est sympa hein ? Sachant que je ne me suis jamais abonné à ce truc. Confiance et netiquette sont ici très bien imités. C’est un super spammeur !

Quand vous regardez la structure du mailing, vous vous apercevez qu’il y a des liens partout. des liens bien formés (même le lien « téléphone » qui indique que ce mailing a été prévu également pour être lu sur mobile). Ce type de travail nous montre que l’expéditeur connait bien les techniques de référencement.

Ensuite, quand on regarde l’impressionnante collection de buzzwords que contient ce mail, on peut voir qu’il a été construit pour impressionner.  Une petite récolte rapide nous donne :  réseaux sociaux / relation privilégiée / lien qualitatif et durable / valeurs / long terme / image / fans / recommandation / communiquer / booster votre notoriété social (sic) / crédibilité / prospects / booster vos réseaux sociaux / qualité / meilleurs prix / N°1 de la vente de fans

On dirait vraiment un article optimisé SEO d’un blog/media de merde comme il y en a plein aujourd’hui. Alors certes c’est un mailing, mais un mail comme celui-là, bénéficiant d’un temps d’attention de quelques secondes, peut tout à fait tomber dans le panneau et cliquer bêtement pour en savoir plus.

Indice 2 : la démonstration s’adresse à des débiles mentaux

Car un observateur attentif ne peux que sourire face aux contradictions de ce mail complètement illogique. Reprenons la rhétorique et démontons ce discours pour attardés.

Paragraphe 1 :

  1. les français sont sur les réseaux sociaux
  2. donc il faut attirer ses clients pour créer une relation privilégiée sur les réseaux sociaux (durable, quali et blabla).

Déjà, quel rapport entre les « français » et vos clients ? Si 70% des français sont sur des réseaux sociaux (et il n’est pas prouvé qu’ils soient uniquement sur facebook et twitter), est ce que 70% de vos clients le sont.

Ensuite, c’est bien joli une « relation privilégiée » mais pourquoi faire ? Moi je suis une entreprise, ce que je veux c’est vendre. Créer une relation, c’est le boulot de mon CRM. Et puis ça coute cher de créer et d’entretenir une relation, nettement plus que d’acheter des fans.

Et enfin, en quoi acheter quelqu’un crée une relation ?

Paragraphe 2 :

  1. 71% des internautes aiment les marques qui dialoguent sur internet
  2. 92% de vos fans facebook recommanderont votre entreprise

Des statistiques balancées à tout va sans relations entre elles. Mais ça fait sérieux donc on peut imaginer que quelques directeurs couillons qui ne connaissent rien à Facebook vont se laisser avoir. Pour ceux qui lisent cet article (mais ça m’étonnerait, je n’ai que des lecteurs très intelligents) allez là : des chiffres pour les Facebook couillons.

Paragraphe 3 :

  1. c’est très facile de communiquer sur les réseaux sociaux
  2. vous devez « booster votre notoriété social » (gasp !)
  3. le service vous propose d’acheter des fans Facebook, followers ou vues Youtube
  4. vous allez gagner en crédibilité, engager de nouveaux prospects et « booster vos réseaux sociaux »

Donc, acheter des des fans va donc vous rendre plus crédible… Mais quel directeur communication peut être suffisamment stupide pour croire ça ?

Donc, acheter des fans va vous permettre d’engager de nouveaux prospects… Mais quel directeur marketing peut être suffisamment con pour croire ça ?

Tous les annonceurs ne sont pas des débiles mentaux…

Il y a tout juste une semaine, une jolie polémique a vu le jour à propos d’un appel d’offre publique pour la construction d’un stade de rugby (= plein de pognon filé par l’état français). Deux villes sont en lice Ris-Orangis et  Thiais-Orly. L’appel d’offre est près d’être bouclé, et la tension monte entre les deux villes (et j’imagine que les boites de communication / conseil des deux villes doivent avoir une pression maximale).

Et puis, Ris-Orangis (enfin plutôt Havas, la boite de communication de la ville) décide de « booster son réseau social » en achetant des fans. Rapide, efficace, à quelques jours de la fin de l’appel d’offre, leur concurrent est foutu ! Ahhh, on est les meilleurs, on fait de la communication stratégique !

Seulement, malgré les nouvelles mesures de Facebook pour noyer ce genre d’informations, il y a toujours des façons de vérifier si les fans de votre page sont de vraie personnes ou pas. Et là, c’était sans appel. C’était au Bangladesh que Ris-Orangis avait le plus de fans.  Et l’information fuita.

Le résultat sera pour la marque de très très mauvais RP (Havas délocalise le rugby Français et Facebook : pourquoi les entreprises achètent des fans? entre autres). Je ne sais pas quels sont les critères de sélection pour cet appel d’offre, mais si la communication sur Internet en fait partie, Ris-Orangis est mal barré.

Car voilà le vrai résultat de l’achat de fans pour votre réputation de marque. Il est évident que vous n’allez pas tisser des « liens qualitatifs et durables » avec des Bangladais (ou des robots). Ceux qui vous racontent ça ne sont que de vulgaires arnaqueurs.

Mais c’est bien fait pour les marques qui se font avoir. Car je le dis et redis, ce type d’erreur n’est pas la faute de l’agence qui est là pour vendre et atteindre des objectifs fixés par l’annonceur. C’est de la faute de l’annonceur qui censé comprendre ce qu’il achète. Si il n’a pas les connaissances suffisantes pour comprendre, il doit passer par des boites spécialisées pour l’aider à rationaliser sa stratégie. Il n’y a pas de mauvaises agences, il n’y a que de mauvais clients qui ne savent pas choisir de bonnes agences, et préfèrent choisir des arnaqueurs qui leur promettent la lune pour pas cher.

J’ai l’air énervé, mais en ce moment, je vois trop d’annonceurs qui viennent me voir quand c’est trop tard. Quand la marque a été égratignée sur Internet et qu’il n’y a plus de budget pour réagir car tout a été mis dans une vidéo virale qui n’a rien buzzé du tout. Quand la stratégie digitale de l’agence sélectionnée (après un appel d’offre de 3 mois)  consistait en un compte Twitter et une page Facebook. Du gâchis ! Du gâchis de compétence, d’énergie, de création, de motivation. Et je déteste le gâchis. C’est ce qu’il y a de pire sur Internet.

Heureusement, ce mail stéréotypé ci-dessus est une sorte d’exemple absolu de ces discours faux-cul bourré de buzzwords chargés d’épater les directeurs de marque émerveillés aux QI (quotients Internet) en berne. J’espère donc que dans ce contexte, il servira à les éduquer plutôt qu’à les arnaquer.

Author: Cyroul

Explorateur des internets et créateur de sites web depuis depuis 1995, enseignant, créateur de jeux, bidouilleur et illustrateur. J'écris principalement sur les transformations sociales et culturelles dues aux nouvelles technologies, et également sur la façon dont la science-fiction voit notre futur.

27 thoughts on “Grande braderie sur les fans Facebook, tout doit disparaitre !

  1. Un super article, très bien écrit et rigolo. Mais la vente de fans FB est maintenant effective, il faut s’y faire et surtout ne pas se laisser dépasser par ceux qui le font uniquement par excès de principes. Nous vendons des fans Facebook, et tous nos clients sont très satisfaits de ce que cela leur apporte en terme de notoriété et réassurance…

  2. @Bastien,
    Non, ce tout petit blog n’a clairement pas vocation d’endiguer ce phénomène.
    Et je suis ravi que vous achetiez des fans et des followers tout en vous sentant bien dans vos basques.

    Je suis donc persuadé que vous êtes recommandé par plein de gens et qu’une grande carrière professionnelle vous attends.
    Une carrière dans laquelle vous ne regarderez pas derrière votre épaule pour voir si quelqu’un ne va pas, par hasard, inventer un outil pour détecter les faux followers.
    J’espère pour votre tranquillité d’esprit, que ce jour n’arrivera jamais.

  3. Maisons de disques, agence imo, editeur de livres, agence de pub, artistes, et j’en passe se servent du site ci dessus.

    Si vous pensez qu’avec un petit blog le phénomène sera endigué, vous vous trompez à mon sens.

    C’est une technique comme une autre et dire aux gens ne le faites pas c’est leur dire de rester bien sagement les bras croisés et attendre de voir leurs concurrents les défoncer. C’est aussi ça la réalité. Chacun est libre de choisir.

    J’ai connu des SEo manager qui vendent de la merde aussi. oui oui ça existe et plus qu’il n’en faut. ça pullule sur le net et les mecs ont quoi comme diplômes?

    C’est jamais affiché sur leur site.

    Moi j’achète des fans et des followers, et je me sens bien. je gagne du fric et je suis content.

  4. Bonjour,

    Etant gérant d’une société qui permet aux gens d’acheter des fans facebook, il est clair que l’efficacité d’une telle démarche au niveau du référencement naturel est plus que discutable (je parle en connaissance de cause car je fais du référencement également).

    Mais le fait est que 99% des clients sont satisfaits et savent ce qu’ils achètent, c.a.d des j’aime artificiels (ou des vues, followers…).

    Je pense qu’on est dans une société qui met de plus en plus en valeur l’individu lui-même (réseaux sociaux, émission de télé à base de benchmarking sur « mr toutlemonde » qui fait de la cuisine, émissions sportives « commentables » par les auditeurs en direct sur twitter, etc etc…)

    Aujourd’hui les j’aime représentent ce qui met le plus en valeur des gens « normaux » dans un monde qui vend toujours plus de rêve..pas étonnant que cela soit devenu un commerce!

  5. bonjour

    je pense que vous devriez jeter un oeil sur cet article

    Le service en ligne LikeUp permettant de gonfler sa popularité Facebook en achetant des fans est mort le 27 décembre

  6. Ces pratiques pourrissent l’usage d’internet (il faut de plus en plus être un expert du e-marketing pour décrypter ce qu’on lit sur Facebook) , elles pourrissent votre métier (de conseil en communication web, de référencement, etc.), elles pourrissent la communication des annonceurs (Ris-Orangis par exemple), elles pourrissent au passage mon propre métier d’étude (de l’opinion et des attentes des gens, par exemple via le web).

    Or elles sont illégales, comme chacun sait depuis les fausses sorties de Frédéric Lefebvre.

    Un marché libre ne peut fonctionner correctement que si les pouvoirs publics font respecter la loi.

    L’inaction de l’État pourrit internet.

  7. Comme un autre commentaire, je pense aussi qu’on ne peut pas que blâmer le client. Un ‘débutant’ se laissera facilement tenté par le gain rapide de fans. Mais d’accord que l’agence ne fait que répondre à une demande et que le domaine est encore bien rentable.

    La situation est comparable aux achats de followers Twitter mais le coup de géolocaliser les fans de la page FB est une bonne chose pour démasquer les ‘assistés’ (pour rester poli).

    Alors tant qu’on compare nos quantités de fans / followers pour regarder qui a la plus longue..

  8. Le mec a travaillé avec beaucoup de rigueur sa liste d’envoi pour t’envoyer A TOI cette belle proposition commerciale :)
    Dans le 1000.

  9. Malheureusement il existe encore beaucoup de « pigeons » qui se font avoir et qui vont acheter des packs de fans sans se rendre compte que ça ne sert à rien du tout (le pire, ce sont les entreprises qui se font avoir! C’est pathétique)

    En tout cas, je ne pense pas que ce genre d’annonceur ne comprenne rien. Au contraire, ils savent bien ce qu’ils font: ils visent les pigeons et leur argent. Et je suis certain que ça doit fonctionner.

    Quand il s’agit de faire de l’argent, certain oublient totalement la notion d »éthique…

  10. d’accord avec toi sur la nécessité de responsabiliser

    quand je disais « continuellement dénoncer l’achat de fans », je ne pensais pas qu’à toi mais plutôt à cette tendance actuelle que beaucoup de bloggeurs webmarketing ont en ce moment

  11. @Sylvain > « pourquoi ne critique t’on pas l’achat de pack emails ? »
    1/ il existe des mauvaises pratiques en emailing que les bons professionnels d’e-mailing critiquent. Mais je ne suis pas spécialiste donc je ne m’y risque pas.
    2/ parce qu’il existe de vrais spécialistes des marques et que ça leur fait mal de voir ces pratiques ce généraliser.

    > Tu as mal lu. J’ai écrit « tous les annonceurs ne sont pas des débiles mentaux ».
    A un moment, il faut savoir prendre ses responsabilités. Je n’ai aucune pitié envers un directeur de la communication d’une marque, payé 80K à faire trimer des agences, qui décide de faire confiance à un arnaqueur parce qu’il ne s’est pas renseigné avant.
    Car c’est son boulot d’être bon. On ne va pas lui trouver des excuses si au lieu de lire des blogs intelligents il passe son temps à se palucher sur Strategies non ?
    D’ailleurs ce ne serait même pas sa faute, mais celle de celui qui l’a recruté…

    De la responsabilité, voilà peut-être ce qui manque dans la chaîne de décision des annonceurs. Et voilà peut-être ce qui sera la plus grande révolution des prochaines années : réinjecter de la responsabilité !

    Et pour finir, je ne fais pas que dénoncer cette métrique. Tu devrais me lire plus souvent :)

  12. Salut,
    Je crois qu’on est tous d’accord pour dire que l’achat de fans / followers, c’est nul et c’est inefficace.
    C’est aussi douteux d’un point de vue éthique en ce qui concerne les agences.
    Par contre j’ai du mal à comprendre pourquoi on s’insurge autant sur l’achat de followers ; pour moi c’est la même chose que l’achat de pack d’adresses mails peu qualifiés (ce qui doit être le cas pour ce mailing d’ailleurs) : cela augmente la diffusion sans faire augmenter l’audience, ce qui contribue donc à faire baisser l’engagement.
    Pourquoi ne critique t-on pas l’achat / location de pack emails alors ?
    Enfin, quoi qu’il en soit critiquer des pratiques douteuses reste toujours positif…

    Tu dis « Les annonceurs sont des débiles mentaux »
    Toi tu bosses là-dedans et tu es apparemment au fait des pratiques et usages des agences dans ce domaine.
    Mais beaucoup de clients / annonceurs sont très loin de ce niveau de connaissances / expertise : au plus les entreprises sont petites et au plus le contact est généraliste (dir marketing, com), au moins il y aura une expertise pointue sur un périmètre restreint chez l’annonceur (comme le social media).
    Tu ne peux pas blâmer les annonceurs parce qu’ils « tombent dans le panneau » alors qu’ils n’ont pas ce degré d’expertise, et c’est d’ailleurs pour ça qu’ils font bosser des agences.
    D’autant plus que comme le dis @jibou, tout le monde est -encore aujourd’hui- focalisé sur le nb de fans / followers qui est l’indicateur le plus simple et le plus accessible, et donc le plus utilisé.
    La plupart des classements qui ne s’arrêtent pas à cette métrique sont assez rare, non ?

    Pour finir, je trouve que dénoncer continuellement cette pratique ne fait que conforter l’idée que le nombre de fans est une métrique importante.
    Un peu paradoxal, non ?

  13. @Scotch Double
    Je ne généralise pas, je connais d’excellents annonceurs.

    Mais mon commentaire réponse à Benoit juste dessous explique que l’annonceur ne devrait pas passer par une agence de conseil qui fait.
    Car c’est complètement impossible de « conseiller objectivement » et « se faire payer pour réaliser ».
    Un annonceur devrait comprendre ça tout de même, non ?

    Or si on sépare les 2 fonctions (penser et faire), il va falloir payer 2 fois. Et ça, la plupart des annonceurs ne sont pas prêts à le faire (trop compliqué, trop cher, etc.).

    Pour finir, ce qui est bien avec Internet, c’est que ça change tout le temps. Et donc l’annonceur a toujours besoin de consultants intelligents.
    Alors certes, pour le consultant ça ne « fait pas de gras » comme on dit en agence, mais au moins, les clients te sont fidèles.

    On a du faire 2 appels d’offre en 3 ans avec ma boite. Tout le reste c’est du bouche à oreille. Alors certes, je n’ai pas de Rolex. Mais je m’en fous, j’ai un blog.

  14. Autant je suis d’accord pour dire que l’annonceur récolte souvent ce qu’il sème par ignorance des enjeux et par stupidité des objectifs

    Autant il ne faut pas totalement lui jeter la pierre lorsqu’il fait confiance à une agence pour ce type d’initiatives : après tout, il se tourne vers un presta qui est censé savoir faire ce qu’il ne peut faire seul.

    C’est la simple loi du marché à ce stade et il est normal qu’elle passe par un premier niveau de confiance, fusse-t-elle aveugle.
    Va-t-on dire un client mécontent d’un repas dégueulasse ds un resto que c’est « bien fait pour sa gueule? ».

    Faut pas généraliser : oui il y a bcp d’annonceurs qui recherchent des objectifs impossibles et passent la main à des escros leur promettant monts et merveilles mais il y a aussi ceux qui n’ont pas le choix et viennent justement chercher conseil auprès d’une agence.

    Un client intelligent, c’est un client qui n’a plus besoin de toi et de fait, les agences n’existeraient plus. Est-ce cependant une raison pour saloper son travail?

    Tu le dis toi même : « C’est de la faute de l’annonceur qui censé comprendre ce qu’il achète. Si il n’a pas les connaissances suffisantes pour comprendre, il doit passer par des boites spécialisées pour l’aider à rationaliser sa stratégie »

    bin attends, une agence, c’est pas censé être cette « boîte spécialisée » justement? u_u
    ou alors on se lance dans l’inception du consulting et on requiert une boîte spécialisée pour nous conseiller sur le choix d’une boîte spécialisée.

    je suis pas sûr que la connerie soit systématiquement du côté de l’annonceur…

  15. C’est amusant car j’ai reçu un mail similaire (mais je ne pense pas que ce soit la même boite, sauf si en plus ils changent de texte pour chaque envoi)…

    Je suis assez d’accord avec toi : le web est, plus qu’un nouveau marché, un nouvel « éco-système ». Si l’on est annonceur et que l’on y fonce les yeux fermés (même avec une agence-GPS) alors il ne faut pas s’étonner de se prendre des murs…

    Je m’axe sur cela depuis quelques temps au niveau de la (e)réputation : commencer par comprendre son environnement, les attentes de son public, surtout sa manière d’évaluer les actions de l’entreprise (nombre de fans, de vues, ou que sais-je) afin soi-même de proposer des actions en adéquation! Sauf que ce discours est difficile à faire entendre, et qu’il énerve les partisans du « web ça va vite »…

    Pour finir, je suis désolé, mais : oui, au Bengladesh et à Dacca on joue au rugby (tu as juste mal compris les intentions d’Havas) :-D

  16. @Benoit
    Si mon client me demande « une parfaite expertise en matière de calcul de GRP sur des réseaux d’affichage du Bassin d’Arcachon », je lui dit que je ne l’ai pas, mais que si il veut je peut chercher des gens qui l’ont.
    Cela prendra du temps et il faudra valider la pertinence des réponses. Donc budget plus élevé, et plus de travail du côté de l’annonceur.

    Mais je ne suis pas une agence. Je ne « fais » pas, je rends mon client suffisamment intelligent pour qu’il puisse faire faire. Je conseille, j’informe et j’apprends. Et cela ne peut se faire que si l’annonceur a la volonté (et le budget) pour ça.

    En revanche, pour les annonceurs fainéants, il y a toutes les agences « conseil en communication qui sont à la fois juges et jury. Ca coûte moins cher, et il y a moins de travail (il n’y a qu’à plus qu’à valider la création sur des critères purement subjectifs). L’annonceur ne demande pas plus. Surtout il ne veut rien comprendre, ce n’est pas son taff, c’est celui de l’agence. Et si la campagne se plante, c’est la faute de l’agence, pas la sienne.

    Cette dernière méthode a très bien marchés pendant des décennies pour ces annonceurs fainéant.
    Ca ne marche plus…

  17. Je suis tout à fait d’accord avec Cyroul, le problème vient vraiment des annonceurs qui tiennent un double langage malsain. Ca me rappelle il y a encore quelques mois quand il fallait batailler pour faire comprendre à une marque que non ce n’est pas possible de créer un profil Facebook pour une entreprise pour ensuite demander en amis des centaines de milliers de profils de Facebook, mais que la bonne façon de bosser c’est de créer une page Facebook d’y associer un contenu pertinent pour sa cible.

    On lui demandait de choisir entre prendre des mois voire des années pour avoir une action pertinente et qualitative ou attendre quelques mois pour montrer un gros compteur de « Friends » à son supérieur. En général le gros compteur permet de justifier le chèque plus facilement auprès de sa hiérarchie.

    On en revient donc au même, tant que les PDG, directeurs marketing ou responsables com’ resteront le nez collé sur des indicateurs débiles et sans intérêts on n’arrivera à rien !

    La solution: l’éducation ? Oui mais il faut avoir le temps de voir passer des dizaines de contrats sous son nez.

  18. bonjour Cyroul
    Merci pour ce post. L’analyse textuelle du spam et des grossières ficelles dans un discours empilant ce que l’annonceur a envie d’entendre est intéressante. Par contre, je ne suis, à l’instar de Jibou, vraiment pas d’accord avec la conclusion sur la responsabilité de l’annonceur. A l’exception de sa capacité à mieux choisir son prestataire qui doit être l’une de ses qualités intrinsèque, l’annonceur se retrouve devant un jeu biaisé. Les spécialistes des médias sociaux, référencement, e-réputation et consorts font comme les agences traditionnelles…du marketing ! Hors, la maturité de ces champs en communication n’est pas suffisante pour considérer que le client a toutes les clefs pour comprendre le détail des offres. Les annonceurs sont souvent des généralistes, pas des spécialistes et c’est logique. Que diriez vous si votre client vous demandait une parfaite expertise en matière de calcul de GRP sur des réseaux d’affichage du Bassin d’Arcachon ? En conclusion, la responsabilité est pour moi partagée et l’éducation nécessairement mutuelle ! A bientôt

  19. @Jibou « Ce n’est pas une raison pour les agences d’avoir des pratiques scandaleuses. »
    En réalité ces pratiques ne sont pas scandaleuses. Elles sont immorales, ce qui n’est pas du tout pareil. Une agence n’est pas garante de la moralité d’une marque.

    Or la plupart des annonceurs sont hypocrites à la base.
    D’un côté leur com vend du rêve, de l’autre leur marketing vend du ROI. Et Internet fout la merde dans cette organisation si bien léchée.
    Car sur internet, on peut faire de la com avec du marketing, et du marketing avec la com.
    Les annonceurs ont cru qu’il suffisait d’appeler les mêmes agences qu’avant pour leur stratégie digitale. Et ils se sont retrouvés à faire le grand écart entre « on veut du ROI immédiat » et « on veut communiquer du rêve ». Et ceci sans remettre en cause leur posture de marque (ou la qualité de leur produit).

    Alors certes, les agences pourraient avouer qu’elles n’y connaissent rien, ou que le client a tort. Mais trop peu d’annonceurs (surtout les gros) sont capables d’apprécier ce genre d’honnêteté. Et les agences le savent et préfèrent donc arnaquer (le moins possible) leur client plutôt que ce soit un concurrent qui le fasse.

    Pour en revenir sur la méconnaissance par l’annonceur des prestataires sérieux, je dirais qu’il n’a qu’à retrousser ses manches. Trop facile de faire des appels d’offre avec toujours les mêmes agences de pub. Il faudrait que l’annonceur sorte des traditionnels CBgites et Stratenews pour découvrir le vaste monde qui l’entoure.

    C’est sa curiosité et son travail qui le sauvera certainement pas un gros budget offert à une grosse agence. C’est terminé cette époque (comme pourrait vous le dire Kodak).

  20. Bonjour Cyroul,

    Je ne suis pas d’accord avec ta conclusion. Je ne pense pas que l’annonceur soit à blâmer.

    Effectivement, beaucoup d’annonceurs ne comprennent pas le web et demandent n’importe quoi. Ce n’est pas une raison pour les agences d’avoir des pratiques scandaleuses.

    De plus, si l’on part du principe que l’annonceur n’y connait rien, comment peut-ils savoir qu’il doit commencer par contacter « des boites spécialisées pour l’aider à rationaliser sa stratégie » ?

    Du coup, je pense qu’une grosse partie des problèmes vient des agences qui veulent faire de l’argent facile et qui ne prennent pas le temps d’éduquer leur client.

    Enfin, n’oublions pas qu’il y à quelques années 95% des « experts du web » préconisaient en priorité numéro 1 un nombre de fan, de like ou de followers important.

    Jibou

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.