[Mythologie du geek] The Ultimate Geek Handbook

geeksAu commencement était l’homo erectus (celui qui était debout), suivi par l’homo sapiens neanderthalensis (l »homme de Néanderthal quoi), et enfin l’homo sapiens sapiens, appelé aussi homme moderne qui est celui en short qui regarde le tour de France à la TV du camping. Et puis arriva l’homo-geek, appelé par convention « le geek« .

Dernière évolution connue de la branche des hominidés, le geek est passé par plusieurs stades (autiste, nerd, jerk, …) avant d’arriver à sa forme actuelle, évolution ultime de l’humanité, encore plus fort que les X-men. Beaucoup de pixels ont été allumés (ou éteints) sur les geeks. Alors pour tout comprendre sur cet hominidé du futur, voilà l’article ultime (the Ultimate Geek Handbook) qui vous racontera tout sur ses origines son langage, et sa destinée.

Origines du geek

Au commencement, le geek ne s’appelait pas le geek. Il n’avait pas nom. Mais ce qui le caractérisait était son associabilité. En effet il n’avait pas les mêmes loisirs que ses camarades de classe (du sport, de la drague, de la bière), il n’avait pas le même langage (les gens ne le comprenaient pas), il n’avait pas les mêmes lectures (point de Telestar 7 jours ou de NouvelleStarAcPodium chez lui), il ne s’habillait pas comme les autres (c’est quoi ce t-shirt hulk rules là ?) et il ne se nourrissait pas comme les autres (uniquement coca tiède et pizza froide).

Très vite, ses camarades de classe ont décidé de l’aider à l’intégrer socialement en l’affublant d’appellations rigolotes : nerd, dork, otaku, dweeb, nolife, wonk ou encore geek.

nerd2_crMais comment s’y retrouver dans tous ces termes très ressemblants ? Allez, papy Cyroul vous donne quelques définitions pour avoir l’air moins con dans votre prochaine visite de la geekdom :

  • Le nerd : l’autiste suprême qui n’en a rien à faire du reste du monde, passionné qu’il est par d’obscures disciplines (programmation en fortran 75, généalogie des supers héros, géologie des terres du milieu, reproduction de maquettes de la 1ère guerre mondiale, finalisation de l’intégralité des scénarios de D&D, etc.). Pourchassé par la population bien pensante, le nerd s’est très vite socialement retranché dans des réseaux sociaux de niche. Ainsi le nerd est souvent exclusif à sa passion : jeu de rôle, programmation, littérature, jeu vidéo, maquettisme, animation, etc. Et il ne se mélange pas avec des nerds d’autres passions. Un problème de langage, certainement.
  • Le dork : terme américain qui indique quelqu’un qui n’a ni les connaissances du nerd, ni la vie sociale du geek. Néanmoins, il peut s’épanouir dans des assemblés de rôlistes (joueurs de jeux de rôles), dans des conventions de japanimation et dans des études d’ingénierie. En savoir plus ici : Dorks, Geeks & Nerds
  • L’otaku : un terme japonais qui décrit une personne aux pratiques obsessionnelles (particulièrement anime, manga, et jeu vidéo). L’Otaku a eu ses heures de gloire au début des années 90 en occident où la classe moyenne a pu se moquer de ces japonais asociaux qui vivaient dans des appartements surchargés d’ordinateurs à monter des figurines porno en cire. « Ah, ah, quels cons ces japonais, c’est pas chez nous que ça arriverait ça !« . L’avenir nous prouve qu’elle avait tort.
  • Le dweeb : l’autiste de service qui essaie de se socialiser. La faute certainement à sa maman qui lui a dit de s’intégrer auprès de ses camarades. Hélas le résultat est désastreux car le dweeb est vraiment naze. Lire Geeks, Nerds and Dweebs
  • nl_logoLe nolife : souvent employé avec admiration par ses camarades (« quel Nolife celui-là!« ), le terme regroupe la frange de population qui ne sort pas de chez elle, trop occupée à faire des trucs que ces fameux camarades ne connaissent pas. Il y a même une excellente chaine de TV qui porte son nom exclusivement dédiée aux jeux-vidéos, aux animés et aux mangas.
  • Le hacker : bête noire du gouvernement ZarkoZy qui multiplie les lois connes pour l’éradiquer, le hacker est un pirate informatique qu’on prend souvent pour un geek. Mais non. Le hacker est en fait soit un gamin qui récupère des mp3 sur internet en passant par Google, soit un vrai pirate informatique, mais vous ne le saurez jamais car il n’en parle qu’avec ses amis. Mais si vous voulez en savoir plus sur le hacker, vous pouvez toujours lire hacker vaillant rien d’impossible.
  • Le geek : « geek » est le terme aujourd’hui le plus utilisé pour parler de cette frange de passionnés. Car le geek aime parler de lui, ayant les connaissances pointues du nerd mais en étant surtout socialement très intégré. Il est donc aujourd’hui très populaire, même si il est décrié par les nerds, puristes absolus.

D’autres définitions sur Êtes vous nerd, geek, otaku ou nolife ?

Les différentes sortes de geeks

Le geek est donc un passionné qui, à l’instar du nerd, a une vie sociale qui lui permet de parler de ses passions. Seulement, ces passions sont nombreuses. Voilà donc, pour vous, quelques tentatives de taxinomie de geeks.

56geeks

Les 56 types de geek

Il s’agit de la taxinomie la plus célèbres des geeks. Due à Scott Johnson (créateur et illustrateur de ExtraLife), qui dans un après-midi de pure communion divine, a décidé de créer des dessins illustrant tous les types possibles de geeks. Le résultat est impressionnant et très drôle. Mais il en manque, vous n’avez pas remarqué ?

Les 9 types de geeks

La team AMHA (qui sont eux même un peu geek sur les bords) nous a gratifié d’une présentation très complète de 9 types de geeks. On y retrouve : le geek de métier (développeur), le geek matérialiste (matos lover), le geek de marque (Apple/Linux inside), le geek Anti-marque / Troll, le geek culturel, le geek Japonisant et le geek qui s’ignore. Je ne vais donc pas aller plus loin (vous n’avez qu’à lire cet excellent article) mais j’applaudis la dernière catégorie qui me semble la plus interessante à mettre en avant : une catégorie qui regroupe tous les véritables passionnés du monde (et pourquoi un philatéliste ne serait-il pas plus geek qu’un collectionneur de macintosh,

Wired Geeskster Handbook

Wired, le premier magazine qui a popularisé la culture geek dans le monde entier dés le début des années 90, nous propose une classification très moderne des geeks sur Wired’s Geekster Handbook, a Field Guide to the Nerd Underground (traduit en français sur quel geek êtes-vous?) :

  1. geekwiredThe Fanboy
  2. The Music Geek
  3. The Gamer
  4. The Gadget Guy
  5. The Hacker
  6. The Otaku

L’intérêt de cette classification est qu’elle ne s’appuie pas sur l’expertise du geek, mais plutôt sur leur type de passion : la musique, le jeu, les gadgets, le piratage, le japon, et le passionné de base.

Cela permet de regrouper toutes les autres spécialités geek. Simple, mais il fallait y penser, et cela me semble pour l’instant la classification la plus efficace. Vous ne trouvez pas ?

Les tests de geekerie

Destiné à ceux qui veulent se positionner dans la grande chaîne de la geekitude, voilà quelques tests que Fillon (notre ministre qui-se-la-joue-geek, le stupide), ne réussira pas.

Etes-vous un computer geek

Pour le savoir, lisez absolument Parce que ça commence à bien faire, un excellent article qui nous le décrit plutôt bien avec des critères qualifiants et disqualifiants. Je pense qu’on parle plutôt de nerd que de geek dans cet article, mais l’idée y est.

Etes-vous un geek ?

Et des tests pour vérifier si vous êtes vraiment un gee, ou seulement un wanna-geek.

86% Geek

Detail

Le hors série Technikart

Si vous avez acheté le très bon et opportun hors-série de Technikart sur le sujet du geek alors vous êtes un geek ou vous voudriez en être un. Même si tout le monde n’est pas d’accord (Ah les journalistes de Technikart…), il s’agit d’un numéro qui permettra au grand public d’effleurer sans trop d’effort le vaste sujet de la geekitude pour pouvoir en parler durant leurs diners mondains.

Geek rôliste ?

Et pour les nerds rôlistes, vous pouvez prendre un certain plaisir à plonger dans ce diagramme explicatif qui vous rappellera de folles nuits souvent médiévales mais toujours fantastiques.
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Les langages du geek

Le langage le plus connu du geek est le le l33t sp34k . Avec ce l33t, le geek avait l’impression d’avoir un langage bien à lui qui, à l’instar d’un universitaire qui veut garder sa chaire, lui permettait de communiquer secrètement avec ses pairs devant le regard vide du profane (noob). Seulement le l33t n’est plus aujourd’hui un langage secret, des traducteurs pullulant sur le net et il va falloir autre chose pour identifier un vrai geek d’un wanna geek.

C’est là qu’interviennent les langages de passionnés. On y trouve pèle mêle : le Klingon pour les fans de Star Trek, l’Assembleur (ou Prolog, ou autre) pour les développeurs informatiques, le Sindarin ou le Kuzdul pour le fan de MERP, le langage de guild pour les habitués de MMORPG, le Wookie pour les velus, etc. Bref, de véritables langages complètement opaques pour les non-pratiquants. Car oui, on y trouve des encyclopédie, voir même des traducteurs en ligne, mais il faut savoir où chercher et le noob ne saura pas.

On peut également noter une initiative récente autour du langage informatique et de ses usages hors contexte appelés geekismes. Car le geek sémantique est peut-être aujourd’hui celui qui sauvera la langue française. Une excellente idée dont nos vieux amis de l’académie (française) ne verront pas la fin (lire également Le geekisme, c’est chic et Geekisme / pubisme : « confusant »).

La destinée du geek

Après des années à frôler les murs de peur de se faire casser ses lunettes, le geek est devenu tendance. On le voit partout : dans les magazines, dans les séries TV (The IT Crowd, ChuckFreak and geeks, the Beauty and the geek, The big bang Theory,
Densha otoko, Spaced et quelques autres encore), dans la mode, au cinéma (avec les derniers J.J. Abrams), etc

Et le geek est en train de conquérir le monde, pour le meilleur ou pour le pire (comme nous le raconte Monsieur boulet) et il devient hyper-moderne. Certains n’hésitent pas à le qualifier de Geek 2.0 :

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Mais hélas, comme le geek est maintenant rentable, celui-ci est devenu fréquentable (tiens, ça rime). Et le geek devient peu à peu un consumériste acharné. Le geek achète. Et si il achete, il n’est plus un nerd associal qui dévore des livres incompréhensibles, mais un geek social, qui assume ses choix et ses achats technologiques, culturels et artistiques. Et alors qu’avant, c’était son temps passé à suivre, à étudier ses passions, c’est aujourd’hui ses dépenses financieres qui vont différencier le geek du commun des mortels. En bref, le geek est devenu une vraie gonzesse qui fait les soldes (Paf ! me dit la vraie gonzesse à côté de moi). Le geek n’est plus un passionné mais un consommateur ciblé.

Et le geek est en train de mourir en se dissolvant dans la culture grand public… Nous en voyons des preuves tous les jours (Lio présente une emission geek ? WTF ). Car aujourd’hui, même la politique s’accapare la geekitude, preuve absolue de cette tendance du geek à devenir n’importe quoi. Vous voyez Fillon, qui s’auto-proclame geek, parler Klingon, vous ? Moi non. Je ne le vois pas non plus devant un écran de PC à essayer de coder son assembleur, ou encore à créer sa feuille de perso à AD&D. Je ne le vois même pas ajouter de la RAM tout seul à son PC, alors pourquoi clamer à la face du monde qu’il est geek ?

Parce que le geek est devenu respectable. Et l’homme politique recherche la respectabilité par tous les moyens. Mais alors si le geek est respectable, faut-il vraiment aimer les geeks ? A quoi sert d’aimer quelqu’un de respectable

Allez, une petite vidéo d’un geek, un vrai. Si vous tenez jusqu’au bout, vous en êtes un autre.
[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=tXr4DMUGjUA[/youtube]

Author: Cyroul

Explorateur des internets et créateur de sites web depuis depuis 1995, enseignant, créateur de jeux, bidouilleur et illustrateur. J'écris principalement sur les transformations sociales et culturelles dues aux nouvelles technologies, et également sur la façon dont la science-fiction voit notre futur.

27 thoughts on “[Mythologie du geek] The Ultimate Geek Handbook

  1. @kell voilà qui remet complètement en cause ma théorie personnelle de l’évolution. Je ne savais pas que le statut de l’homme de Néanderthal avait changé. Tout ça c’est à cause de la bombe atomique ! Du temps du Général de Gaules ça ne serait pas passé comme ça. Je vais donc de ce pas envoyer une lettre d’insultes au ministre des espèces disparues.

    Plus sérieusement, n’étant pas spécialiste de la question (mes souvenirs datant d' »il était une fois l’homme »), j’ai tâché de faire simple. Je te remercie donc de cette précision que les puristes sauront apprécier.

  2. (ps : Faut pas faire attention à mon usage dramatique des majuscules dans les noms des espèces… j’devais être sous narcotique sur le moment…)

  3. L’anthropogeek que je suis m’oblige de signaler que ça fait un bail qu’on ne dit plus Homo Sapiens Sapiens, mais bien Homo Sapiens, on a découvert il y a quelques années que l’homo sapiens neanderthalensis était en fait une espèce totalement différente et dont qu’il fallait l’appeler Homo neanderthalensis. Du coup, n’ayant plus qu’une et une seule sous espèce de Homo sapiens, il n’avait pas de raison d’en garder la dénomination.

    D’ailleurs j’aurais pu chipoter un peu plus et dire que vu la théorie de lignée buissonnante, l’utilisation de « puis » « puis » et « puis » est fausse et induit en erreur.

    :-]

  4. Bravo pour votre article, très riche, ceci dit je ne sais pas « si le geek est vraiment devenue une gonzesse qui fait les soldes.. » mais j’adhère..
    et merci également pour le lien, je vais tacher de continuer à exhumer les geekisme qui envahissent l’autre monde

  5. Superbe article M’sieur ! Puisque c’est l’heure du bilan : Je suis Drama Geek tendance Otaku (Et en plus, j’ai lu le fameux Technikart en question et j’ai adoré !)… C’est grave Docteur ?

  6. Bel article. C’était bien la phrase de code pour pouvoir commenter ? ;o)

    Petite anecdote sur Fillon. Un politique qui édite lui-même la CSS de son blog de rapproche sans doute de ce qu’il y a de plus geek dans la classe politique.

  7. @Tanek un Hikikomori, c’est un dweeb japonais finalement. Merci pour la référence en tout cas.

    @Stefdem, non Star Trek n’est pas une obligation poiur se revendiquer geek (ou nerd). Il suffisait d’avoir une casquette et d’avoir su programmer en 1995 (n’hésitez d’ailleurs pas à aller voir la tête de 2 geeks d’il y a 15 sur http://www.cyroul.com/perso-pro/mon-parcours/1995-generation-digitale ça vaut le détour).

    @Gaduman les soldes, aaaargghhhh !

  8. 61% Geek… seulement… ah bon
    Mais je ne savais pas qu’il fallait être fan de Star Trek pour être forcément Geek.
    D’où ça sort ?
    Il y a tellement d’autres critères plus déterminants (maquettes, les films nanardeux, jeux de rôles…).

    Tu sais que ton article est superbe ?

  9. article de référence je dirais !
    C’est toujours dur se dire geek, perso je commençai à varier mes réponses en fonction de mes interlocuteurs.
    On est tous le geek de quelqu’un.

    PS: le taux de réussite du test de geekitude c’est quoi 50%, 35%, 42% ?

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