Après quelques bavardages sur le rôle d’exutoire social du zombie, je vous propose de regarder quelques nouvelles images de Lifeless, la série TV qui se laisse dévorer avec plaisir.
Quoi de plus sociologiquement intéressant qu’un zombie ?
Certes, la créature de Frankenstein va nous évoquer le mythe de Prométhée, les vampires vont nous propulser dans nos fantasmes transgressifs les plus intimes, mais le zombie… Le zombie, lui, va vous montrer ce que vous ne vouliez jamais voir : vous-même.
Le zombie, c’est certes un cadavre vivant, mais c’est avant tout le symbole de votre perte d’autonomie et de libre arbitre dans un monde toujours plus remplis de contraintes et de servitudes. Aujourd’hui vous devez consommez comme les autres, faire les mêmes études que les autres, imaginer la même vie que les autres, et ça vous fait peur. Vous imaginez une vie de zombie devant vous : couple, enfants, pavillon de banlieue, foot sur tf1 avec des potes le vendredi soir, etc. E tça vous fait peur.
Non, vous ne voulez définitivement pas de ça. Alors comment faire pour exorciser cette peur de vous fondre dans la masse ? Une seule solution : le film de zombie.
Car le zombie est là pour vous rassurer, si si
Dans le film de zombie, votre peur de devenir une enveloppe vide sans cervelle est exorcisée par les mauvais traitements qui sont infligés aux morts vivants amateurs de chair fraiche. Ces pauvres créatures sans cervelle (même si c’est leur plat favoris) sont découpées, décapitées, brulées, transformées en passoires, atomisées, écrasées et j’en passe.
Mais à chaque mort de zombie, c’est votre libre arbitre qui reprend le dessus. Et c’est avec un plaisir jouissif que le spectateur regarde les survivants (il y en a peu) exploser ces bestioles incarnant ce qu’ils ne veulent pas être : des moutons sans cerveaux.
Mais trêve de sociogeekeries, et place à Lifeless.
Lifeless, une nouvelle génération de film de zombies
L’histoire de Lifeless est classique : une épidémie mondiale a décimé la population du globe et a transforme les villes en desert. Une poignée de survivants se retrouvent dans cette univers, obligés de compter les uns sur les autres pour vivre dans un monde infesté par les morts vivants.
Mais ce qui fait son originalité, c’est que Lifeless (de David et Eli Sasich), se proclame la première série TV sur les zombies (c’est évidement une bêtise, allez voir l’excellente mini série anglaise Dead Set ou encore le projet Alive qui ne donne plus de nouvelles depuis presque un an).
On a donc pu voir il y a 8 mois, un superbe teaser alléchant courir sur la toile.
Sauf que le groupe Facebook, et le site web officiel :http://www.lifelesstheseries.com n’ont pas suffit à créer du bruit autour du lancement de la série (il fallait demander à un pro, il leur aurait dit) car il paraitrait que le succès n’est pas au rendez-vous.
Alors la production s’est mise à diffuser des morceaux d’épisodes de plus en plus rapidement. Voilà les 5 premières minutes et deux beaux extraits qui vont vous ravir j’en suis certain.
Les premières 5 minutes :
Prenons les escaliers
Le retour de Richard
C’était bon hein ? Iron-t’ils jusqu’à diffuser les épisodes en entier ? Je ne crois pas hélas. Et c’est dommage, c’est même du gâchis. Il n’aurait pas été très difficile de lancer cette série directement sur le web. Elle aurait trouvé son public, c’est certain. Limiter la diffusion à la TV, c’est déjà lui tirer une balle dans le pied.
Mais vous allez me dire que pour un zombie, ça ne l’empeche pas de marcher. Certes, mais c’est du gâchis quand même, vous ne trouvez pas ?
Allez, si vous aimez les zombies, ne ratez pas:
- Le très bon Zomblog
- L’indispensable Desperate Zombie (un blog pas pour les enfants)
J’attends désespérément une étude sérieuse sur l’image du zombie vs le consommateur. Mais hélas il y a peu de planeurs stratégiques amateurs de zombies. Va falloir que je m’y colle un jour.
Et oui, Romero était un précurseur (dommage que son « diary of the dead » ait été aussi moyen).
Ce que j’ai toujours adoré dans les films de zombies, c’est la mise en perspective des différents comportements face à la zombification de l’espèce humaine…
On retrouve les mêmes disparités en consultant une étude sur les comportements d’achat ou de fidélité à une marque : ceux qui sont prêts à se laisser bouffer pour ne plus avoir à résister, ceux qui préfèrent mourir que céder, ceux qui sont tiraillés par leurs pulsions…
Romero n’a jamais été autant d’actualité, c’est vrai ;)
Dernier billet de GilR : Le pouvoir des 1ère de Couv…