Suite de l’article Triste Tri-dimension pour Trinity (de Cartier) #0…
La 3D est la matérialisation visuelle de la puissance des ordinateurs et, par rebond, de celles des hommes qui les ont fabriqués. En effet, la 3D est la création de la réalité. Création ou reproduction. Mais l’idée reste la même: au travers de la 3D, l’homme devient l’égal d’un dieu.
Fascination, mais peur également, face à cette technologie qui reproduit la réalité, mais qui peut également la transcender. Rappelez-vous les frayeurs suscitées par les mondes virtuels, où ce n’était définitivement pas Habbo et son monde en 2D et demi qui était condamné, mais le très réaliste Second Life. Réinventer la réalité est un acte puni par les autres dieux jaloux.
Malgré tout, la 3D a évolué depuis les années 80
Au cinéma tout d’abord avec Tron qui fut l’un des premiers films à exploiter l’attrait/répulsion des mondes virtuel, débordant même dans la réalité car 40 secondes de films étaient calculées par ordinateur. Ensuite Jurassic Parc a confirmé le fait que cette technologie était devenu indispensable au cinéma moderne.
La 3D a également eu son festival des images de synthèse avec Imagina qui a réunit pendant des nombreuses années les professionnels de tous bords (pub, cinéma, photo, logiciels, jeux vidéos, etc.) sur le sujet.
Les logiciels se sont également démocratisés. Au début des années 90, on est vite passé de POVRay (je me souviens avoir mis une heure pour calculer une seule image 320×200 composée d’un cube, un cylindre et une sphère même pas mappés), à 3D Studio 3 (véritable outil de démocratisation de la 3D, rebaptisé 3DS Max). Aujourd’hui on trouve des tas de logiciels d’excellente qualité gratuits (je vous conseille Blender ou encore Google sketchup) qui permettent à n’importe qui d’un peu curieux de créer ses propres images virtuels.
Et le jeu vidéo a définitivement popularisé la 3D. Un peu trop même vers le début des années 2000 (et l’on ne peut que remercier Nintendo qui a démontré qu’un bon jeu n’était pas forcément un jeu en 3D).
Et la publicité dans tout ça ?
La pub s’est rapidement mis à la 3D, et aujourd’hui il est très difficile de trouver un film de pub qui ne soit pas truffé d’effets vidéos 3D (je ne suis pas spécialiste, mais la plupart des effets qui tuent en ce moment sont basés sur de la matérialisation virtuelle).
La plupart du temps, les images sont donc léchées et donc extrêmement bien travaillées. Par exemple le magnifique dernier film Chanel N5 truffé d’effets vidéos quasiment indécelables et qui donnent une patine superbe à l’ensemble (pour en savoir plus Poursuivre la femme Chanel dans l’Orient Express) ou encore 50 millions de particules pour Audi, magnifique exemple de film de pub en 3D.
Seulement, quand il s’agit de faire de la 3D pour un site ou simplement un petit film web, là ça coince.
Comment faire de la 3D en France quand on est annonceur ?
Dans le monde de la 3D vous avez le choix entre des budgets à 5000 euros et d’autres à 100 000.
Ca vous parait étonnant ? Et pourtant vous trouvez ça normal de payer un photographe 40 Ke pour faire des photos que vous ne pourriez faire avec votre propre APN. Car vous savez bien que le photographe va apporter sa valeur ajoutée dans le cadrage, le choix du sujet, la situation, la colorimétrie, la mise au point, et qu’il va vous nettoyer la photo en post-prod pour la rendre parfaite. Vous savez que vous payez 35 Ke d’expertise, de métier.
Et bien, la 3D c’est pareil.
Si vous payez une animation en 3D à 20 Keuros, vous aurez une animation à ce prix là (une deuche) alors que si vous déboursez 100 Keuros, vous aurez une Rolls.
Petite illustration avec l’exemple navrant suivant, le mini-site de Cartier Trinity.