Loin de questions de ROI, de nombre de visiteurs assurés, de taux de transformation, la marque de fringues Uniqlo a sorti cette année un service web complètement idiot : une horloge digitale qui donne l’heure.
Et pourtant UNICLOCK a gagné le grand prix de la communication « Cyber » à Cannes…
Et c’est le genre de nouvelles à faire du mal à beaucoup de monde dans le métier du marketing online. Car les agences comme les annonceurs subissent les effets de modes (relayés par les magasines professionnels qui « s’autorisent à penser »). Et en ce moment, la mode n’est pas à la cyber-création mais au cyber-retour sur investissement (e-ROI ?).
Je veux bien dépenser de l’argent pour un site évènementiel, mais ça me fait vendre combien de produits ?
Ca, c’est le discours classique d’un annonceur sur 5. Le discours du responsable/directeur marketing qui a lu qu’Internet faisait vendre des produits. Donc une campagne de publicité doit vendre du produit ! Pensez-vous ?
Et nous voilà revenus aux premisses de la publicité. Rappellez vous, c’était au début du 20ème siècle et les agences de publicité étaient soit créatives, soit tactiques. C’est à dire, soit on écrivait des chiffres et des tas d’études sur les consommateurs cibles pour determiner la cible, la date et le support exacte sur lequel communiquer (et après on trouverait bien un truc à dire), soit on demandait à des créatifs géniaux de pondre des concepts formidables (et on s’arrangerait bien après pour les adapter aux supports).
Et bien, presque 100 ans après, rien n’a changé. On retrouve les agences qui vendent du ROI, de la campagne bannière CPM et CPL (tu me donne 1000 et tu as 7 péquins qui viennent sur ton site, ça c’est du ROI!). Et de l’autre côté les agences (souvent petites et dynamiques) qui pondent des concepts de fous, avec des créas de fous… Mais qui n’ont aucune légitimité.
Tout ça me fait dire que nous rentrons dans une époque intéressante. Une époque où il va falloir convaincre les annonceurs de faire de la communication online. De dépasser leurs limites et leur vision souvent réduite et chiffrée d’Internet pour voir au delà et créer enfin de la publicité adapté à ce nouveau territoire qu’est Internet.