Au village, sans prétention, j’ai mauvaise e-reputation

Connaître et contrôler sa réputation sur Internet, son e-reputation, est de plus en plus indispensable pour les marques, mais également pour les gens.

L’e-reputation d’une personne est la trace qu’elle va laisser sur Internet en participant à des services web, en commentant des blogs, voir même en créant des listes de cadeaux sur un site de e-commerce. Cette trace peut être nulle, positive ou négative. Elle peut se contruire sur quelques années ou jaillir en quelques semaines à la suite d’un évènement viral.
Pour discuter un peu de e-réputation, Je ne peux m’empêcher de mettre en parallèle la récente affaire d’Arash Derambarsh le « président de Facebook » avec celle de David Hirschmann. Deux exemples de mauvaise e-reputation, l’un déclenché et l’autre involontaire.

1999, vous vous rapellez David Hirschmann ?

Celui qu’on appelera par la suite, « David H » est un jeune étudiant d’HEC un peu prétentieux qui a envoyé quelques e-mails vengeurs et malvenus à une camarade étudiante. Seulement, ses indélicats e-mails seront spammés dans le monde entier et il devint devint une star involontaire de l’Internet en quelques semaines. Sa réputation dans la vraie vie fut également attaquée car il risqua son diplôme, malgrès ses dénégations (piratage de messagerie).

Résultats de cette première campagne virale française :
1- une leçon pour tous les internautes de cette époque : il ne faut pas écrire n’importe quoi dans un e-mail. Un e-mail ça se spamme…
2- une grande e-baffe pour la carrière de « David H » (il doit encore avoir mal quand on lui rappelle cet épisode).

2007, Arash Derambarsh le french président de Facebook

Ce jeune homme de 28 ans, très engagé politiquement (qui a dit mythomane ?) a fait courir le bruit qu’il était le premier président élu de Facebook. Pendant 2 mois, ce jeune homme a raconté un peu partout que les facebookiens avaient voté pour lui et qu’il était à la tête d’une communauté de près de « 100 millions de personnes » (60, 80 ou même 120 millions suivant les journalistes). Il a multiplié les détails : élu pour 4 mois, des félicitations de Mark Zuckerberg, le droit de communiquer comme il le souhaite aux 50 millions de membres de Facebook, l’Elysée qui appelle, un projet de partenariat avec l’Unesco, …
Jusqu’au moment où les rédactions horrifiées s’apperçoivent que cette affaire n’est qu’un vaste canular.

En vérité, « Arash D. » aura utilisé l’application « Facebook président »et comptabilisé les internautes ayant téléchargé l’application. Son réseau d’amis journalistes relayant l’information et les autres journalistes panurgiens faisant le reste.
Vous pouvez lire cette édifiante histoire sur le site Arret sur Image -article payant maintenant- (et notamment les menaces de Arash à l’encontre de Gilles Klein).

PS: Arash n’a pas aimé cet article, du coup j’en ai écrit plusieurs autres ici et et encore .

En conclusion

Ces 2 affaires liées à des « bad buzz » de e-réputation, nous permettent de conclure :

1- Il ne faut pas (trop) mentir sur la toile
Internet est le lieu privilégié des mythomanes de toute sorte qui « gonflent » leur réputation, cv, et même photo en s’inventant une personnalité et un background qu’ils n’ont jamais eu. Très bien, tant qu’il ne s’agit pas d’un milieu professionnel. Car personnellement, je n’irai pas voter pour Arash D. et je n’embaucherais pas David H (qui a depuis retrouvé un boulot parait-il).
Car la première chose qu’un bon recruteur digital va faire, c’est scruter la e-reputation de son candidat sur Internet. Ensuite, vérifier si les informations sont exactes IRL.

2- Il ne faut pas abuser de la crédulité des journalistes
La plupart des journalistes ne vérifient pas les « chiffres Internet ». Pour la simple raison qu’ils sont particulièrement durs à trouver (et que les journalistes sont fainéants ou pressés).
Néanmoins, prendre un journaliste pour un con risque de vous faire payer très cher votre publicité gratuite. Car soit le journaliste est peureux et s’écrase (par peur de raconter à ses lecteurs qu’il s’est trompé), soit le journaliste est courageux et décide de raconter la vérité… et là, bad buzzz (par exemple, le billet de Jean-François Achilli, Une élection très très virtuelle).

Alors, soignez votre e-reputation.

En savoir plus :

Author: Cyroul

Explorateur des internets et créateur de sites web depuis depuis 1995, enseignant, créateur de jeux, bidouilleur et illustrateur. J'écris principalement sur les transformations sociales et culturelles dues aux nouvelles technologies, et également sur la façon dont la science-fiction voit notre futur.

3 thoughts on “Au village, sans prétention, j’ai mauvaise e-reputation

  1. Il est possible légalement de reprendre le controle de votre réputation .
    Si Si !

    ++
    Merci

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