Le marketing de la guerre : 2 exemples de trailers de la mort qui tue

love war fuckJe déteste la guerre. St Exupéry en disait : « La guerre n’est pas une aventure. La guerre est une maladie. Comme le typhus. » Et 1/ St Exupéry était loin d’être con, et 2/ il avait fait la guerre.Donc la guerre c’est mal, et ceux qui vous disent le contraire essaient de vous vendre quelque chose (ou vous faire faire la guerre à leur place).
Mais j’aime la guerre virtuelle…

OUI, j’aime la guerre virtuelle

Car j’aime me mesurer sur un champ de bataille virtuel à d’autres guerriers armés comme moi. Me battre dans un jeu. Car la « fausse guerre », c’est un environnement (le champ de bataille), des variables (les hommes, les armes) et de la stratégie. C’est un combat entre des esprits qui sont capables d’établir des stratégies gagnantes avec des cartes similaires. L’art de la « fausse guerre » est d’ailleurs la base du jeu de réflexion. Que ce soit dans les echecs, les wargames, les RTS (les jeux de stratégies en temps réel), les FPS (first person shooter) ou au tarot, la guerre virtuelle est ludique et excitante (quand on connait les règles).

Que la guerre virtuelle ressemble et soit une simulation de la guerre réelle ne me dérange pas, au contraire. Si c’est une véritable simulation, il y aura des pleurs et du sang. Il y aura des coups tordus, et peu d’honneur. Il y aura à la fin un gros champignon, juste pour montrer que j’avais raison et pas toi. Non, ça ne me dérange pas, car si la simulation est poussée, le joueur comprendra que dans la guerre, il n’y a pas de gagnants.

Rappelez-vous Joshua, l’ordinateur de Wargames, déclamant à propos de la guerre : « A strange game. The only winning move is not to play » (quoi ? C’est pas une référence de geek, c’est une référence de hacker).

Donc, il n’y a pas de mal à faire la guerre virtuelle (tant qu’on sait que c’est virtuel et que ce n’est pas la réalité, je ne parle donc pas pour les enfants) ! Voilà donc un premier exemple jouissif de film publicitaire de guerre. Il s’agit de la démo romancée du jeu vidéo R.U.S.E. un jeu de stratégie temps réel censé pousser la simulation jusqu’à pouvoir abuser votre ennemi (ce que les RTS actuels n’arrivent pas à faire).

[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=5ohNzHWL7FI[/youtube]

Mais qu’est-ce que je déteste le marketing de la guerre

Le marketing de la guerre est le marketing qui s’appuie sur la glorification de notions foireuses de sacrifice et d’héroïsme patriotique, de beauté des armes de destruction massive et de drapeau national qui flotte au vent. Bref, tout ce qui n’est pas affrontements à armes égales pour le sport, mais au contraire affrontements idéologiques. Tout ce qui fait les guerres d’aujourd’hui quoi : guerres de fric, guerres de religion, guerres ethnique, etc. Des guerres où les gagnants ne seront jamais les combattants, mais au contraire tout ceux qui ne jouent pas.

Ces guerres sont pourries. Les idéologies véhiculées par ces guerres sont pourries. Et donc le marketing qui s’appuie sur ces notions est pourri. Et quand on s’amuse à franchir les frontières tenues entre le jeu vidéo de guerre et la vraie guerre, je trouve ça navrant. Voilà pour illustrer ce propos, le superbe (car il est très bien fait) trailer d’Halo 3: ODST, qui nous pose la question de la guerre comme il faut la poser. Est-ce bien ou mal ? Essayer de regarder ce trailer de 2 faons : comme un pro-guerre bourrine et comme un anti-guerre : les 2 fonctionnent. Ils sont trop forts chez Bungie.

[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=I8zdkXtb9Yw[/youtube]

Henriqueta Lisboa disait : « Pour parler de la guerre Il n’y a que des larmes. »

Et elle avait raison, vous ne trouvez pas ?

Author: Cyroul

Explorateur des internets et créateur de sites web depuis depuis 1995, enseignant, créateur de jeux, bidouilleur et illustrateur. J'écris principalement sur les transformations sociales et culturelles dues aux nouvelles technologies, et également sur la façon dont la science-fiction voit notre futur.

2 thoughts on “Le marketing de la guerre : 2 exemples de trailers de la mort qui tue

  1. @Publigeekaire : je me suis extrêmement mal expliqué (je devrais reécrire ce morceau d’article).
    Je trouve effectivement le trailer d’Halo complètement similaire à StarShips Troopers (l’excellent roman de Robert Heinlein, qui est l’un de mes romanciers favoris de SF). Similaire, car il y a 2 lecteurs du roman et du trailer :
    – l’imbécile va y voir des grands sentiments patriotiques de sacrifice absolu pour le drapeau.
    – le sage va y voir les horreurs et l’inutilité de la guerre qui ne produit rien à part des guerriers qui vont faire la guerre.

    Et autant je peux admirer Bungie de savoir nous faire réfléchir, autant je peux être dubitatif à la lecture « premier degré » de ce trailer, qui a mon avis joue sur l’excitation de la fibre patriotique (et je n’ai même pas parlé de l’Irak).

  2. Je ne peux rien dire sur les deux vidéos que j’aimais déjà avant de les revoir ici, ni sur le « j’aime la guerre virtuelle » vu mon amour pour les Doom-quake-etjesaisyaplusrécent-like.

    Par contre, je trouve que prendre en exemple le dernier Trailer Halo pour parler du Marketing de la guerre n’est pas très juste. Ça reste une mise en scène pour faire vendre le jeu, même si ça manque peut-être un peu de second degré (je dis ça car je l’ai comparé dans un post à StarShip Troopers, ce qui est vrai sur la forme, mais pas sur le fond car le film de Paul Verhoeven est justement un pamphlet anti-guerre).

    Non, ce qui me saoûle vraiment perso, c’est le Marketing de la VRAIE guerre, et celui des armes.

    J’en avais parlé ici http://publigeekaire.com/2009/08/taser-la-pub-dune-arme-facon-jeu-video-x3-website/ et ça m’évoque des cadavres qu’on aurait maquillés en Pin-Up.

    A mon avis, quand tu fais ce genre de pubs, tu prends aussi cher niveau Karma que si tu bosses pour des boîtes de rachats de crédits, ou des vendeurs de cigarettes.

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