L’internet français va t’il mourir ?

Il paraît qu’il faut mourir pour renaitre meilleur. Je n’en suis pas persuadé.

Mais ce dont je suis persuadé, c’est qu’un pays qui compte sur (et qui encourage) l’inculture de ses citoyens pour faire passer une loi destinée à continuer d’enrichir quelques privilégiés est un pays qui ne sera surement pas compétitif dans les prochaines années. L’évolution passe par la culture !

Et en ce moment, en direct de l’Assemblée nationale, vous pouvez voir une bande de députés (dont Christine Albanel) qui se démène pour faire passer une loi qui s’appuie sur l’inculture du citoyen de base à propos d’Internet.

Alors ces députés sont-ils vraiment stupides et incultes ou prennent-ils les citoyens pour des cons ?

Personnellement, je ne sais pas car je n’y connais pas grand chose en politique. Mais je sais qu’essayer d’arrêter une révolution pour permettre à de gros-gras-grains-d’orge déjà bourrés de thunes (et amis des députés ci-dessus) de ne pas changer leur modèles économiques est néfaste pour notre pays.

NON, la musique ne crêve pas à cause d’Internet, mais peut-être plutôt à cause de sa qualité médiocre. NON, le piratage ne tue pas le cinéma (hausse des entrées en salle cette année). NON, le libre n’est pas néfaste (voir Le gratuit, ça marche !).

OUI, Internet est un droit fondamental. OUI, la musique peut être rentable, et même plus que rentable grâce à Internet (lire cet extraordinaire exemple de promo de NIN).

Face à une révolution des usages et des moeurs, l’homme a toujours deux choix:

  1. La peur et l’attitude de rejet qui va avec : se cacher la tête sous l’oreiller et faire comme si elle n’existait pas et que notre vie ne changera jamais.
  2. L’intérêt intellectuel : essayer de comprendre cette révolution, pour la maitriser ensuite.

Le résultat de la loi hadopi va définir quel attitude la France va avoir face à la révolution Internet.

Sachant que cette loi, nous fera prendre ou pas du retard face au reste du monde. C’est en effet toujours plus dur de maitriser une révolution quand on a passé le temps la tête dans l’oreiller.

Pour en savoir plus :

Author: Cyroul

Explorateur des internets et créateur de sites web depuis depuis 1995, enseignant, créateur de jeux, bidouilleur et illustrateur. J'écris principalement sur les transformations sociales et culturelles dues aux nouvelles technologies, et également sur la façon dont la science-fiction voit notre futur.

2 thoughts on “L’internet français va t’il mourir ?

  1. Tu as certainement raison, mais il faudrait citer tes sources (notamment pour l’affaire de corruption).
    Ne jouons pas le jeu du gouvernement qui établit des mythes populaires en règles évidentes. Vérifions la véracité de nos sources.

  2. 100% d’accord.

    Pour ce qui est de l’attachement de la majorité de nos députés et de notre président à défendre un modèle économique oligopolistique rétrograde, il n’est pas difficile à expliquer.

    – D’abord il y a la corruption dont nos députés sont coutumiers. Par exemple certains ont été payés en nature (billets pour la coupe du monde de football 2006) pour voter pour la fusion GDF-Suez. Lors de l’examen de l’amendement Vivendi pour la loi DADVSI des députés ont reçu des bons pour télécharger des titres gratuitement. Alors légalement on ne peut pas parler de corruption parce qu’on ne peut pas établir le lien entre un cadeau et le vote d’un député mais dans les faits il s’agit clairement de corruption.

    – Ensuite après la carotte il y a le bâton. Outre la corruption on utilise les menaces. Ainsi un député UMP du Tarn a-t-il dénoncé dans un Complément d’Enquête (France2) les menaces des majors envers les communes :
    http://eucd.info/index.php?2006/02/16/258-elus-menaces-eucdinfo-demande-une-mission-d-enquete-parlementaire

    – Enfin le dernier point est tout simplement l’asservissement total du législatif à l’exécutif. Aujourd’hui quand le président exige les députés s’exécutent. Ils ne représentent plus le peuple mais les intérêts de l’exécutif. Or le président a décrété, et ce à l’encontre des réalités économiques les plus évidentes, que « la gratuité est une vue de l’esprit » (discours lors des assises de la presse). Il s’est mis en tête de défendre un modèle archaïque vendeur-acheteur, aboli par Internet depuis 10 ans au profit d’un modèle triangulaire vendeur-publicitaire-acheteur. Et dans ce délire complètement anachronique il est certain d’avoir le soutien plein et servile des députés.

Répondre à Manu Annuler la réponse

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.