Grosses datas, big dégâts !

Trois constats s’imposent en ce début de fin d’année 2013 :

  1. Le traitement de vos données personnelles est devenu une réalité économique ( tapez retargeting dans Google pour voir).
  2. Le traitement des données fait intervenir de plus en plus de chercheurs en Sciences Humaines et sociales (de la psycho à la socio), de théorie des graph (un outil de modélisation de réseaux ultra-puissant heureusement peu utilisé mais ça ne va pas durer), et de ressources monstrueuses de calcul (big data).
  3. Vos données privées ne vous appartiennent plus ! Que la CNIL vous dise le contraire ou pas, que vous le sachiez ou non, que vous ayez validé les CGU ou pas, il est une certitude : vos datas appartiennent à ceux qui les récupèrent. Les gouvernements étant partagés entre leur mission d’information auprès du grand public et la réalité économique, ils n’arrivent qu’à être passifs face à cette question. Pour en savoir plus –  même si je ne suis pas d’accord avec les conclusions – je vous conseille la lecture de « Contre l’hypothèse de la « fin de la vie privée » » d’Antonio Casilli.

Les conséquences de ces 3 facteurs vont complètement modifier nos rapports à la publicité mais également à toutes les autres industries. Petite explication en dessin (les vacances servent à ça), et longue explication pour ceux qui sont encore en vacances dessous.

datas stockage danger

Comme vous avez pu le comprendre, cette petite BD veut illustrer le danger de la perte de la propriété progressive de nos données privées et surtout de l’absolu manque de contrôle des utilisations qui vont en être faites. Cela ne se fera pas en quelques mois, mais plutôt en quelques années, en quelques étapes  décrites ci-dessous :

Etape 1 : La légende du service gratuit payé par les datas

Tout commence par la soit-disant règle des services gratuits : si tu ne paies pas le service/produit, c’est que tu es le produit (ceci est faux. Il y a de multiples façons de gagner de l’argent avec un produit gratuit sans obligatoirement vendre ses utilisateurs, mais il faut croire que c’est ce qui est enseigné dans les écoles de startups).

Partant de cette maxime, les utilisateurs de services online se mettent peu à peu à donner leurs datas sans trop se soucier d’où elles vont. Pour ces utilisateurs (la majorité), ce n’est pas grave. La photo du petit dernier en couches affichée sur facebook ne va pas leur attirer de problèmes. Les plus malins (vous qui me lisez) savent que cette photo va permettre de faire de la publicité ciblée pour la vente de couche. De la pub ciblée pseudo comportementale, rien de dangereux me direz vous.

Etape 2 : Généralisation de la vente de datas

Seulement, qu’est ce qui va empêcher Facebook de vendre vos datas ? Lisez bien vos CGU (je plaisante, elles sont illisibles). Aujourd’hui Facebook gagne à peu près de l’argent pour satisfaire ses actionnaires. Mais  quand Facebook ne sera plus cool (ça commence), il faudra bien quel les investisseurs trouvent un moyen de se payer sur ses utilisateurs restants. 

Le Monde - 21/08/2013 - 20% à 50% des sites ne fourniraient aucune information sur la manière dont ils utilisent leurs datas.
Le Monde – 21/08/2013 – 20% à 50% des sites ne fourniraient aucune information sur la manière dont ils utilisent leurs datas.

Or, demain, un gros consortium média (on va l’appeler complètement au hasard, le groupe HVS) va  avoir la bonne idée d’acheter les datas de réseaux sociaux (facebook  Twitter, etc.), mais également de médias (journaux, blogs, …) , et aussi celles de sites transactionnels (e-commerce, …).

Imaginez un groupe international qui a les moyens, et qui a les clients pour utiliser ces datas…

Etape 3 : Agrégation de datas et profiling psychologique

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Immersion vous indique l’intensité de vos  relations avec vos contacts Gmail. Effrayant de précision.

C’est l’étape dont peu de gens veulent parler – la peur certainement. C’est en effet l’étape où l’informatique rejoint la sociologie et la psychologie. Une phase nouvelle, et encore méconnue où l’on va déduire des profils psychologiques des données récupérées.

On saura ainsi quelles sont les personnes que vous fréquentez le plus (testez l’effrayante puissance de l’outil Immersion du MIT pour voir), vos phobies, vos psychoses, le gap entre votre image et votre réalité, vos faiblesses psychologiques, vos envies non-dites, vos frustrations, etc… Bref, on saura tout ce que vous avez dans la tête sans que vous même n’en ayez conscience.

Etape 4 : la normalisation de l’utilisation de ces profils psychologiques

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Et une fois que l’on connait vos failles psychiques ou morales, à qui croyez vous que l’on va vendre ces données ?

Tout d’abord les communicants et marketeux qui vont être ravis de trouver des segmentation nettement plus sérieuses que la traditionnelle « tu regardes TF1 l’aprem, donc tu es une MMCA« .  Imaginez la publicité issue de ce genre de segmentation : « Votre couple bat de l’aile, …« , « Votre société va bientôt déposer le bilan, …« , « Vos gamins son méchants, …« , « La masturbation, vous savez, ce n’est pas grave …« , « Vous vous sentez mal dans votre corps, …« , etc. Certaines publicités utilisent déjà ces ressorts, mais la plupart du temps sur des intuitions (vous venez de changer votre statut « en couple » facebook). Mais dans le futur, ce sera de la déduction logique.

Ensuite, ce sont d’autres acteurs sans scrupules qui vont se dépêcher d’accéder à ces profils psychologiques. Les politiciens qui sont les premiers à tenter de baratiner les cons, les gouvernements qui vont adorer avoir une base en temps réel de « dangereux terroristes suspects potentiels », et aussi les sectes et religions fondamentalistes, et j’en oublie.

Conclusion : défendez vos datas !

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Alors beaucoup vont dire que ce n’est pas possible, que l’on ne peut pas tirer des profils psycho des datas Facebook. Erreur ! Tout d’abord, nous avons déjà la puissance algorithmique et machine capable d’analyser des datas en temps réels (comme le NUVI qui fait de l’analyse des segments de groupe de Twitter en temps réel).  Ensuite, nous commençons peu à peu à introduire de la socio-psychologie dans l’étude de datas. Comme  par exemple ces chercheurs qui étudient les photos postées sur Facebook par des couples pour savoir ils sont « épanouis » ou non.

D’autres personnes vont dire que ce n’est pas grave. Qu’il suffira de déconnecter Internet pour retrouver une vie « normale », ou même que que vu les résultats du retargeting aujourd’hui, on peut encore dormir tranquilles.

uselessHélas, demain votre télévision enverra des datas vous concernant sans que vous le sachiez (elle le fait déjà mais sans la webcam). Ou encore on récupérera vos datas directement dans la rue (comme cette artiste qui récupère l’ADN pour en faire des portraits). L’ADN ce sont des datas : sur vos possibilités physiques, vos handicaps, votre « normalité » physique.

La seule façon d’éviter un futur désagréable, ce sera d’éduquer tous les internautes, d’éduquer les pouvoirs publics qui sont la plupart du temps à la ramasse (ceux qui pensent que le big data est une opportunité formidable), et d’introduire un peu de morale dans la communication et le marketing.

Personnellement j’y crois. Et vous ?

Author: Cyroul

Explorateur des internets et créateur de sites web depuis depuis 1995, enseignant, créateur de jeux, bidouilleur et illustrateur. J'écris principalement sur les transformations sociales et culturelles dues aux nouvelles technologies, et également sur la façon dont la science-fiction voit notre futur.

17 thoughts on “Grosses datas, big dégâts !

  1. Salut Cyril,

    mon dieu que tout cela me semble alarmiste (bon d’accord je suis marketeux :) ) !

    Un très bon article dans l’ensemble, j’apporterai deux critiques et deux supports à ta démonstration :

    les supports pour commencer :

    – La Big Data est occulte (car ce business model n’est pas super « moral » comme tu le dis, même si notre système économique ne l’est pas non plus) et est ouverte à des dérives folles, où on peut mieux profiler un individu que jamais nous n’avions pu le faire. Pire encore, elle tend à ce généraliser car la Data est « tendance » où les grosses compagnies d’IA comme IBM et Google seront les Karl Lagerfeld qui donneront le LA du profiling par l’analyse de données. Surtout, c’est plus dangereux que tu le crois, car les start up de datas sont soit animées d’un véritable esprit innovant, mais le plus souvent ouverts au Bullshit le plus crasseux (ce qui va générer beaucoup de parasites et de targetage foireux).

    – La télévision, en réalité, mange déjà nos datas comme des vers à soie assoiffés, mais assez secrètement (la technique du watermarking de chez Nielsen permet de remonter des données de parcours utilisateurs des box internet, mesure qui peut être étendue à une grosse frange de la population sans que tu le sache et que tu fasse partie du panel (mais la loi les en empechent, pour l’instant…). Sur la question, les gouvernements divergent : en Anglettere, c’est leur CSA (Clearcast) qui s’en occupe et qui contrôle les métadatas envoyées et en efface certaine, en France, le contrôle n’est pas fait par l’Etat mais par des indépendants (suis mon regard, si un certain groupe HVS veut des metadatas et des infos sur toi, il va pouvoir le faire avec son portefeuille gras). La télévision n’a pas fini de te surprendre pour rester numéro 1.

    2 critiques cependant :

    – Avoir plein de données sur quelqu’un et connaître ses angoisses les plus profondes ne veut pas dire savoir comment l’approcher et lui générer de la confiance (surtout je pense que ça va finir par décrédibiliser nos petites têtes de marketeux). Comme on dit : trop de datas tue l’initiative dans l’oeuf, vu qu’ on croira tout savoir de quelqu’un, alors que les émotions ressenties par la personne ne peuvent être rationalisées par des données et toucher quelqu’un efficacement sera toujours dur(puisqu’à l’heure de l’hyper-segmentation, la pub et les industriels de l’idéologie ne se portent pas bien et créent des entités monstrueuses comme Publicis + Omnicom, comme quoi, la pub reste la pub). Ce que je veux dire ici, c’est qu’à force de données et de gens qui les suivent aveuglément, on va finir par avoir le syndrôme « data only, emotion and trust generation = 0 ».

    – Beaucoup de gros industriels font confiance a la Big Data par panurgisme (car si son concurrent le fait, il ne faut surtout pas se faire distancer sous peine de disparaître). Mais il y a pire : tu dis vouloir responsabiliser et contrôler les données, mais c’est devenu mission impossible (vu qu’on en produit tellement à la seconde et bloquer ses cookies/datas, excusez moi du terme, c’est se couper les couilles sur internet rien qu’en matière de Search et de préférences, nous n’avons aujourd’hui même plus le choix si on veut y aller rapidement ! un comble! Et la déconnexion totale non merci). La seule solution reste la mesure… mais dans notre système (ayant travaillé pour le groupe HVS je peux te dire que la mesure, ça n’existe plus !).

    Je finirai par une citation de Brian Solis : « pour affronter les nouveaux défis digitaux, il ne faut pas adapter nos outils marketing, mais changer la manière dont nous pensons le marketing »

    Un marketeur tiraillé entre le potentiel de la Big Data et son utilisation réelle.

  2. Et j’en ai profité pour rajouter une capture d’un article du Monde d’aujourd’hui (21/08/2013) citant une étude d’une 20aine d’agences (dont la CNIL) disant que 20 à 50% des sites ne disent pas ce qu’ils vont faire de vos données.
    Et qu’est-il prévu de faire contre ça ? Rien pour l’instant.

  3. @Seb
    Joli copier-coller. Mais il ne fallait pas trop de donner cette peine, j’étais déjà au courant.
    Certes il existe des lois (en cours ou en préparation) contre l’utilisation de nos datas par des gens mal intentionnés.

    Seulement, il ne faut pas oublier que la plupart des startups internationales n’ont pas les moyens de vérifier si ces lois (souvent locales) sont appliquées. Et donc elles laissent les gouvernements vérifier eux-même.
    Lis donc http://www.cyroul.com/societe-digitale/vie-privee-facebook-1-europe-0-france-0000/ pour t’en convaincre.

  4. 1/ FTC Approves Final Settlement With Facebook
    Facebook Must Obtain Consumers’ Consent Before Sharing Their Information Beyond Established Privacy Settings
    Following a public comment period, the FTC has accepted as final a settlement with Facebook resolving charges that Facebook deceived consumers by telling them they could keep their information on Facebook private, and then repeatedly allowing it to be shared and made public.

    The settlement requires Facebook to take several steps to make sure it lives up to its promises in the future, including by giving consumers clear and prominent notice and obtaining their express consent before sharing their information beyond their privacy settings, by maintaining a comprehensive privacy program to protect consumers’ information, and by obtaining biennial privacy audits from an independent third party.

    The Commission vote to approve the final order and letters to members of the public who commented on it was 3-1-1 with Commissioner J. Thomas Rosch dissenting and Commissioner Maureen K. Ohlhausen not participating. The Commission issued a statement authored by Chairman Jon D. Leibowitz and Commissioners Edith Ramirez and Julie Brill. The Commission statement affirmed that, based on the extensive investigation of the staff, there is a strong reason to believe that the settlement is in the public interest, and that the Order’s provisions make clear that Facebook will be liable for a broad range of deceptive conduct. As set forth in his separate statement, Commissioner Rosch dissented from the acceptance of the final consent order, questioning whether Facebook’s express denial of liability provided « a reason to believe » that the settlement was « in the interest of the public » and expressing concern that the final consent order may not unequivocally cover all representations made in the Facebook environment. (FTC File No. 092-3184; the staff contact is Laura Berger, Bureau of Consumer Protection, 202-460-8364; see press release dated November 29, 2011.)

    The Federal Trade Commission works for consumers to prevent fraudulent, deceptive, and unfair business practices and to provide information to help spot, stop, and avoid them. To file a complaint in English or Spanish, visit the FTC’s online Complaint Assistant or call 1-877-FTC-HELP (1-877-382-4357). The FTC enters complaints into Consumer Sentinel, a secure, online database available to more than 2,000 civil and criminal law enforcement agencies in the U.S. and abroad. The FTC’s website provides free information on a variety of consumer topics.

    2/ tu peux utiliser les données sociales, des users FB, dans le cadre de campagnes de pubs opérées via fb marketplace dc que sur facebook, ou demain sur un adnetwork facebook si cela devait exister (beta test mené avec zynga ou king de mémoire)
    sur FBX, tu n’y as pas accès.
    tu ne peux pas poser de 3rd party pixels sur FB, sur les pubs, sur les pages..nulle part

    en gros, sans le consentement de l internaute, FB ne peut pas partager ces infos.

    en réponse à ceci Seulement, qu’est ce qui va empêcher Facebook de vendre vos datas ?

    testez l ‘appli du MIT
    On saura ainsi quelles sont les personnes que vous fréquentez le plus (testez l’effrayante puissance de l’outil Immersion du MIT pour voir), vos phobies, vos psychoses, le gap entre votre image et votre réalité, vos faiblesses psychologiques, vos envies non-dites, vos frustrations, etc… Bref, on saura tout ce que vous avez dans la tête sans que vous même n’en ayez conscience.

    ==> désolé cyroul, mais avant que cete appli ne fasse son joli graph, j’ai donné mon consentement à ce qu ils aient accès à mon google..

    Or, demain, un gros consortium média (on va l’appeler complètement au hasard, le groupe HVS) va avoir la bonne idée d’acheter les datas de réseaux sociaux (facebook Twitter, etc.), mais également de médias (journaux, blogs, …) , et aussi celles de sites transactionnels (e-commerce, …).
    ==> c’est déjà en place de manière totalement légale sauf pour facebook (voir ci dessus) c’est controlé par la CNIL, par la cnil européennes, par l’UE et il y a un moyen tres simple de s’effacer des bases en suivant ce lien qui est accessible sur une majorité de publicité via une petite icone (i)
    http://www.youronlinechoices.com/fr/controler-ses-cookies/
    http://www.youronlinechoices.eu/

  5. @Hunk Tes premiers commentaires sont des certitudes.

    Pour en revenir sur l’article, après l’avoir testé auprès de journalistes, il semble suffisamment sourcé pour eux. Désolé qu’il ne le soit pas assez pour toi. Mais n’oublie pas qu’il s’agit là d’un article d’anticipation.

  6. N’essaye pas de retourner le problème sur moi en me demandant mes sources. Je ne fais que pointer l’absence des tiennes. Moi je n’avance rien au sujet de la vie personnelle. Je n’ai pas de certitudes (au contraire de ton article) et je ne parle à aucun moment d’un futur idyllique. C’est d’ailleurs pour ça que je lis ton billet car ce sujet est intéressant. Je dis juste que toi tu avances des choses sans les sourcer, par des études par exemple, ce qui revient à faire de la science fiction ou plus simplement un roman d’anticipation. Ca n’a rien de négatif en soi c’est juste qu’il faut le prendre comme tel. Mais bon si tu continues à prendre ma critique pour toi et te sentir attaqué, tu m’en vois désolé. J’arrête sur ton blog de commenter car apparemment tu n’acceptes pas les critiques négatives.

  7. @Hunk
    Mais tu es bien péremptoire et certain de toi sur ce futur idyllique de l’internet où tout le monde il est beau.
    D’où tires tu donc toutes ces certitudes ? J’adorerai vraiment lire tes sources.
    Chiches, tu nous les donnes ?

  8. Donc pour toi parler du sourcing d’un article c’est parler de la forme. Je ne le crois pas. Tu commences par nous dire que les gens devraient être plus précautionneux avec leurs données personnelles. La question est pourquoi ? On se dit que pour avancer cet avertissement il a des arguments. Une argumentation doit être construite (ce que tu fais) et étayées. Mais sur ce dernière point ça pêche. Ce qui détruit tout l’argumentaire et donc l’avertissement.
    Qui plus est sur ce genre d’article qui touche à la sécurité, la vie privée etc .. On tombe vite dans le sensationnel et les conspirationnistes arrivent (plus vite que les trolls) avec leur grosses théories alarmistes. « Bientôt on va pouvoir déduire votre profil psychologique sur la base de vos tweets » « Demain on saura si vous allez quittez votre femme en fonction de vos achats Amazon corrélés avec vos likes  » etc … On est à ce moment là dans le fantasme (au sens vision illusoire ou situation imaginaire. source wikipedia)

  9. @hunk
    Le troll de base est un internaute qui ne sert qu’à dire d’un contenu qu’il est mauvais et rien d’autre. Ton premier commentaire était de cet acabit.
    Ton deuxième commentaire, un peu plus fourni, me dit que selon toi, si on ne source pas un article, il raconte n’importe quoi.
    Tu ne parles donc pas du fond, que de la forme.
    Encore un truc de troll ça.

  10. Je ne suis pas d’accord avec toi et je trouve ton article superficiel alors je suis un troll. C’est quand même fatiguant ce genre de réponse de rageux quand même. C’est trop long à démonter comme article mais dans ma grande magnanimité (je plaisante, ne te jette pas là dessus pour me traiter de troll hein) voici quelques pistes. Tu parles au paragraphe 3 de l’agrégation de datas et profiling psychologique. Peux-tu sourcer un minimum. L’outil Immersion ne fait pas du tout ce que tu avances. Ca n’enlève en rien à ton article mais ça n’a rien à voir avec ce que tu essayes de dire…
    Le paragraphe 4 est du même acabit.
    C’est en ça que ce sont des fantasmes. Je traduis car apparemment tu n’a pas compris. Tu parles de quelque chose qui n’existe actuellement pas. Si tu me rétorques que ça existe, il faut donc le sourcer. Ce n’est pas du trolling juste de la réflexion. Ah et aussi, les phrases pour nous faire peur (limite conspi) ça affaiblit énormément le propos.

  11. @HunK Fou ça, j’étais persuadé que les trolls étaient tous partis sur facebook et ne lisaient plus les blogs.
    Je me suis bien trompé, autant pour moi.

  12. Tout ce que j’ai retenu c’est l’outil Immersion du MIT. Le reste n’est, pour moi, que fantasme et spéculation…

  13. @clem
    Ahhhh, so pas d’accord !
    Les crackers/profiteurs d’OS ouverts et transparents ne peuvent être que des mafias. Donc ils devraient tomber sous le coup de la loi.
    Mais il est vrai que la loi a plus à faire à protéger les intérêts des distributeurs de plastique enregistré (hadopi), qu’à surveiller les personnes qui sont là pour faire avancer l’internet…

  14. @Cyroul

    :)

    “Achète ce mobile/cet OS qui te permet de contrôler exactement les données que tu envoies sur internet”

    Je pense que même ça ne fonctionne pas. L’exemple Lavabit le prouve. Même les outils qui sont censés éviter les atteintes à la vie privée sont plus ou moins craqués par des tiers.

    L’option des bois est la seule viable!

  15. Clément is back in France, et ça se voit.
    On est donc d’accord sur plein de choses. Ce qui me rassure, sachant que tu es un peu spécialisé sur le sujet de l’exploitation de datas.
    Ceci dit, nous divergeons sur la pédagogie.
    Je reste persuadé que la pédagogie (et pas forcément la technophilie) peut contraindre les gens à faire plus attention aux applis qu’ils utilisent.
    Et peut-être que dans le futur, la maîtrise de vos devices (interfaces) connectés sera un argument marketing supplémentaire.
    « Achète ce mobile/cet OS qui te permet de contrôler exactement les données que tu envoies sur internet ».
    Aujourd’hui cet argument n’est pas utilisé. Espérons que demain il le sera.

  16. Je pense que je te rejoins plus ou moins. A mon avis, 3 points sont importants quand il s’agit de data.

    1/Collecte
    2/Utilisation
    3/Partage

    Très clairement, la collecte de données c’est passionnant, car c’est pas facile du tout, il y a beaucoup de défis techniques (ce qu’a fait la NSA est grandiose de ce point de vue). Dans un cadre plus marketing, je ne pense pas que la collecte de data soit un réel problème, tant que cela reste bien encadré. Au final, ce que les marques veulent c’est toucher les bons utilisateurs afin de payer moins par acquisition, ou vente. Quel mal y-a-t-il pour Pampers à viser des foyers ayant eu un bébé? Je préfère ça que de me taper des 30 secondes sur les couches avant le 20h alors que j’en ai rien a faire.

    Bien sur, quand ce sont des sociétés de rachat de crédit, de gambling, de porn, religieuses ou politiques qui utilisent ce genre de technologie, la portée est différente. Mais on peut dire la même chose des livres et des portes (les témoins de Jéhovah utilisent beaucoup les portes, non?). Bref, pour donner un peu de contexte, je bosse dans le mobile, et dans ce secteur plutôt ROIste, la data est reine – et c’est tant mieux, sinon les utilisateurs deviendraient fou (encore plus que maintenant) à force d’être exposés à des publicités inadaptés. Qui plus est, les données ne sont pas des PII (http://bit.ly/17XK0iW).

    L’utilisation des data, justement, c’est là où l’on peut commencer à avoir des petits soucis. Je vois aussi dans le mobile des annonceurs très heureux de pouvoir viser sans relâche certains groupes socio-demo, notamment dans les secteurs du dating/gambling. Je pense qu’il faut cependant relativiser, dans 95% des cas l’impact négatif est faible. Les annonceurs ayant pignon sur rue ne font pas de vente forcée, si je ne m’abuse. Les utilisateurs profitent de services pour lesquels ils ne sont pas prêt à payer (le coup du « si c’est gratuit, t’es le produit » est malheureusement bien réel dans le mobile).

    Là où ça commence a être vraiment problématique, c’est avec le partage. Comme tu le dis bien, lorsque Facebook devra vendre son âme au diable (si pas déjà fait), les utilisateurs perdront la relative visibilité concernant l’utilisation potentielle de leurs données (i.e. en ce moment limitée à du targeting sur Facebook et FBX). Dans le mobile, je vois de jolies situations ou des millions de device IDs sont partagées entre tiers. Pas super propre… et plutôt révélateur du besoin de partage pour les annonceurs qui recherchent légitimement une rentabilité maximum (tous, donc).

    Pour terminer, je pense que l’éducation est un mythe. La raison est simple, les techniques de tracking évoluent trop vite pour que les cercles non-technophiles restent à la page (lire ceci http://bit.ly/15VHyI8). Se faire tracker c’est comme utiliser un sac plastique. On sait que ça a des conséquences mais elles sont soit:

    -lointaines (voir ce reportage http://bit.ly/14IKNCh)
    -mineures (se faire re-targeter n’est pas la fin du monde)

    Du coup, on l’utilise tout de même.

    A quoi ça sert de défendre ses données quand on sait que c’est presque impossible. Même utiliser des choses comme un VPN ne protège pas entièrement contre les techniques d’identification online… Pourquoi utiliser sa carte de crédit? Pourquoi utiliser son Nass Navigo, pourquoi conduire en ville? Les exemples de collecte de données sont infinis, et je pense que la seule manière d’éviter la collecte est d’aller off the grid, au fin fond des bois. Mmm, j’attends l’invasion de zombies pour ça.

    La vraie question je pense, c’est « quand ».

    Quand est-ce qu’un taré utilisera des données dans le but d’exterminer/asservir/contrôler des peuples à très grande échelle? Ça arrivera car l’Homme aime se faire du mal, mais aussi car cela se passe déjà a échelle moyenne: le printemps Arabe l’a bien prouvé. Finalement, et à la lumière du scandale NSA, je pense que se focaliser sur la protection des consommateurs est une erreur. Ce qui est plus important c’est ce que les entités plus puissantes peuvent faire en manipulant ces données. Il faudrait un Greenpeace des data, en gros. Des lanceurs d’alertes comme reflets.info et autres watchdogs.

    PS: il est où ton opt-out Google Analytics, et où sont tes T&Cs concernant les cookies déposés sur mon ordinateur?

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